Le juge président de la chambre de première instance de la CPI, Cuno Tarfusser, a prononcé ce mardi, à 10 heures 15 minutes, l’acquittement de l’ex-président ivoirien, Laurent Gbagbo et son bras droit, Charles Blé Goudé, en ordonnant « la libération immédiate des deux accusés ». Une décision qui a suscité des scènes de liesse parmi leurs partisans et soutiens, notamment dans la commune abidjanaise de Yopougon, un des fiefs de l’ancien chef d’État.
Coup de tonnerre à la CPI ! Ces juges viennent de décider après 7 ans de procédure la libération immédiate de Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé. Une victoire célébrée déjà dans la salle d’audience par leurs avocats qu’on a vu agiter les bras, en signe de triomphe.
Le juge Président de la CPI a expliqué qu’à la majorité, le procureur n’a pas prouvé que le Président Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé « La chambre, à la majorité de ses membres dit que le procureur ne s’est pas acquitté de la charge de la preuve conformément à la norme applicable telle que prévue à l’article 66 du statut de Rome. « Après analyse de « l’ensemble des charges portées à leur encontre, ordonne la mise en liberté immédiate des deux accusés.
Le procureur qui entend contester la décision va produire son argumentaire dans les prochaines heures. L’ordre de mise en liberté immédiate des prévenus est donc suspendu jusqu’à demain matin.
Laurent Gbagbo, âgé de 73 ans, en détention depuis sept ans à La Haye, où siège la CPI, a été le premier ancien chef d’État à avoir été remis à la Cour. Il y était jugé avec son ancien ministre de la Jeunesse, Charles Blé Goudé, pour des crimes commis pendant la crise post-électorale de 2010-2011 qui l’opposait au président actuel Alassane Ouattara. Cette crise a fait plus de 3 000 morts en Côte d’Ivoire.
La décision de leur acquittement vient rebattre les cartes de l’échiquier politique ivoirien. Les élections présidentielles de 2020 pourraient en effet voir s’affronter les mêmes que lors des élections de 2010 qui avaient conduit à la crise ivoirienne : Alassane Ouattara, Laurent Gbagbo et Henri Konan Bédié. Ce dernier a déclaré récemment, à 86 ans, qu’il n’écartait pas cette idée.