La présidence burundaise confirme l’arrivée à Bujumbura ce vendredi 14 juin de Félix Tshisekedi président de la RDC. Par John Ngoma





Si le menu des discussions n’est pas encore connu, cette première entrevue devrait vraisemblablement aider Félix Tshisekedi et Pierre Nkurunziza à renforcer la normalisation des relations entre leurs pays.

C’est vendredi 14 juin que le président de RDC devrait atterrir à l’aéroport international de Bujumbura, ainsi que l’annoncent des médias burundais et congolais. Félix Tshisekedi sera accueilli par son homologue burundais Pierre Nkurunziza.

Cette entrevue va intervenir quelque deux semaines après la réunion des chefs de services de renseignements qui s’est tenue à Kinshasa. Censées réunir les agents des renseignements des quatre États de la région des Grands Lacs africains afin d‘élaborer « une action régionale coordonnée et concertée » contre des groupes armés actifs à l’est de la RDC, ces retrouvailles avaient été marquées par l’ostensible absence des Burundais.

Un détail certes. Mais il en dit long sur l‘état des relations qui existent entre le Burundi et les pays voisins dont la RDC et le Rwanda. C’est surtout entre Kigali et Kampala qu’il y a de l’eau dans le gaz. « Le Rwanda est le principal facteur de déstabilisation de mon pays et par conséquent, je ne le considère plus comme un pays partenaire, mais comme un ennemi », dénonçait en décembre dernier, Pierre Nkurunziza.

Pour la sécurité dans la sous-région

Si des spécialistes n’ont pas encore établi une quelconque relation de cause à effet, le boycott de la réunion de Kinshasa par les Burundais est quasiment une sorte de mécontentement du rapprochement entre Kigali et Kampala. Surtout que Tshisekedi qui, ayant déjà visité tous les pays des Grands lacs dont le Rwanda, n’a jamais rencontré Pierre Nkurunzinza.

Du coup, à Bujumbura, on semble s’appuyer sur le principe selon lequel l’ami de mon ennemi peut être mon ennemi. « Paul Kagame est partout, Tshisekedi le fait applaudir dans un stade à Kinshasa, sa propre femme paradait encore ce week-end à Kigali », indiquait récemment une source proche de la présidence burundaise citée par RFI.

Déterminé à « mettre fin » aux violences à l’est de son pays, Félix Tshisekedi sait mieux que quiconque que la réussite de cette ambitieuse entreprise dépend en grande partie d’une implication conjointe de tous les pays voisins dont le Burundi.

Et il faudra aplanir tous les différends avec Bujumbura pour que le projet soit un début de solution à tous les malheurs enregistrés dans les Grands Lacs depuis des lustres.