(Photo: Dai Ying) CHANGSHA, 28 Juin (Xinhua) — Il fait chaud, plus de 35 degrés, à Changsha, capitale de la province chinoise du Hunan, aux derniers jours du mois de juin, alors qu’un événement très attendu réunissant plus de 10.000 entrepreneurs, négociants et représentants des gouvernements chinois et africains se déroule actuellement dans cette ville du centre du pays, à savoir la première Exposition économique et commerciale Chine-Afrique. Le géant chinois de l’Internet Alibaba occupe un espace discret au premier étage de plus de 18.000 mètres carrés du Centre international des congrès du Hunan (lieu principal de l’expo), à moins de 100 mètres du Pavillon du Rwanda. Le Rwanda abrite depuis octobre 2018 le premier centre africain de l’eWTP (Electronic World Trade Platform), initiative proposée en 2016 par Jack Ma, fondateur d’Alibaba. Qu’est-ce que l’eWTP ? Que fait Alibaba dans ce pays africain ? L’eWTP est-elle une version africaine de Taobao.com ou Tmall.com (deux portails d’e-commerce d’Alibaba) ? A la fondation d’Alibaba il y a une dizaine d’années, Jack Ma avait pour rêve de voir un jour les agriculteurs et entrepreneurs africains vendre leurs produits via Internet sur le marché international, estimant que cela serait le succès de l’ère d’Internet. En octobre 2018, Tmall.com a organisé une promotion de vente de produits africains, principalement pour le café rwandais. En une seule journée, la plate-forme a écoulé plus de 500 kg de café du Rwanda, soit l’équivalent du volume vendu sur l’ensemble de 2017. Le rêve de Jack Ma s’est réalisé. Pourtant, l’ambition d’Alibaba n’est pas de reproduire Taobao.com ou Tmall.com en Afrique. (Photo: Dai Ying) L’eWTP, selon Alibaba, doit être l’ensemble d’un « écosystème » d’e-commerce, immense et complexe, couvrant les ventes en ligne, la logistique, le paiement électronique et le dédouanement par des moyens numériques. Sa lettre « T » se traduit en anglais par Trade (commerce), Technology (Technologie), Tourism (Tourisme) et Training (Formation), selon Alibaba. Ce système a vocation à bénéficier aux PME, aux jeunes et aux femmes des pays en développement, dans l’ère de la mondialisation et de l’économie numérique. Malgré des problèmes réels, dont une faible culture d’e-commerce et un nombre limité de smartphones, le directeur du Groupe du commerce international d’Alibaba, Ren Yuan, est très optimiste quant aux perspectives de l’eWTP en Afrique. « Nous entrons dans une belle époque, où la popularité des smartphones TECNO fabriqués en Chine et les stations 4G installées par Huawei sur le continent ont permis d’abaisser le seuil d’accès à Internet « , selon lui. « Si nous dépendions encore de l’ordinateur pour accéder à Internet, l’e-commerce se développerait très lentement en Afrique. » Début 2019, le village de Bainiu de la ville de Lin’an, dans la province chinoise du Zhejiang, aussi connu comme le premier village de Taobao.com, a accueilli un groupe d’invités spéciaux, une dizaine de hauts fonctionnaires venus du Rwanda. Josephine Nyiranzeyimana, membre de cette délégation et chargée des affaires commerciales au sein du gouvernement rwandais, a été impressionnée en voyant des Chinoises âgées de plus de 50 ans travailler assidument sur la ligne d’assemblage. « Auparavant, je pensais que l’e-commerce concernait seulement les jeunes éduqués et sachant manier l’ordinateur. Je me rends compte aujourd’hui que l’e-commerce peut créer des emplois pour des travailleurs et travailleuses de plusieurs tranches d’âges. » (Photo: Dai Ying) Au Rwanda, l’économie rurale est soutenue essentiellement par la production du café, et les femmes élèvent leurs enfants en travaillant à sa culture. La coopération dans le cadre de l’eWTP donne non seulement une plate-forme pour promouvoir les produits rwandais, mais offre aussi un moyen à la population locale de trouver un marché international et de subvenir à ses besoins, a expliqué Charles Kayonga, ambassadeur du Rwanda en Chine, lors de l’Exposition économique et commerciale Chine-Afrique. « L’eWTP au Rwanda porte une attention particulière à la formation. Nous fournissons régulièrement à Hangzhou, capitale de la province du Zhejiang, cinq types de formations destinées respectivement aux fonctionnaires gouvernementaux, aux start-ups, aux industries traditionnelles recherchant une modernisation numérique et aux enseignants universitaires », a fait savoir Ren Yuan, ajoutant que la formation pour les start-ups avait reçu à elle seule 226 demandes. Son équipe a sélectionné 30 start-ups à l’issue d’un entretien. En automne, la Faculté du commerce d’Alibaba à l’Université normale de Hangzhou accueillera ses 20 premiers étudiants rwandais. A l’issue d’un cursus sur quatre ans, ces jeunes recevront une licence reconnue à la fois par la Chine et le Rwanda et deviendront des pionniers de l’e-commerce en Afrique. nch.xinhuanet.com | Publié le 2019-06-28 Posté le 01/07/2019 par rwandaises |