Ce 23 août 2019 ce qui était l’heure de l’apaisement des tensions entre le Rwanda et l’Uganda intervenu grâce à la signature des accords de paix entre Museveni l’Ugandais et Kagame le Rwandais aura été de brefs espoirs. Le Ministre ugandais de la communication et porte parole du gouvernement ugandais monte au créneau pour vilipender les média rwandais qui se plaignent du fait qu’au lendemain des accords, l’Uganda a coupé la visibilité des journaux en ligne rwandais dont The Newtimes et IGIHE. Pour lui c’est de la propagande mensongère des médias prorégime rwandais.

Il a fait ces déclarations à la VOA Kinyarwanda de ce matin 23 août montrant que le climat plutôt froid entre les deux pays persistent malgré les efforts du médiateur angolais Joao Lourenço.

M. Ofwono Opondo, Ministre de la Communication et porte parole du gouvernement ugandais. De tort à travers !

Sans penser que cela aurait pu survenir, la VOA a interrogé son correspondant à Kampala de confirmer le fait que ces média en ligne rwandais ne sont pas visibles sur internet, celui ci aurait refuté cette accusation disant qu’il ouvre parfaitement ces médias. Qu’aurait-il pu faire le pauvre même si les accusations du Newtimes étaient véridiques ?
Ce média a montré une façon peu professionnelle de faire ou ne veut-il pas jeter du feu sur la poudre en confirmant les accusations des médias rwandais.

M. Ofwono Opondo donne d’autres déclarations montrant que les accords de paix de Luanda peuvent être fragiles. Pour lui, le fait que le Rwanda exige que ses milliers de citoyens emprisonnés en Uganda dans des conditions exécrables et tous arrêtés dans des conditions défiants les droits humains, cela ne devrait pas surtout que « ce sont des espions qui doivent suivre une procédure judiciaire ».

Le Pauvre ministre escamote le fait que même ceux qui sont relâchés sortent de leurs cellules handicapés ou portant des hématomes ineffaçables sur leurs corps pour être déportés manu militari, dépouillés de tous leurs avoirs.

Des accords de Luanda mal rédigés donc non détaillés

Au fond, le Ministre a raison. Les accords recommandent expressément la réouverture des frontières entre les deux pays mais ne disent rien sur la suite réservée à ces citoyens rwandais qui séjournent dans les cachots Ugandais sous suspicion d’ « espionnage de l’Uganda au profit du Rwanda ».

Et puis c’est quoi cet espionnage ? Pourquoi le Rwanda de Paul Kagame s’acharnerait-il sur l’establishment ugandais ?
« Ofwono dit que pour ces Rwandais détenus en Uganda le Rwanda ne devrait pas en faire un cas. Pourquoi l’Uganda fait-il deux poids, deux mesures ? Pourquoi il y a une autre catégorie de Rwandais qui ne sont pas inquiétés ? », s’est interrogé Olivier Nduhungirehe au micro de la VOA montrant qu’il a la réponse à la question qu’il venait de poser.

Une poignée de main entre Kagame et Kaguta scelle un dégel des relations rwando ugandaises

Si les accords demandent précisément à l’Uganda de se désolidariser des groupes dissidents rwandais et de ne pas leur apporter son soutien, cela ne veut pas dire que ce sera fait comme il se doit.

Supposons que ces Rwandais dans les cachots et prisons du CMI (Service de Renseignement Militaire Ugandais) sont vraiment des espions rwandais. L’Uganda sait qu’il a commencé à faire des rafles de Rwandais qui ne voulaient pas rejoindre la rébellion du RNC (Rwanda National Congress) du général dissident rwandais Kayumba Nyamwasa.L’Uganda sait bien autant que les médiateurs angolais Lourenço et congolais Tshisekedi qu’ayant vu que ses citoyens se rendant en affaires diverses, familiales, commerciales, d’études et autres, se sont vu arrêter et forcer d’adhérer au RNC-FDLR et de rejoindre leurs camps d’entraînement dans les provinces orientales congolaises du nord et du sud Kivus.

Il sait combien d’efforts le Rwanda a consenti pour désorganiser ces camps. Pour cela il se venge sur de simples voyageurs rwandais qui, si daventure, pouvaient rentrer au Rwanda, ayant assisté à ces recrutements forcés, devaient en bons citoyens rapporter simplement ce qui se trame de négatif pour le Rwanda en Uganda.

On lit une liesse gênée du médiateur angolais Joao Lourenço, au milieu. Il tient les mains de Yoweri Museveni à sa droite et Kagame à sa Gauche.

Non ! M. Ofwono autant que son patron Museveni doivent enterrer la hache de la vengence sur Kagame en violant les droits élémentaires de ses sujets.

Comment dans ces conditions Kagame peut-il autoriser la réouverture de ses frontières vu que les causes du malentendu restent entières.

Une presse professionnelle évite des difammations
Les médias rwandais et ugandais se comportent dans cet incident de façon chauvine. Ils tombent dans le nationalisme exacerbé chacun de son côté de la frontière. C’est triste.
On a vu une presse rwandaise démonter les origines de Museveni pour le retracer à Butare au Rwanda. Cela n’aurait pas été une mauvaise chose si ces propos n’étaient pas écrits de façon disgracieuse, qu’ils sont allés graduellement vers une désobligeance patente malheureuse à propos de la mère de cette personnalité qui, dans le temps, de 1994 à hier, était choyée par les Rwandais.

Il en va de même de la presse ugandaise qui prend goulûment des propos venimeux des hautes personnalités ugandaises qui ont maille à partir avec le Président rwandais Paul Kagame qu’elles ont tenté d’éliminer depuis les années 1998 qu’il était Vice Président et ministre de la Défense.

Un cercle criminel plus grand, un complot ourdi contre une nation
Pourquoi depuis ces années là Kagame a dû chercher des méthodes douces pour contourner les pièges mortels que Museveni lui tendaient par le biais de ses militaires félons. Pourquoi le Rwanda a-t-il décidé de médiatiser actuellement ce conflit vieux de quelques vingt ans ? Kagame ne s’était-il pas tu tout ce long temps parsemé d’incidents mortels réguliers ?

Avec la fusion du RNC et de FDLR/Forces Démocratiques de Libération du Rwanda jugées viscéralement négationnistes et cherchant une revanche pour, plus tard, rééditer leurs criminels exploits génocidaires de 1994 ; Kagame a vu que la capacité de nuisance de son oncle n’était plus tournée contre lui seul mais contre toute la nation rwandaise. Ne fallait-il pas pas qu’il prenne des mesures empêchant des recrutements massifs de Rwandais pour ces FDLR et RNC, par le découragement de voyages en Uganda et une réduction drastique des échanges transfrontaliers ?

Média et Société civile : Il n’est pas trop tard de se ressaisir
Les médias des deux pays devraient tempérer le jeu et rappeler à la fraternité consanguine et d’armes entre les deux régimes et peuples frères. Une presse professionnelle est éthique par excellence.Elle doit éviter des quolibets adressés à l’autre partie. Elle doit éviter d’être un porte-voix gouvernemental comme le souhaitent tous les régnants du monde entier et chercher à exploiter et porter haut ce qui unit, ce qui est un facteur de paix plutôt que de mettre du feu à la poudrière.

http://fr.igihe.com

Posté le 24/08/2019 par rwandaises.com