Ce lundi 30 septembre 2019, la RFI a tendu le micro à Bernard Ntaganda, ancien Président du PS (Parti Social) Imberakuri. Arrêté en juin 2010 et jugé, il a écopé un emprisonnement de 4 ans pour atteinte à la sûreté de l’Etat, appel à la division ethnique et organisation d’une manifestation non autorisée. Il est libéré en 2014. Il mène librement ses activités sociales et politiques toujours dans le mauvais côté des choses. Pour l’immédiat, si toute la Communauté internationale loue le courage du Gouvernement rwandais d’accueillir 500 migrants africains bloques aux portes de la Méditerranée dans leur tentative échouée de rejoindre l’Europe, eh bien, pour Bernard Ntaganda, au micro de la RFI, cela est « une manœuvre pour masquer le caractère dictatorial, anti démocratique du Régime de Kigali ».

Cette boutade semble anodine. Et pourtant les gens qui suivent de très près le jeu politique de l’opposition politique rwandaise non officiellement agréée, cette déclaration a toute son importance idéologique néfaste.

Avant sa détention, Bernard Ntaganda menaçait le régime avec la phrase qu’il aimait répéter dans ses meetings de parti : « Accepte de t’asseoir sur la table et de négocier le partage du pouvoir sinon je vais tout casser ».

Soit revenons au fait que M. Bernard Ntaganda appelle la RFI pour lui dire qu’il est contre l’idée du rapatriement au Rwanda des réfugiés économiques africains retenus en Libye.

« Bernard Ntaganda comme sa camarade d’infortune Victoire Ingabire des FDU-Inkingi tiennent mordicus à leur idéologie de la majorité ethnique=majorité démocratique. Tout compte fait, leur négationnisme est sans borne. Ils veulent tenir en cécité éternelle les citoyens rwandais avec un illettrisme latent pour mieux raviver en eux l’ethnocentrisme de la majorité hutu à la première occasion. Ils craignent que les accords tripartites signés par le Rwanda, l’Union Africaine et le HCR pour le rapatriement au Rwanda des migrants africains ne tourne en un séjour prolongé pour ces derniers qui se plairaient de l’environnement climatique, social et des affaires au Rwanda et qu’ils décident de ne plus quitter. La suite ? Le Rwanda suivrait le droit international qui prescrit une nationalité à un réfugié après X temps. Et hop ! Voilà d’autres citoyens rwandais nombreux avec leur descendance qui ont les mêmes droits que tous les autres »,

a confié à Igihe.com, un chercheur universitaire et politologue ayant requis l’anonymat qui trouve que ces mouvements politiques non encore agréés au Rwanda viscéralement ethnocentristes.

Le cas de Me Bernard Ntaganda est tout autre. Il pense que le FPR lui a pris « son chose », le PS Imberakuri. Pourtant ce n’est pas ce même FPR qui a mis dans ses rangs les adhérents dirigés par Christine Mukabunani, ancienne collègue de ce politicien qui rumine des idées noires. Il ne sait pas non plus que dès qu’une formation politique ou une organisation de la société civile cesse d’être une création personnelle à la date de son agrégation officielle.

« L’actuel Gouvernement rwandais, outre qu’il poursuit une action panafricaniste, gagnera dans le fait que ces migrants vont nécessairement entreprendre des activités économiques souvent différentes de celles qui se pratiquent actuellement au Rwanda. Pour cela, c’est un plus qu’ils auront apporté dans l’épanouissement des citoyens Rwandais qui sont lents à sortir de leur pays pour commercer avec le monde », a continué ce chercheur montrant que le Rwanda actuel encourage les citoyens rwandais au travail plus rémunérateur et donc à se départir des mentalités paresseuses propres à une société à économie de subsistance.

Les opposants politiques rwandais, quant à eux, voir les citoyens évoluer dans les mentalités, cela signe leur mort politique. C’est pourquoi ils clament tout haut la démocratie, cachant délibérément le qualificatif ‘occidentale’ comme si cela est la seule recette, la seule connotation qui doit être universellement admise.

Redigé par Jovin Ndayishimiye