Le Ministre ugandais des Affaires Etrangères, Sam Kuteesa, a démenti les informations selon lesquelles les pourparlers entre le Rwanda et l’Uganda sont au point mort. Il explique que la remise à plus tard de la date de la rencontre est due à l’indisponibilité de l’observateur principal angolais du suivi de ces accords. Pourtant, certaines sources font état de la mauvaise foi de la partie ugandais qui entend déplacer le centre du conflit vers le Burundi.
“Nous nous étions prêts à accueillir la réunion avec nos collègues rwandais. Mais nous avons préféré la reporter à une date ultérieure parce que les principaux observateurs du suivi des Accords de Paix rwando-ugandais, les Ministres des Affaires Etrangères angolais et rdcongolais, n’ont pas été disponibles à cette date-là du 16 septembre dernier pour des raisons de calendrier de leurs gouvernements respectifs”, a le Ministre Sam Kuteesa, ajoutant que la nouvelle date convenue est celle du 18 novembre 2019.
A la question de savoir pourquoi ils ont traîné faire cette annonce à la presse, Kuteesa a dit qu’ils se sont gardés de le faire, estimant que la presse, toujours aux aguets, a tendance de tout prendre à la volée.
Lors de leur dernière réunion tenue à Kigali le 16 septembre 2019, les deux pays s’étaient convenus que la question relative à la réouverture des frontières serait débattue au cours de la réunion suivante.
“Le Rwanda sera présent à la réunion avec pour objectif la mise en pratique des accords de Luanda et ceux inclus dans la Déclaration de Kigali”, a dit Amb Olivier Nduhungirehe, Secrétaire d’Etat au Ministère des Affaires Etrangères.
Peut-on dire que l’exécution de ces Accords pourrait-elle aboutir, ce qui marquera des efforts de part et d’autre du regain de confiance mutuelle entre les régimes rwandais et ugandais mise à mal par le fait que la partie ugandaise multiplie des coups de poignard dans le donc de son voisin de l’Ouest, le gouvernement actuel rwandais ?
En effet, l’Uganda a reconnu qu’il allait abandonner son projet criminel de prêter main forte aux groupes rebelles rwandais opérant en Uganda à savoir RNC/Rwanda National Congress du Général dissident Kayumba Nyamwasa et les FDLR/Forces Démocratiques de Libération du Rwanda.
Des sources dignes de foi font état du changement de stratégies de mise à mal du Régime de Kigali par Kampala. Kampala, rapportent ces sources, auraient dépêché 5.000 anciens soldats ugandais démobilisés au Burundi. Ces sources trouvent que cette présence n’aurait pas d’autres motifs si ce n’est de tenter de troubler la sécurité des frontières rwandaises à partir du Burundi.
Y arrivera-t-il, le vieux politicien Museveni qui donne des coups désordonnés n’oubliant pas son passé de rebelle afin qu’il se représente aux élections pour se faire réélire [pour la nieme fois ?
Des analystes de la région trouvent que ce dernier coup de Museveni, s’il s’avérait vrai, pourrait hâter son éjection du fauteuil présidentiel ugandais. Ils trouvent que non seulement les Ugandais pourraient trouver qu’il en fait trop à son cousin rwandais Paul Kagame et que maintenant les deux opposants à son régime, le Col. Kizza Besigye et le jeune musicien parlementaire Bobi Wine vont gagner beaucoup de sympathies des Ugandais.
De deux, les mêmes observateurs trouvent que le prochain président du Burundi en mai 2020 viendra avec un discours conciliateur à l’endroit du Rwanda. Ils trouvent que le président Pierre Nkurunziza est tombé dans le piège de la haine contre le régime de Paul Kagame craignant que ce dernier allait armer les nombreux réfugiés burundais.
« Les officiels burundais savent bien que le discours haineux contre le Rwanda qu’ils tiennent est une sorte de paravent tentant de dissuader tout projet criminel qui pourrait venir du Rwanda. Ils savent pourtant que le Rwanda n’a aucune visée de destabilisation de leur pays, que le Rwanda est entrain de consolider sa base populaire en instillant une nouvelle culture de développement de ses citoyens afin qu’ils changent leur façon ethnocentriste étriquée et longtemps encouragée par les deux régimes précédents du Général Juvénal Habyarimana (1973-1994) et de Grégoire Kayibanda (1962-1973) », a dit ce politologue rwandais qui a requis l’anonymat.
Le Rwanda semble prêter un regard semi-distrait aux menées louches de Museveni.
« Le gouvernement rwandais ne veut pas se faire distraire par les petites entreprises criminelles de Museveni. Kigali sait que Museveni brandit toujours la menace d’insécurité à l’approche de sa ré-élection. N’a-t-il pas promis aux Ugandais que dès qu’il aura sécurisé l’Uganda entier, il partira ? Il n’aura pas alors d’autre excuse pour ce 2021. Il doit montrer que la menace vient de quelque part. Et Kampala ne pourra pas chercher le bouc émissaire au Soudan du Sud ou au Kenya ou Tanzanie. Il se rabat sur le Rwanda avec des mouvements rebelles rwandais qu’il entretient », a dit un autre observateur trouvant que comme les Communautés de l’Afrique de l’Est et Centrale qui suivent de près l’évolution des inimitiés rwando ugandaises et qu’elles pointent du doigt Museveni comme la provocateur, ce dernier est entrain de passer le relais au Burundais Pierre Nkurunziza qui est dans sa phase finale de pouvoir.
Or celui-ci semble ne pas savoir comment reconnaître qu’il a fait une lecture négative de ses relations politiques avec un Rwanda qui ne veut pas du tout prêter une grande attention à ses menées subversives.