Benako- Tanzanie : Vers dix heures de ce lundi 4 mai, une importante foule de camionneurs tanzaniens et leurs garçons de course ont manifesté bruyamment à Bénako. Ils visaient des camionneurs rwandais qui y faisaient une escale. Ils les ont bousculés et les ont obligés de retourner au Rwanda. Tous y compris ceux qui se rendaient à Dar-Es-Salaam.

Ces camionneurs tanzaniens brandissaient le fait qu’ils sont contre la décision arrêtée par les deux gouvernements tanzanien et rwandais sur proposition du Rwanda de passer le relais des frêts, les camionneurs tanzaniens ayant fait le voyage de Dar-Es-Salaam au Poste frontière de Rusumo, de donner la conduite de leurs camions à leurs homologues rwandais qui les convoyeront vers la destination finale au Rwanda.

Ces pratiques nouvelles ont été arrêtées par les ministres de la communauté de l’Afrique de l’Est dans le cadre des stratégies recommandées de lutte contre la propagation de Covid19. Hélas, les gouvernements membres de la Communauté n’ont pas jugé utile de faire une large sensibilisation de cette décision importante intéressant ce monde rotors des camionneurs.

« A Bénako, 12 Km du poste frontière de Rusumo, les camionneurs tanzaniens étaient munis de batons. Ils ont frappé et nos véhicules et ceux d’entre nous qui étaient devant leur chemin. Tous les camionneurs rwandais ont été chassés vers la frontière rwandaise . Nous étions un convoi de plus de 80 véhicules », a confié un camionneur rwandais témoin de cette mésaventure.

Quelles sont leurs réclamations ?
« Nous n’avons pas confiance en quelqu’un qui prendrait nos camions », disent les Tanzaniens. Pour d’autres, les Rwandais ne doivent pas les pointer du doigt comme vecteurs de Covid19. Dans ce cas, « il faut qu’ ils (ces Rwandais) restent chez eux ».

Nous avons fermé toutes les issues pour que les camions rwandais chargés de marchandises restent ici chez nous, que cela attire l’attention des autorités rwandaises pour qu’elles reviennent à leur décision », a dit un autre camionneur qui n’apprécie pas des décisions abruptes tombant sur leurs dos et les désavantageant.

« Nous sommes ici à la frontière. Cela fait cinq jours que nos véhicules sont partis au Rwanda. Pourquoi nous n’allons pas avec eux ? »a dit révolté un autre camionneur tanzanien qui s’est plié malgré lui aux nouvelles directives.

Nous avons construit (avec Dubai Ports et Bolloré) des entrepôts de douanes sur un espace de 7.5 hectares à Rusumo, a dit le Ministre des infrastructures Claver Gatete comme pour dire que les plaintes des chauffeurs tanzaniens risquent d’être exaucées car dans un proche avenir ils déchargeront leurs marchandises juste à Rusumo.

Néanmoins, a dit le Ministre, certaines marchandises doivent arriver à destination, c’est là que les chauffeurs tanzaniens et rwandais doivent se passer le relais après avoir pulvérisé le véhicule et les marchandises de substance tuant d’éventuels virus du corona. Il y a une équipe médicale permanente dans les facilités de la douane.

Pour le Ministre rwandais des infrastructures, la question de chauffeurs-relais ne devrait pas poser de problème car, dit-il, le camionneur tanzanien a le libre choix d’attendre son véhicule qui a continué sa route de Kigali avec un camionneur randais ou rentrer chez lui et revnir prendre son véhicule de retour de Kigali.

Le Ministre trouve que l’exercice est simple. Pourtant, toute décision mérite une communication et sensibilisation nécessaires à l’endroit des personnes concernées. Et cela a l’avantage de ne pas causer de casses.

Pour les camions transitant par le rwanda et se rendant dans les pays limitrophes comme le Burundi et la RDC, ceux-ci sont escortés par la Police nationale sur tout le parcours rwandais, a dit le Ministre.

Redigé par IGIHE Le 5 mai 2020