Les préjugés « raciaux » et les stéréotypes racistes chrétiens et musulmans sont à l’origine de nombreux épisodes douloureux dans l’histoire de l’humanité. Ils ont façonné et conditionné des générations au fil des ans, voire des siècles. Par Maka Kotto




Des manifestations contre le racisme ont eu lieu dans plusieurs villes du monde dimanche, dont Tokyo.

Sans remonter jusqu’aux contacts meurtriers d’Homo Sapiens et de Néandertal sur le continent européen, il est évident que les préjugés « raciaux » et les stéréotypes racistes chrétiens et musulmans sont à l’origine de nombreux épisodes douloureux dans l’histoire de l’humanité. Ils ont façonné et conditionné des générations au fil des ans, voire des siècles.

Les préjugés et le racisme

Sans nous attarder à l’esclavage musulman en Afrique, sur les horreurs de la colonisation de ce continent et celui des Amériques, souvenons-nous néanmoins que parce que des peuples se sont crus supérieurs à d’autres, ils les ont conquis, colonisés, assimilés, soumis en esclavage et parfois même exterminés. C’est du racisme.

Des millions d’Africains ont été tués ou déportés et vendus quatre siècles durant comme esclaves aux Amériques. Pourquoi ? Parce qu’aux yeux d’un pape, le Noir n’avait pas d’âme et qu’il appartenait à une « race » inférieure et donc à ce titre, susceptible d’être acheté, vendu ou échangé. Une marchandise. Un bien meuble. C’est du racisme.

Des millions d’autochtones aux Amériques et ailleurs à travers le monde ont été opprimés et massacrés parce que l’oppresseur considérait que sa « race » était supérieure à la leur. C’est du racisme.

Des millions de Juifs ont été exterminés pourquoi ? Parce qu’aux yeux d’un nazi, la « race » juive était composée de sous-hommes. C’est du racisme.

Au Rwanda il n’y a pas si longtemps, il y eut l’éradication de près d’un million d’individus, car ces derniers n’appartenaient pas à la bonne « race ». C’est du racisme.

Aujourd’hui encore en Libye, des migrants africains capturés sont vendus comme esclaves. C’est du racisme.

Près de chez nous, pensons à la ségrégation, à l’interminable lutte pour les droits civiques, à la demande des réparations pour l’esclavage des « Noirs » restée lettre morte et à la discrimination des « Noirs » pour l’emploi et le logement aux États-Unis.

Encore aujourd’hui, on assassine des autochtones, des Africains, des Afro-américains et des latinos sans raison valable. C’est du racisme.

Des épisodes indélébiles de notre histoire qui laisseront des stigmates de peur, de culpabilité et de ressentiment dans l’inconscient collectif.

Des stigmates qui, dans différentes sphères, sont source de crispations et influencent consciemment ou inconsciemment des postures et des relations entre groupes et individus.

S’attaquer à la source du mal

Sachant que les comportements racistes se sont abreuvés à la même source, à savoir les préjugés « raciaux » et les stéréotypes racistes véhiculés dans l’imaginaire collectif, il est évident que ce ne sont pas les lois proposées et votées par le législateur qui changeront les cœurs. La solution dans la connaissance et la reconnaissance tangibles de l’Autre, de l’altérité. La solution passe par l’éducation.

Alors, cessons d’en parler et agissons concrètement. Le racisme n’est pas un dogme au Québec. Son patrimoine progressiste peut servir de tremplin dans le but d’offrir au monde des perspectives d’un nouvel humanisme.

https://www.rwanda-podium.org