John Lewis, compagnon de lutte du Docteur Martin Luther King Jr, militant des droits civiques, nous a quitté le vendredi 17 juillet 2020 à Atlanta (Etat de la Géorgie) suite à une longue maladie. Par Nassim Bouabbas




John Lewis (J.L) a en effet livré un long combat contre un cancer du pancréas.

John Lewis est né le 21 février 1940 à Troy (Etat d’Alabama) aux Etats Unis d’Amériques, et est une emblématique figure du mouvement des droits civiques américains . En 1960, il est l’un des responsables du Student Nonviolent Coordinating Committe (SNCC)  avec une particularité qui mérite d’être soulignée, il a été le dernier membre du Congrès américain à avoir connu le grand homme Martin Luther King. John Lewis disait de ce dernier : “Il a changé ma vie” ou ” Mon leader, mon grand frère ,mon ami” . Il s’agit d’une époque durant laquelle les Afro-Américain subissaient la ségrégation raciale d’une façon violente et il leur était interdit de s’inscrire sur les listes électorales. Les blancs et les Noirs allaient dans des écoles différentes et étaient tenus d’être séparés dans les transports en commun.

En 1963, à seulement 23 ans il était le plus jeune meneur de marche sur Washington, au cours laquelle Docteur Martin Luther King a prononcé son célèbre discours, “I have dream“. Durant les années 60 John Lewis , était devenu une cible  pour les radicaux et il avait été arrêté au moins 40 fois par la police  pour avoir était pacifiste dans ses actions et avoir dénoncé les injustices raciales.

En 1968( Civil right act 1968)  ,est une date historique  ou une nouvelle ère pour les Afro-Américains, il s’agit bien de la création d’une nouvelle loi des droits civiques signée par le président Lyndon B. Johnson (36ᵉ président des États-Unis) lors des émeutes survenues après l’assassinat de l’ancien leader politique Docteur Martin Luther King. Une loi qui mit fin à toutes formes de discrimination raciale (race, religion, origine ethnique ) aux Etats unis d’Amérique.

John Lewis , Homme politiquement engagé

Élu pour la première fois en 1981, lorsqu’il a rejoint le conseil municipal d’Atlanta, il accéda au Congrès pour représenter Atlanta et certaines de ses banlieues en 1986. Dans ses nouvelles fonctions, il se dépensera sans compter afin d’obtenir les fonds nécessaires à pour faire vivre le King Center d’Atlanta ainsi que l’église baptiste d’Ebenezer où le Docteur Martin Luter King avait été pasteur. Il se battra avec succès pour que ce lieu de culte soit classé monument historique national. Cohérent avec ses convictions, en 2002, John Lewis votera contre l’emploi de la force militaire en Irak.

John Lewis, source d’inspiration

 J.L reste, une icône des droits civiques, il a servi de modèle ou de source d’inspirations à plusieurs générations ainsi qu’à des  personnalités telles que l’ancien président des Etats Unis Barack Obama qui a évoqué ses souvenirs avec JL au Lycée Ron lors du  50ème anniversaire(Dimanche sanglant) de la disparition  du King. Lors de son discours en 2015, les propos de Barack Obama à l’endroit de J.L ont été les suivants : “John Lewis est parmi ceux qui m’ont donné envie de faire de la politique”.

Par ailleurs, en 2011 Barack Obama lui avait décerné la Médaille présidentielle de la liberté, la plus haute distinction civile américaine. Suite à l’élection de Donald Trump, J.L avait refusé d’assister en janvier 2017 à la cérémonie d’investiture du président, déclarant qu’il ne le «considérait pas comme un président légitime»

Hommages

« J’ai mené quelques combats – pour la liberté, l’égalité, les droits humains fondamentaux – pendant presque toute ma vie. Je n’ai jamais eu à faire face à un combat tel que celui que je dois mener maintenant », écrit John Lewis-Le 30.12.2019 au moment où il avait appris qu’il était souffrant d’un cancer au pancréas.

Finalement, Le 17 juillet 2020, John Lewis s’éteint à l’âge de 80 ans à Atlanta. Les hommages sont nombreux à l’endroit de ce vétéran qui a  lutté pour les droits  des Afro Américains en menant toute une vie durant, une bataille acharnée contre les discriminations raciales. L’une des premières réactions est celle du candidat démocrate à la présidence Joe Biden, a qui indiqué avoir parlé à John Lewis il y a seulement quelques jours. « Il nous a demandé de rester concentrés sur le travail qui reste à faire pour guérir cette nation », a-t-il expliqué.

Une réaction suivie par celle de l’actuel président Donald Trump (dont John Lewis avait boycotté l’investiture) qui a ordonné que les drapeaux soient mis en berne sur tous les bâtiments publics, y compris à la Maison-Blanche, en hommage à la mémoire de l’élu.

L’ancien président Bill Clinton et son épouse, l’ancienne secrétaire d’Etat Hillary Clinton, ont salué cet élu démocrate à la Chambre des représentants, un « géant » devenu « la conscience de la nation ». Plusieurs chefs d’Etats et hommes politiques ont rendus eux aussi un hommage à J.L et cela,  travers les réseaux sociaux. Le monde entier a salué la mémoire du militant qui marquera à jamais son nom dans les annales de l’histoire des luttes contre la ségrégation raciale et pour les droits civiques.

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