Ces malversations financières qui poursuivent les poids lourds du régime dont le Ministre Claver Gatete, ex- patron de la Banque Centrale la BNR puis ministre des Finances, ce n’est pas sûr qu’elles vont être prouvées par les enquêtes que mène a ce sujet la Police Criminelle du RIB/Rwanda Investigation Bureau.
Le Patron de la RIB/ Police Criminelle, le Col Jeannot Ruhunga vient de donner une conférence de presse ce mardi 28 juillet 2020 pour faire le point sur l’état d’avancement des investigations menées contre les secrétaires permanents aux ministères des Infrastructures et Finance, respectivement Christian Rwakunda et Caleb Rwamuganza en compagnie du DG de RHA/ Office des Batiments Publics Eric Serubibi. Ces trois hautes personnalités sont accusées d’avoir surfacturé de deux milliards l’enveloppe que devait donner le gouvernement rwandais dans l’achat d’un immeuble administratif de 7 milliards de francs qui appartenait à un certain Rusizana, commerçant de son état, lui aussi comme les trois hauts fonctionnaires est sous les verrous.
Les trois personnes accusées ont déclaré à la barre que toute la procédure de cession de l’immeuble à l’Etat rwandais était suivie de près par le Ministre des Infrastructures, M. Claver Gatete.
« Quand une personne est citée comme présumée complice dans une affaire devant le juge, cela ne suffit pas pour l’incriminer. C’est juste le fait que cette information donne le départ d’une procédure d’investigation », a dit le Col Jeannot répondant à une question d’un journaliste.
Le Ministre reste-t-il en fonction malgré le fait qu’une investigation est ouverte à son encontre ?
Oui, cela est pratiquement normal, semble dire le Colonel. « Une personne peut être poursuivie alors qu’elle reste ou non dans ses fonctions, tout dépend de la volonté de la personnalité qui a ces pouvoirs. Dans tous les cas, les investigations se poursuivent à l’encontre du Ministre. Elles peuvent aboutir à quelque chose de consistant, de probant ou à un non-lieu. Ça se passe toujours comme cela », a dit le Patron du RIB trouvant que les déclarations des trois personnalités arrêtées sont un bon début d’investigation.
« Les personnes arrêtées comparant devant la justice, ont déclaré que c’est le ministre Gatete qui leur exerçaient une pression, réunions sur réunions avec le commerçant étaient tenues. Elles avaient objectif de fixer le prix de vente et pour que l’acte de cession soit fait en temps record », ont dit les prévenus.
« Moi, alors qu’il me faisait une forte pression, je lui ai dit que dans cette matière je dois y aller lentement mais sûrement, a dit Eric Serubibi, patron du RHA. Il m’a dit que si le dossier n’avance pas comme il faut, l’acte de vente n’allait pas être provisionné dans l’exercice budgétaire en cours alors qu’il y avait urgence qu’un Etablissement public y établisse ses bureaux ».
« Merci d’avoir terminé le dossier et de me l’avoir transmis. Mais nous voulons que tout soit terminé dans les délais impartis », a écrit sur son compte Whatsapp le Ministre Claver Gatete à son subordonné Serubibi, DG de RHA.
Ces messieurs ne comprennent pas. Ils se plaignent à haute voix, ne comprenant pas comment ils languissent dans la prison au moment où le donneur d’ordre vaque à ses occupations en toute liberté.
Le Ministre est-il coupable de ceci ?
Est-ce pour ceci que le Ministre est incriminé ? Non ! Hélas. Loin de là. Et c’est là que la Police criminelle n’aura pas de preuves nécessaires pour l’incriminer. Et les quatre personnalités en garde-à-vue le savent parfaitement. Elles ne savent pas justifier, documents à l’appui, les deux milliards de francs supplémentaires à la facture de six milliards convenus avec le cessionnaire. Elles n’iront pas à s’accuser comme quoi, c’est le ministre qui a décidé du décaissement de ces deux milliards car elles montreront probablement comment ils auront été départagés.
Le ministre Gatete a été cité par le Président du FPR et Président de la République Paul Kagame lors du dernier Bureau Politique restreint du Parti où le Président montrait que la plupart des hauts cadres du partis et hauts dirigeants d’institutions publiques ne sont pas honorés du type de gestion de la chose publique sous leurs responsabilités.
Il a été reproché alors au ministre des Infrastructures Claver Gatete d’avoir ordonné l’asphaltage de l’avenue qui va à sa propriété. Cela a été ressenti comme une façon de ne pas comprendre les priorités de développement de la population. En d’autres termes, le grand commandant a pris cet agissement de son ministre comme une attitude intolérable dans la gestion du bien public.
Redigé par Jovin Ndayishimiye Le 30 juillet 2020