Le mini-sommet qui devrait réunir ce dimanche 20 septembre dans la ville de Goma au Nord-Kivu(RDC) les Présidents Paul Kagame du Rwanda, Évariste Ndayishimiye du Burundi, Yoweri Museveni de l’Ouganda, Félix Tshisekedi de la RDC et Joao Lourenço de l’Angola a une fois de plus été renvoyé à une date ultérieure.

C’est la deuxième que ce sommet est reporté. Prévu initialement pour le dimanche 13 septembre dernier, le mini-sommet de Goma n’avait pas eu lieu suite à la non-participation des pays invités dont chacun avait avancé des raisons particulières.

Marie Tumba Nzeza qui dirige la diplomatie congolaise fait savoir que ce nouveau report est dû aux contraintes de la covid-19.

“Le Ministère des Affaires Etrangères de la République Démocratique du Congo saisit cette opportunité pour remercier les Républiques-sœurs d’Angola, du Burundi, du Rwanda et de l’Ouganda pour leur collaboration dans les travaux préparatoires d’études de faisabilité dudit mini-sommet qui ont conduit à la décision sus évoquée”, indique-t-elle dans un communiqué.

Contrairement aux informations relayées sur la toile selon lesquelles le sommet se tiendra par visioconférence, Marie Ntumba Nzeza promet d’annoncer dans les prochains jours le format et la date de cette rencontre.

Trois thèmes sont à l’ordre du jour, à savoir : la paix et la sécurité dans la région, les relations diplomatiques et politiques entre ces Etats, ainsi que la relance des activités économiques dans le contexte actuel de lutte contre la Covid-19.

L’objectif central du sommet est de décrisper les tensions entre l’Ouganda et le Rwanda, d’une part, et entre le Burundi et le Rwanda de l’autre.

Ce mini-sommet des chefs d’Etat pourrait donc arracher un accord qui mettra fin aux tensions politiques qui fragilisent toute la région des grands-lacs.

D’autre part, ce mini-sommet pourrait évoquer l’accord-cadre d’Addis-Abeba. Accord signé le 24 février 2013 en vue de stabiliser notamment, l’Est de la RDC.

Beaucoup d’observateurs croient savoir que la covid-19 n’est pas l’unique raison à la base de ce énième report du mini-sommet de Goma.

Selon certaines indiscrétions, le nouveau président burundais Évariste Ndayishimiye n’est pas toujours disposé à s’asseoir autour de la même table avec son homologue rwandais Paul Kagame. Le Burundi et le Rwanda s’accusent mutuellement de soutenir des groupes rebelles dont les opérations sont dirigées contre les régimes en place.

Le président ougandais Yoweri Museveni craindrait aussi pour sa sécurité physique du fait de la proximité entre la ville de Goma et le Rwanda.

Les autorités ougandaise auraient refusé que le président Yoweri Museveni survole l’espace aérien rwandais pour se rendre à Goma, suggérant que le sommet soit délocalisé à Lubumbashi au sud-est de la RDC, selon une source de la présidence congolaise interrogée par l’AFP.

Autrefois alliés mais en froid depuis quelque temps, le Rwanda et l’Ouganda s’accusent mutuellement d’espionnage, d’assassinat politique et d’ingérence.

Notons aussi que dès l’annonce de la tenue de ce mini-sommet plusieurs manifestations s’observaient à Goma contre la venue de la délégation rwandaise.

Des mouvements citoyens et organisations des jeunes ont prévu de nouvelles manifestations à Kinshasa et Goma pour réclamer le départ de l’ambassadeur rwandais Vincent Karega accusé de nier le rôle du Rwanda dans un massacre de civils perpétré en 1998 dans l’est de la RDC ; et pour s’opposer à l’arrivée de Paul Kagame au mini-sommet qui devait avoir lieu à Goma.

C’est ce qu’on peut lire dans un communiqué conjoint de 18 organisations signataires; qui appelle la population à se mobiliser massivement pour manifester ce refus. (Fin)

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