Ce mardi 20 octobre, les ministres burundais et rwandais des Affaires Etrangères se rencontrent à la frontière de Nemba au Sud Est du Rwanda et au Nord du Burundi.
Ils se rencontrent pour discuter des voies et moyens possibles pour relancer les relations de bon voisinage entre les deux pays.
Cette rencontre survient au moment où il se passe une surenchère de suspicion et d’une inimitié entre les deux pays obsessionnellement publiquement entretenue par la partie burundaise depuis le coup d’Etat manqué de 2015 contre le président défunt Burundais Pierre Nkurunziza. Ce coup d’Etat n’aurait pas pu poser de problème si les auteurs n’avaient pas fui pour le Rwanda, ont semblé dire les autorités burundaises d’alors.
Les auteurs posent-ils une menace contre leur pays, le Burundi ? Le Rwanda a-t-il apporté un quelconque appui à eux pour destabiliser son voisin du Sud ?
« Beaucoup d’infox ont circulé mais hélas le seul tort que le Rwanda a commis c’est de ne pas avoir livré ces derniers. Par contre, il s’est gardé de donner un quelconque appui pour destabiliser une sécurité burundaise mise à mal par des acteurs étatiques qui affichaient des sentiments primaires », a confié un observateur politique justifiant le fait que le Rwanda ne pouvait pas envoyer à la mort des gens en signant leur transfert au régime burundais.
« Le Rwanda s’est toujours gardé de soutenir les mouvements armés contre le Burundi dont le RED Tabara, FOREBU et autres. Les supposés camps d’entraînement dans les camps de réfugiés c’étaient des accusations fallacieuses pour un régime burundais qui devait trouver à tout prix un ennemi pour justifier le marasme dans sa gouvernance interne », pense ce chercheur universitaire qui trouve que la Communauté internationale avait les yeux braqués sur le Rwanda, que tout acte suspect allait être découvert.
Pour l’immédiat, le ministre rwandais Vincent Biruta, peu loquace, est en conférence avec son homologue burundais, Albert Shingiro. Ce dernier subit beaucoup de flèches de la communauté internationale dont celles du Haut Commissaire Onusien pour les Droits de l’Homme. Le Rwanda Biruta n’est pas très regardant à ce sujet.
Il est plutôt intéressé de voir le Burundi comprendre que les centaines des combattants FDLR en formation militaire tout le long de la frontière rwando burundaise posent une menace sérieuse contre le Rwanda au point que ce dernier pourrait si besoin est, y faire une promenade fracassante.
Le Burundi pourrait lui aussi demander des garanties comme quoi aucune menace ne viendrait d’un Rwanda plus intéressé que jamais à poursuivre pacifiquement ses projets de développement.
Et c’est ici que la question sera difficilement négociable surtout que, possiblement, les autorités burundaises pourraient ne pas savoir se défaire de ces centaines d’FDLR qui ne rêvent que d’un appui ferme burundais promis pour envahir le Rwanda.
Les autorités rwandaises vont-elles négocier un dégel de relations de bon voisinage dans ce sens ? Le Président burundais Evariste Ndayishimiye a-t-il fait une analyse militaire suffisante montrant qu’il ne sert à rien de s’attaquer à de guerriers rwandais s’il sait qu’il ne pourra pas faire aboutir son entreprise ?
A-t-il compris que les FDLR vont être traqués à mort dans les brousses et localités est-rdcongolaises et que ces combattants n’ont plus de place où se réorganiser et venir en force au Rwanda surtout que la Commune de Minembwe du Sud Kivu où ils seraient susceptibles de faire une arrière-base va être certainement être gouvernée de façon rationnelle jusqu’à ne plus permettre l’existence de bandes armées illégales ?
Beaucoup d’éléments auxquels les autorités burundaises auront pris en compte pour comprendre qu’elles ne doivent plus s’allier aux diablotins incapables de mordre.
Redigé par Jovin Ndayishimiye Le 20 octobre 2020