L’Amérique est grande, dit-on. Elle est aussi puissante car elle est à même de lutter contre le terrorisme international. Elle n’hésite même pas, pour ce mobile, à user de gros et extrêmes moyens en éliminant physiquement les supposés terroristes. C’est le cas du Général iranien Qasem Soleimani.
Le Paradoxe
Ce 14 décembre 2020, Mme Carolyn B. Maloney, une Congresswoman américaine, écrit une lettre au Président de la République rwandaise, Paul Kagame, exigeant que soit relâché sans autre forme de procès, M. Paul Rusesabagina, présumé coupable de crimes de terrorisme et de formation de groupe armé illégal , FLN/Force de Libération Nationale rwandaise. Ce groupe terroriste a, à son actif, tué des civils innocents qui résidaient dans le Sud du pays.
Pour la dame américaine, Paul Rusesabagina est en passe d’obtenir la nationalité américaine. Elle se fout des crimes qu’il a commis et qui ont fait l’objet de descente sur sa résidence belge pour perquisition et saisie de documents par la police belge et le FBI américain bien avant son arrestation.
Mais là n’est pas la question. Parce que les dizaines de civils tués par le groupe armé créé par Rusesabagina ne sont pas américains, c’est du reste de petits hurberlus dont les vies ne comptent guère. Dans tous les cas ce ne sont pas les quelques 3.000 victimes innocentes américaines de l’attaque terroriste des Twin Towers du 11 septembre 2001. Paul Rusesabagina devant la Cour : Difficile de nier sa responsabilité malgré les dénégations des groupes et lobbies qui le téléguident
Tant que la sécurité américaine n’est pas menacée…
La dame congressiste trouve que le Rwanda est si lointain. Il ne vaut pas le coup. Arrêter n’importe comment y compris par la ruse Paul Rusesabagina pour de tels faits terroristes avérés contre les citoyens et l’Etat rwandais ; ça c’est une sinécure. C’est rien par rapport à une armada américaine lancée contre Al Qaida et son chef Oussama Ben Laden qui bénéficiera gracieusement d’une exécution extrajudiciaire.
« Au moment où les détails spécifiques entourant l’arrestation de Paul Rusesabagina sont floues, ce qui est évident, c’est que le Gouvernement rwandais a kidnappé, incarcéré et emprisonné illégalement Paul dont les crimes supposés ne sont pas fondés… », écrit cette Congressiste américaine n’oubliant pas d’ « exiger immédiatement la libération » de son dauphin.
« En utilisant des méthodes obscures et trompeuses pour parvenir à arrêter Paul Rusesabagina, le Rwanda a délibérément ignoré les lois américaines sur la procédure de déportation qu’il aurait suivi. Il a donc violé la loi américaine », continue plus loin la lettre de cette politicienne qui ne cache pas son faible pour cet homme qui a mensongérément acquis ses lettres de noblesse en inspirant Hollywood dans son Hotel Rwanda tout en visant par tous les moyens y compris les voies criminelles, le poste présidentiel de son pays. La congresswoman Carolyn B. étale en sous-main les mobiles qu’elle poursuit en criant à la libération de l’accusé Rusesa.
Johnston Busingye rappelle à la Dame l’indépendance du judiciaire rwandais
« Nous écrivons cette lettre pour vous informer, chère Madame, que le pouvoir judiciaire est indépendant de l’Exécutif dans notre pays. Ensuite, la personne de Paul Rusesabagina fait face à un procès au cours duquel les faits dont il est coupable au cours de séances de débat public devant la cour n’ont pas été contredits ni par lui ni par son conseil. Pour rappel, le reclus de justice Paul Rusesabagina était depuis 2018 sous mandat de recherche international.
Les autorités judiciaires rwandaises ont montré à la barre que le présumé criminel de terrorisme Paul Rusesabagina n’a jamais caché ou tu ses intentions criminelles. Il s’est proclammé en décembre 2018 président de MRCD/Mouvement Rwandais pour le Changement Démocratique et de son aile armée, le FLN/Forces de Libération Nationale. A cette occasion, il a publié une séquence vidéo montrant que toute sa sympathie et son soutien allaient au FLN. Il appelait, dans son message à la nation pour les fêtes de fin d’année, il appelait le peuple à entrer en guerre », écrit en réponse le Ministre rwandais de la Justice Johnston Busingye à la Congressiste américaine montrant que cette adresse a été immédiatement suivi d’attaques contre les populations civiles de Nyabimata et Kitabi en districts Nyaruguru et Nyamagabe en province du Sud frontalière avec le Burundi. Six morts, des véhicules incendiés ! Johnston Busingye, le Ministre rwandais de la Justice. Il se veut affable face au diktat dirigé contre son gouvernement
Le Ministre va plus loin pour montrer la criminalité du monsieur. Il sait bien que la congressiste connait tout cela mais qu’elle n’y prête pas beaucoup d’importance. Pour elle c’est clair. Paul Rusesabagina a été choisi comme le dauphin d’une certaine opinion et lobbies occidentaux. Ces derniers tiennent à lui et pas à un autre.
Rusesabagina, un homme de main des lobbies occidentaux
Ne demandez pas à ces lobbies de savoir comment ils réagiraient si un groupe de nationaux décidait de former un groupe armé illégal et qu’il passait à l’attaque un peu comme l’IRA irlandaise. Ne leur demandez pas non plus de discuter des conditions sérieusement arbitraires d’arrestation des ’ennemi’ du Gouvernement américain parqués dans des conditions alarmantes à Guantanamo.
Madame Carolyn Maloney devrait comprendre que la démocratie existe là où la cacophonie des armes s’est calmée. Elle devrait aussi se pencher sur les déclarations et les débats des procès pour s’assurer qu’ils suivent une procédure régulière classique avec absence de menaces dans les coulisses et d’extorcation d’aveux par la force à l’endroit du sujet de justice qu’est Paul Rusesabagina et de ses camarades. C’est ça l’important.
Redigé par IGIHE Le 17 décembre 2020