Les parties civiles sont consternées d’apprendre que le procès pour génocide du Franco-rwandais Claude MUHAYIMANA prévu du 2 au 26 février devant les assises de Paris était une nouvelle fois reporté.

«Décidément, le temps joue en faveur des bourreaux et ce report crée une immense déception chez les parties civiles et les familles de victimes », a réagi Alain Gauthier, président du CPCR (Collectif des Parties Civiles pour le Rwanda) qui traque depuis 2001 les personnes réfugiées en France qui sont soupçonnées d’avoir joué un rôle lors du génocide contre les Batutsi du Rwanda en 1994. 

 Voici le message que les avocats du CPCR viennent de recevoir:

« J’ai le regret de vous informer que le président de la cour d’assises de Paris vient de signer une ordonnance de renvoi dans le cadre du procès de Claude MUHAYIMANA.

En effet les mesures relatives aux conditions d’accès au territoire français pour les voyageurs venant de pays en dehors de l’Union Européenne s’appliquant aux ressortissants Rwandais et ceux-ci étant tenus non seulement de présenter un test PCR négatif, mais également de s’engager à respecter une septaine à leur arrivée en France, cette contrainte entraîne des difficultés imprévues et met à néant le projet du planning de l’audience. Par ailleurs comme il est difficilement envisageable, tant pour la bonne conduite des débats que pour éviter un allongement problématique de la durée du procès, de procéder à l’audition de tous les témoins résidant au Rwanda par visioconférence, le président a été contraint d’ordonner le renvoi de ce dossier à une session ultérieure. »

Alain Gauthier dit que le CPCR «ne peut que prendre acte de cette décision et émettre le souhait que le procès puisse se dérouler au plus vite».

Ancien chauffeur du Guest House de Kibuye, au bord du lac Kivu (ouest du Rwanda), Claude MUHAYIMANA est accusé d’avoir transporté des Interahamwe, miliciens extrémistes hutu et bras armés du génocide, sur les lieux de massacres.  Il doit être jugé pour “complicité” de génocide et de crimes contre l’humanité.

Muhayimana est accusé de complicité dans l’attaque en avril 1994 d’une école locale et dans les massacres commis sur les Batutsi réfugiés dans les collines avoisinantes de Karongi, Gitwa et Bisesero d’avril à juin. Réfugié en France, dont il a obtenu la nationalité en 2010, Claude Muhayimana avait été arrêté en 2014 à Rouen, un an après l’ouverture de cette enquête initiée par une plainte du  CPCR. (Fin)

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