L’idéologie qui a servi de support au génocide contre les tutsis et sa mise en application remontent à des décennies. Pour s’accomplir, le génocide contre les tutsis a bénéficié de multiple complicités. Des soutiens occidentaux et leur rôle, tant passif qu’actif, dans sa conception, son exécution que ses conséquences sont évoqués dans plusieurs publications scientifiques.

Le Professeur Belge, Philippe Schreiber avait indiqué qu’ « en Flandre (Belgique) le récit dominant sur les événements de 1994 distord le sens de l’histoire parce que les forces idéologiques qui avaient ardemment soutenu le régime Habyarimana ont maintenu leur soutien aux génocidaires après 1994 »

Avant d’ajouter que « des supposés experts de l’Afrique des grands lacs, universitaires et journalistes, y sont des propagandistes de la pernicieuse thèse du double génocide ». C’était à l’occasion de la tournée de la très controversée journaliste canadienne Judi River dans les universités Belges.

S’il n’y avait que Judi River, ça aurait pu être pris pour un épiphénomène. Néanmoins, sa tournée s’inscrivait dans une démarche politique appliquée de longue date. En effet, la Belgique abrite un gros contingent de génocidaires et négationnistes.

Une association du nom de Jambo asbl se définissant comme une association de défense des droits de l’homme de droit belge créée le 11 janvier 2008 par des jeunes d’origine rwandaise vivant en Belgique a pignon sur rue en Belgique.

Cette association a la particularité d’avoir des adherents qui sont fils et filles des génocidaires. Sans être exhaustive, il s’agit entre autre de Zaneza Dénise, fille de Marcel Sebatware, condamné par les juridictions Gacaca. Mais il se fait passer pour un activiste politique, membre du P5.

Placide Kayumba, fils de Dominique Ntawukuriryayo, ancien sous préfet de Gisagara lors du génocide, condamné par le TPIR en 2010.

Gustave et Ruhumuriza Mbonyumutwa, fils de Shingiro Mbunyumutwa, celui que la presse belge qualifie de « collabo ordinaire » car il appelait ouvertement à l’extermination des Batutsi. Directeur de cabinet de Jean Kambanda, Premier Ministre du gouvernement intérimaire.

Laure Uwase qui en fut secrétaire générale. Celle-ci a provoqué une forte polémique. En effet, sans être ni experte ni scientifique, elle figure parmi les experts scientifiques choisis pour assister la commission spéciale de la Chambre qui doit se pencher sur le passé colonial de la Belgique.

Des personnalités rwandaises qualifiées ont fait part de leur « préoccupation », affirmant que sa présence peut nuire à l’objectivité des travaux. Mais la question qui vaille c’est comment a-t-elle été parachutée dans cette commission sans remplir les critères ?

On se souvient que le parlement rwandais avait déploré le choix de Me Laure Uwase, qualifiée de « négationniste connue du génocide dont l’expertise est la distorsion de l’histoire récente du Rwanda ».

Cette association est ouvertement et manifestement négationniste et apporte son soutien, sous diverses formes aux FDRL à l’Est de la RDC. Ceci est connu des autorités belges.

Il est une femme qui défraie la chronique régulièrement, en la personne de Victoire Ingabire. Et pour cause, en 2010, elle avait quitté son exil aux Pays Bas pour venir se présenter à l’élection présidentielle.

Mais que cachait-elle derrière cet aplomb ? Elle s’était fait connaitre au sein du RDR. Un parti politique constitué en 1995, dans les camps de réfugiés du Congo, le Rassemblement pour le retour des réfugiés et de la démocratie au Rwanda (RDR), un parti qu’elle a rejoint en 1997 avant d’en devenir présidente en 2000 (et qui fusionnera en 2006 avec d’autres mouvements d’opposition au sein des FDU), est clairement lié au régime qui a commis le génocide.

C’est ainsi qu’en 1996 la branche camerounaise du parti diffusait un texte niant purement et simplement le génocide des Tutsis. Parmi ses auteurs, les principaux instigateurs des massacres, dont Théoneste Bagosora, Ferdinand Nahimana et Jean Bosco Barayagwiza, qui seront plus tard condamnés par le TPIR.

Enfin, si Victoire Ingabire était aux Pays-Bas durant le génocide, sa mère a quant à elle été condamnée par contumace à trente ans de reclusion par une juridiction gaçaça, au Rwanda, pour avoir directement participé aux massacres.

Son mari, Lin Muyizere, est soupçonné par les autorités néerlandaises d’y avoir pris part et d’avoir menti dans l’énoncé de son parcours.

Quant au vice-président des FDU, Joseph Ntawangundi, qui était rentré au Rwanda avec Ingabire en 2010, il y a été rattrapé par son passé durant le génocide contre les tutsis.

Elle-même, lors d’une perquisition, plusieurs documents compromettants ont été saisis à son domicile par la justice néerlandaise. Lesquels confirment l’implication de la présidente des FDU dans une tentative de création d’un groupe armé, notamment un organigramme de la future rébellion, avec des annotation de sa main.

Quant à ses connexions avec les FDLR, elles étaient déjà épinglées en 2009 par un rapport du groupe d’experts de l’ONU sur la RD Congo. Mais ça, il est rare que la presse occidentale en fasse état.

Il y a les dissidents du FPR qui ont crée le Rwanda National Congress « RNC ». L’ancien Général, Kayumba Nyamwassa, ancien chef d’état major des armées ; le Colonel Patrick Karegeya, patron des services extérieurs pendant plus de dix ans ; Gérard Gahima, Vice Président de la Cour Suprême lors de son départ, ancien procureur général, ancien secrétaire général du ministère de la justice et son frère Dr Theogene Rudasingwa, directeur de cabinet du chef de l’Etat, ancien ambassadeur du Rwanda aux USA et ancien secrétaire général du FPR. Que des barons à priori.

Mais pourquoi ces gens tres haut placés s’exilent-ils ? Toute la ville bruissait des rumeurs sur des collusions, conflits d’intérêts et détournements de fonds publics à leur encontre. Gahima et son frère Rudasingwa étaient entrain de bâtir un grand hôtel juste derrière le ministère de la justice. Et pour les anciens, ils ont encore en mémoire, le titre choc du journal Umuseso : « Kagame arubaka, Rudasingwa agasenya, Mupenzi agafungwa ». C’est-à-dire, pendant que Kagame construit, Rudasingwa démolit et Mupenzi est incarcéré.

Il s’agissait des travaux d’extension au village Urugwiro, siège de la présidence de la république dont Mupenzi était Ingénieur. Rudasingwa s’était attribué le marché des équipements via une société écran domiciliée à Nairobi. Lors de la livraison, les équipements n’étaient pas conformes. En sa qualité de directeur de cabinet, il intima l’ordre de démolir une partie du nouveau bâtiment et se heurta à la résistance de l’ingénieur. Ce dernier séjourna quelques temps en prison à la demande de Rudasingwa.

Le cas le plus délirant c’est celui tout récent de Rusesabagina.

Dans plusieurs vidéos disponibles sur la chaine youtube, il revendique personnellement le parrainage du groupe terroriste FNL.

Il en est le Président et le principal financier. Il a même validé les attaques meurtrières sur le sol Rwandais, dans le district de Nyaruguru en juin 2018 et dans le district de Nyamagabe en décembre 2018.

Le paradoxe, ce qu’il est plutôt présenté comme héros du film Hôtel Rwanda et « activiste des droits de l’homme », sans rire. Son fan club ne répète que ça sur les réseaux sociaux, des articles de presse à profusion et même des politiques dans certains pays.

Au grand étonnement de bon nombre d’observateurs, il a eu droit à une résolution du parlement européen, conduite par une députée Belge.

Présenté comme « activiste des droits de l’homme, citoyen belge » mais opposant au Président Kagame.

Son parti le MRCD et sa filiale terroriste FLN ont leurs sièges en Belgique. La coalition P5 qui regroupe les partis affiliés organise la quasi-totalité de ses activités en Belgique. Il y a même une télévision en ligne d’une certaines Agnès Nkusi qui reçoit régulièrement ces personnes dites de l’opposition.

Ils sont nombreux à l’étranger à avoir maille à partir avec la justice au Rwanda. Soit des génocidaires avérés, soit des fugitifs, soit des négationnistes, soit des membres des groupes armés classés terroristes. Toute cette constellation se faufile sous le parapluie de l’opposition politique.

L’espace du politique est celui de l’affrontement de visions du monde soutenu par un programme clair et arbitré par le suffrage universel. Il est possible voire nécessaire d’ériger un certain nombre de règles minimales comme cadre de cet espace.

Mais ces raccourcis pour se refaire une virginité semblent vouer à l’échec en dépit des soutiens extérieurs. Victoire Ingabire, du RDR au FDU sur fond idéologique. Condamnée par la justice et graciée par Kagame Dr Theogene Rudasingwa. Dissident FPR après avoir détourné des fonds publics Rusesabagina. Président et financier du groupe terroriste MRCD/FLN La team Jambo asbl ou les héritiers du hutu power

Redigé par Tite Gatabazi Le 16 juin 2021

http://fr.igihe.com/Rwanda-au-nom-de-la-politique.html