David Himbara est bien connu au Rwanda et pour cause. Il a occupé des positions qui l’ont mis en lumière.
Tour à tour directeur du Rwanda Institute of Administration and Management (RIAM), secrétaire particulier du Chef de l’Etat et conseiller « stratégique » à la Présidence.
Mais Himbara est capricieux et fait des siennes. Et pour se faire remarquer, il claque les portes. Par deux fois, il est parti en exil.
Lorsqu’il était secrétaire particulier du Président Kagame, après moult esclandres, il était parti en Afrique du Sud. Et le réseau familial intercéda pour qu’il revienne au bercail en qualité de conseiller à la présidence.
Il s’est battu bec et ongles pour faire partie des conseils d’administrations. Ce n’était pas pour y apporter une quelconque expertise, loin de là. Plutôt pour exiger des jetons de présence au-delà du plafond légal au seul motif qu’il « venait de la présidence ».
Dans ses différents postes, sa pratique quotidienne était caractérisée par le clientélisme et ses avatars. Il n’a pas laissé un bon souvenir à nombre de ceux qui l’ont côtoyé professionnellement.
Lui qui a exercé ses fonctions en ayant recours à un usage personnel, arbitraire et abusif du pouvoir. Qui s’est affranchi des lois et règlements alors qu’un démocrate exerce son pouvoir dans un certain cadre juridique inséparable d’un système institutionnel qui borne les possibilités d’actions.
Plutôt arrogant, méprisant, superficiel dans son propos, sa suffisance Himbara avait le chic de se mettre tout le monde à dos. Une bonne performance.
Himbara ne doit pas feindre la mémoire courte. Il doit se rappeler que la commission nationale des droits de l’homme conserve dans ses archives son dossier de « violence avec coups et blessures » sur son employé de maison. A qui il reprochait de lui avoir subtilisé la somme de sept mille dollars américain.
Là on peut mesurer le degré de scrupules qui l’animaient. Et comme dirait son ancien mentor Kagame : « les faits sont têtus ».
Ses coups d’éclats permanents reflètent une autre réalité. C’est une mise en scène pour compenser la faiblesse et cacher le manque d’idée nouvelle en utilisant, hélas, des mots qui ne parlent plus à personne.
Ces attaques contre Kagame laissent poindre chez beaucoup et au-delà des frontières du Rwanda un arrière fond de postures et un ensemble de représentations contradictoires difficiles à débrouiller.
Une chose est certaine. Il y a chez Himbara, ce que les psychologues désignent comme étant « un dépit amoureux » raison pour laquelle il pratique une violence symbolique.
Il porte sur la personne de Kagame un regard admiratif mais en même temps, il éprouve une déception due à un attachement qu’il trouve unilatéral.
Son inconfort se nourrit de ce que nous savons tous : les réalisations de Kagame dans la configuration nationale, sous régionale, continentale et mondiale.
Himbara n’est pas consensuel mais conflictuel. Et ça se voit qu’il n’a pas fréquenté les écrits d’Aristote, Platon, Rousseau, Tocqueville ou Montesquieu.
Et il y a chez lui une forme d’illusion à prétendre donner des leçons de démocratie sans défendre les valeurs progressistes.
Comme chaque fait aurait dû être évoqué avec précision tout en restant clair et accessible. Ce souci, Himbara ne le partage pas. Mais, tant pis pour lui.
Il se comporte plutôt comme un apprenti sorcier dans ses interventions médiatiques et se pique d’être paré des valeurs démocratiques. Une bien maigre consolation.
Car si tout le monde ou presque se dit « démocrate » peut-être est-ce le signe de la perte de sens de ce vocable, la perte surement de substance de cette manière de se comporter.
Himbara verse dans la démagogie pour ses opinions.
On aurait bien voulu assister à un débat d’idées et non de personnes. Dépersonnaliser le débat en vue de réhabiliter la politique, d’y assumer les divergences idéologiques qui s’y jouent.
Kagame a le mérite de dépasser les antagonismes et de pacifier les intérêts divergents. Il n’a donc pas de leçon de démocratie à recevoir, surtout de la part de Himbara qui est sans honneur ni élégance.
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