Le Président angolais Joao Lourenço, Président en exercice de la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs (CIRGL) et médiateur de l’Union africaine dans la crise à l’Est de la RDC entre le pays éponyme et le Rwanda, va organiser un sommet à Luanda qu’il appelle » Sommet des Trois » entre le Président Tshisekedi, le Président Kagame et lui-même le Président angolais.
En effet, après plusieurs tractations diplomatiques régionales et hors du continent, le président Laurenço s’apprêterait à accueillir Félix Tshisekedi et Paul Kagame à Luanda dans une tripartite. La date indicative de la tenue de cette rencontre au sommet est fixée côté de la médiation anglaise le 3 juillet, date que les parties congolaise et rwandaise devraient toutefois confirmer.
Selon nos sources, rien pour l’instant n’empêcherait la tenue de cette rencontre entre Félix Tshisekedi et son voisin Rwandait Paul Kagame. Ce dernier est ouvertement accusé par Kinshasa de jouer à un jeu trouble dans la région en soutenant le groupe armé M23 que Kinshasa désigne désormais comme un mouvement terroriste.
La rencontre entre Tshisekedi et Kagame autour du médiateur Laurenço est très attendue par l’ensemble de la communauté internationale.
Outre l’entrevue entre les deux au cours du dernier sommet extraordinaire de Nairobi, ce serait la première fois que le médiateur de l’Union Africaine organise une recontre au sommet.
Rompu dans la gestion et le règlement pacifique des crises, le président Angolais, au cœur de la médiation entre Kagame et Musseveni il y a deux ans, et, l’on s’en souvient, avait également mis à profit Félix Tshisekedi pour ramener la confiance entre Musseveni le parrain d »hier et son homologue Rwandais autrefois son filleul.
Cette fois-ci Laurenço devrait régler un différend profond entre Kinshasa et Kigali.
Les câbles diplomatiques de cette semaine ont régulièrement chauffé entre Luanda, Kinshasa, Dakar, Addis Abeba, Paris et Washington.
Côté congolais, on avance avoir donné tous les gages aux voisins Rwandais dans la philosophie de la coexistence pacifique. De l’autre côté de la frontière,Kigali argue que la crise à l’est de la RDC est d’abord congolaise..
Au regard de tout ce qui précède, il sied de constater que, dans le processus de dialogue entamé à Nairobi sous l’égide du Kenya entre le gouvernement de la RDC avec les groupes armés opérant à l’est de la RDC, que le Rwanda n’a jamais voulu ouvrir une quelconque discussion avec le groupe FDLR issu des anciennes forces armées Rwandaises et des milices accusés d’être les auteurs du génocide de 1994. Face à cette situation, la communauté de l’Afrique de l’Est a préconisé le déploiement d’une foce régionale en vue de procéder à la démilitarisation de l’EST de la RDC. Une opération qui nécessite des moyens.
Selon nos sources, le déploiement de la force régionale se fera en fonction de la proximité des frontières de chaque pays. Le Burundi va se déployer au Sud Kivu, le Sud Soudan se deploiera au Haut Uelé, le Kenya dans la province du Nord-Kivu ( Goma, Rutshuru, …) et l’Ouganda est déjà engagé dans une opération conjointe dans la province d’Ituri et Beni avec les troupes congolaises . Par contre, la Tanzanie faisant partie de la Brigade d’intervention de la force de la Monusco (FIB) , coordonnera les renseignements. Le Rwanda n’enverrait pas de troupes.
Le problème se pose au niveau du financement de cette force régionale. Chaque pays qui déploiera ses troupes devrait financer son contingent.
Si le déploiement de la force régionale est la décision prise par la communauté de l’Afrique de l’Est,que va proposer Laurenço comme solution pour ramener la confiance entre les deux États ? Le prochain Sommet de Luanda nous édifiera.
Par
Rodrigue Fénélon Massal25 juin, 2022