Vital Kamerhe, Vice-Premier Ministre et Ministre de l’économie, est sous le feu des critiques depuis ses dernières nominations, qui ont déclenché une vague d’indignation dans le pays. L’homme politique, qui veut qu’on l’adule pour son dynamisme et sa probité, se retrouve aujourd’hui accusé de népotisme et de tribalisme.

Kamerhe a récemment nommé sa fille adoptive, Daida Mpiana, conseillère financière de son cabinet. Son fils, Didier Kamerhe, a également été promu au rang d’assistant du vice Premier Ministre et Ministre de l’Economie.

Pour couronner le tout, Christian Ngunza, son beau-fils, est désormais chargé de contrôler les prix au sein du même ministère. Ces nominations familiales ont suscité un tollé au sein de son propre parti, l’Union pour la Nation Congolaise (UNC), et parmi le grand public.

Plusieurs cadres du parti ont démissionné en réaction à ces nominations, dénonçant une atmosphère « conflictuelle » et « divisionniste ». Parmi eux, Claude Mugisho, Maître Sadam Bashonga, et Prof Adrien Birindwa Bishikuabo, tous des personnalités respectées de l’UNC. Leurs démissions et les lettres ouvertes publiées en conséquence font état d’une frustration profonde et d’une inquiétude face à l’orientation prise par le parti sous la direction de Kamerhe.

Pour comprendre la gravité des accusations portées contre Kamerhe, il faut revenir à son premier acte en tant que directeur de cabinet de Tshisekedi. L’homme a imposé un blocage total des dépenses de tous les ministères, sauf autorisation expresse de la présidence. Cette décision avait déjà suscité des controverses, elle est le nœud du contentieux qui l’oppose au sulfureux Justin Bitakwira.

La vie personnelle de Kamerhe a également été exposée au grand jour. L’homme a épousé Amida Shatur, ex-femme du célèbre musicien congolais JB Mpiana. Une vidéo le montrant offrant des bijoux en diamant à sa nouvelle épouse lors d’un vol vers l’Afrique du Sud a suscité l’ire des citoyens.

Mais le plus grand scandale est sans doute celui révélé lors de son procès, surnommé « le procès des 100 jours ». Kamerhe a été accusé de détournement de fonds publics et a révélé posséder une propriété à Paris et deux grands immeubles à Kinshasa, financés grâce à l’argent public. Malgré son acquittement, 57 millions de dollars manquent toujours à l’appel.

Après sa libération, Kamerhe a prôné une éthique en politique lors de sa tournée « Amani », promettant de lutter contre les anti-valeurs. Cependant, les récentes accusations de népotisme et de tribalisme semblent démontrer un décalage flagrant entre ses paroles et ses actes.

La question qui se pose désormais est de savoir si les électeurs congolais continueront à tolérer ce type de comportement de la part de leurs dirigeants, ou s’ils exigent un changement réel et durable dans la conduite des affaires publiques.

C’est que prônent les Évêques du pays.

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