Dans une récente interview accordée à Times Radio, une chaîne de radio britannique, la porte-parole du Gouvernement rwandais, Yolande Makolo, a répondu aux critiques concernant l’élection du président Kagame, élu avec 98 % des voix, apportant des éclaircissements sur la démocratie liée à la bonne gouvernance du Rwanda.

Face aux doutes exprimés par le journaliste Stig Abell sur la validité démocratique de cette élection, Makolo a fermement défendu le système politique de son pays.

« Oui, pourquoi pas ? Pourquoi vos démocraties éliraient-elles des présidents avec seulement vingt-sept ou trente-quatre pour cent des voix ? Cela dépend du contexte, de l’histoire, de ce que les gens vivent à ce moment-là dans ce pays particulier », a répliqué Makolo.

Elle a ensuite mis en avant les réalisations du président Kagame, affirmant que son bilan parle de lui-même.

« Le président Kagame a mené ce pays qui était dévasté à un niveau où les progrès sont visibles à l’œil nu. Les Rwandais voient ce progrès, ils ont choisi l’unité, de penser grand, d’être responsables… Nous faisons cela pour nous, pas pour chercher la validation du Royaume-Uni ou d’ailleurs », a-t-elle déclaré.

Répondant aux commentaires de Stig Abell, qui suggérait que le Rwanda était un pays construit sur une seule personne, Makolo a exprimé son désaccord.

« Je dirais que ce n’est pas un pays que je reconnais, et la plupart des Rwandais seraient grandement insultés par cette description. C’est un pays qui, comme vous l’avez dit, a réalisé d’énormes progrès, pas seulement économiques. Ces progrès n’auraient pas été possibles si les citoyens n’avaient pas participé à la construction du pays et ne se sentaient pas parties prenantes », a-t-elle souligné.

Concernant l’adaptation du modèle démocratique rwandais, Makolo a insisté sur la spécificité de sa situation.

« La démocratie rwandaise ne peut pas être comme la vôtre, que nous devrions simplement adopter et appliquer ici. Nous avons une histoire différente, une vie sociale et des valeurs différentes, même le climat est différent ! Ce que vous appelez démocratie en Angleterre a évolué au fil du temps. Le Rwanda se développe à sa manière, et le président Kagame est populaire et apprécié au Rwanda », a-t-elle expliqué.

Elle a ajouté que bien que le pourcentage de 98 % puisse paraître inhabituel, il reflète la situation actuelle du Rwanda et pourrait évoluer avec le temps.

« Ce pourcentage pourrait être différent dans quelques années, mais à l’étape de développement où nous sommes, c’est ce qui fonctionne pour nous. Compte tenu de notre histoire particulière, c’est ce que nous avons et ce avec quoi nous devons travailler. Cela fonctionne pour nous », a-t-elle conclu.

Le président Kagame a pris ses fonctions pour la première fois en 2000, succédant à Pasteur Bizimungu. Il a été réélu en 2003, 2010, et après une modification constitutionnelle répondant à une demande populaire, en 2017.

https://fr.igihe.com/La-replique-du-Rwanda-face-aux-critiques-sur-la-democratie.html