Le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération, l’ambassadeur Olivier Nduhungirehe, a vivement réagi aux déclarations du président de la République démocratique du Congo (RDC), Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, qui a affirmé devant l’Assemblée générale des Nations unies, le 24 septembre 2025, qu’un génocide serait en cours dans l’Est de son pays.
Selon le ministre Nduhungirehe, le président congolais fait preuve d’un cynisme manifeste. « Il a armé, soutenu et financé les génocidaires rwandais FDLR, qu’il a même intégrés dans sa propre armée, la FARDC, aux côtés des milices Nyatura et autres groupes ethnistes », a-t-il affirmé.
En effet, cela fait près de quatre ans que la guerre fait rage dans les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu, déclenchée par les violences contre les Tutsis de la région. Tshisekedi, lors de son intervention à l’ONU, n’a pas précisé l’ethnie ou le groupe ciblé par le prétendu génocide, se contentant de déclarer que les événements dans l’Est de la RDC ne constituent pas « une guerre ordinaire, mais un génocide qui se déroule en silence ».
Par ailleurs, le ministre a dénoncé la création par Félix Tshisekedi d’une milice appelée « Wazalendo », qu’il aurait équipée en armes, munitions et financements. « Cette milice, en collaboration avec les FDLR et les Nyatura, a incendié plus de 300 maisons de Congolais tutsis dans le village de Nturo, territoire de Masisi, en octobre 2023 », a rappelé Nduhungirehe.
Selon lui, le président congolais est resté silencieux face à d’autres actes de violence perpétrés par cette milice, y compris le lynchage, la mise à mort et le cannibalisme. Des vidéos montrant des enfants armés par les Wazalendo et incités à « tuer les Banyarwanda » ont également circulé sans réaction officielle de Kinshasa, a-t-il souligné.
Offensives militaires malgré les pourparlers de paix
Parallèlement, alors que la RDC et le mouvement rebelle M23 participent à des pourparlers de paix à Doha, les FARDC continuent de mener de violentes offensives contre les zones contrôlées par le M23, utilisant avions de combat, drones et armes lourdes. Pas plus tard que le 19 septembre 2025, le porte-parole du M23, Lawrence Kanyuka, avait de nouveau signalé des bombardements sur plusieurs zones sous contrôle du mouvement avec des avions Sukhoi-25 et des drones CH-4 perpétrés par les FARDC.
« Le vendredi 19 septembre 2025, le régime terroriste de Kinshasa a commis des massacres et de graves crimes de guerre. Son alliance a bombardé des zones densément peuplées de Bibwe, Chysto, Hembe et des localités avoisinantes », avait affirmé Kanyuka, ajoutant qu’une autre frappe de drone avait visé Nyange et ses environs à 8 h 03 du matin, causant de nombreuses victimes civiles.
Le ministre Nduhungirehe a enfin dénoncé les menaces proférées par les milices Wazalendo à l’encontre des Banyamulenge et autres Congolais tutsis, leur ordonnant de quitter le territoire congolais, ainsi que les bombardements réguliers de drones visant les villages de Minembwe dans les hauts plateaux.
« Et après tout cela, il ose monter à la tribune des Nations unies pour accuser d’autres de génocide ? Un simple miroir aurait suffi », a conclu le ministre Nduhungirehe.

L’ambassadeur Olivier Nduhungirehe a vivement critiqué le président congolais Félix Tshisekedi, dénonçant son cynisme après ses accusations de génocide à l’ONU