Fraîchement élu, Paul Kagame estime « utile » que les juges se rendent sur place.

Fraîchement élu, Paul Kagame estime « utile » que les juges se rendent sur place.

Les juges français chargés de l’enquête sur l’attentat contre l’avion du président Juvénal Habyarimana en 1994 se rendront au Rwanda en septembre pour une mission d’expertise, facilitée par la normalisation des relations entre Paris et Kigali – mises à mal par cette enquête.

L’enquête sur l’attentat du 6 avril 1994, considéré comme le signal déclencheur du génocide qui fit 800 000 morts selon l’Onu, essentiellement parmi la minorité tutsie, avait conduit Kigali à rompre ses relations avec Paris en novembre 2006 après l’émission de mandats d’arrêt contre neuf proches de l’actuel président Paul Kagame.

Près de quatre ans plus tard, si les enquêteurs français soupçonnent toujours la rébellion tutsie du FPR, alors dirigée M. Kagame, d’être à l’origine de l’attentat, les relations ont été rétablies et une détente s’est esquissée entre les deux pays. Paul Kagame, réélu lundi avec 93 % des voix et de plus en plus critiqué pour un exercice autoritaire du pouvoir, considère même « utile » que les juges se rendent sur place : « le juge aura accès à ce qu’il veut voir au Rwanda », assurait-il en juin en marge du sommet Afrique-France de Nice.

Les magistrats antiterroristes Marc Trévidic et Nathalie Poux, qui envisageaient ce déplacement depuis plusieurs mois, se rendront donc à Kigali le 11 septembre pour une semaine, a-t-on appris de sources proches du dossier.

Déterminer l’origine des tirs
Ils doivent effectuer une mission d’expertise pour déterminer les conditions dans lesquelles le Falcon 50 qui transportait les présidents rwandais et burundais a été abattu alors qu’il s’apprêtait à atterrir à l’aéroport international de Kigali.

L’origine des tirs est au cœur de l’enquête. A ce stade, la justice française – compétente dans ce dossier en raison de la nationalité française de l’équipage de l’avion – soupçonne le Front patriotique rwandais (FPR) : un commando se serait infiltré à travers le dispositif des Forces armées rwandaises (FAR), sur la colline de Massaka, qui surplombe l’aéroport à l’est de la piste, pour tirer deux missiles antiaériens Sam-16.

http://www.lequotidien.re/actualites/france-monde/134074-les-juges-francais-kigali-en-septembre.html

Posté par rwandaises.com