La cour d’appel de Versailles a refusé mardi 11 octobre l’extradition de Manassé Bigwenzare, un ancien président du Tribunal de canton dans la commune de Murambi en 1994, visé par un mandat d’arrêt international pour génocide : il vient d’acquérir la nationalité française !
« Génocide, entente en vue de commettre le génocide, complicité de génocide, participation à des crimes contre l’humanité » : tels sont les principaux chefs d’accusation qui figurent dans la « requête d’extradition » signée par le procureur général du Rwanda, Martin Ngoga et qui vise Manassé Bigwenzare, 76 ans. Les accusations portées contre Manasse Bigwenzare sont graves. Comme président du tribunal cantonal de Murambi, à l’Est du Rwanda en 1994, il a été jugé pour avoir organisé un massacre de Tutsi dans sa commune (le génocide contre les Tutsi a causé en trois mois près d’un million de morts). Le 24 juillet 2007, Manasse Bigenware a été condamné au Rwanda à la réclusion à perpétuité. Par contumace, car l’homme avait fui son pays après le génocide pour se réfugier en France, d’abord dans l’Essonne puis à Bouffemont, où il loue un appartement dans une résidence pour retraités. Il a obtenu sa carte de réfugié politique en France le 31 décembre 2003.
Un proche de l’ancien bourgmestre Gatete ?
Selon Alain Gauthier, président du Collectif des parties civiles pour le Rwanda (CPCR, une ONG qui traque les présumés génocidaires réfugiés en France et qui est à l’origine de la plainte à Pontoise contre Bigwenzare), l’ancien magistrat aurait pris part au massacre de Tutsi dans une église, en compagnie de l’ancien bourgmestre Gatete, alors directeur au ministère de la Promotion féminine, qui vient d’être condamné par le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR) : « Nous disposons d’éléments solides sur son implication de massacres de la paroisse et de l’hôpital de Kiziguro le 11 avril 1994, et d’avoir livré à la mort deux de ses proches à la barrière de Kwangire ».
Mr. Bigwenzare n’est toutefois pas cité dans le jugement prononcé par le TPIR contre son présumé complice dans la commission des crimes
Un retraité tranquille
L’homme réside discrètement avec son épouse à Bouffemont, à 28 km au nord de Paris. Il avait été repéré par Alain Gauthier pour avoir signé une pétition en faveur de Ségolène Royal, candidate malheureuse aux élections présidentielles françaises de 2007.
La cour d’appel de Versailles a refusé mardi dernier 11 octobre son extradition vers le Rwanda. La carte de réfugié qui lui a été accordée en 2003 rend impossible son extradition vers son pays d’origine. Qui plus est, Bigwanzare a été naturalisé français le 22 juin 2010.
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