Le Rwanda revient à la charge contre nos militaires qui étaient engagés à l’époque sur zone et il trouve une fois encore Anaëlle Onat sur son chemin pour lui faire barrage. Mes chers lecteurs, je vous remercie par avance de bien vouloir donner tout l’écho que cette lettre mérite en la partageant massivement sur vos réseaux. Une fois encore, c’est l’honneur de l’armée française qui est en jeu. //RO


 

 

Cher gouvernement,


Autant vous dire que je vais encore tirer à boulet rouge….
Parce que je suis en colère, furieuse et pire encore déçue.
Dans la presse, des horreurs sont publiées sur l’improbable participation de l’Armée Française et la responsabilité de ses officiers supérieurs quant au massacre du Rwanda..


Un document largement diffusé donne le nom et l’image de 22 officiers Français.


Mais comment osez-vous livrer en pâture ces hommes, vous avez la possibilité de museler la presse grâce à votre état d’urgence prolongé et re-re prolongé. Et vous savez en user ou pas, à bonne ou mauvais escient.
Comment osez-vous être complice par votre silence de ce lynchage médiatique, n’avez vous donc point trouvé la cohésion d’un chef de guerre capable de défendre l’honneur de ces hommes?
Est-ce légitime d’exposer à la critique et au danger ces officiers et leurs familles?
Non ça ne l’est pas!


Cher Gouvernement, la repentance à outrance me fatigue, les fait sont sacrés et la triste histoire d’il y a 20 ans ne peut être réécrite au grès du “c’est ma faute” bien à la mode ces temps-ci.
Ces hommes là que vous, gouvernement, en tant qu’entité absolue avez mandaté pour ces projections, vont se retrouver salis et bien seuls sur le banc des accusés. Non les vrais responsables ne seront pas là, ni les barbares, ni les politiciens.


Qu’un pays meurtri cherche des explications c’est légitime, mais qui a meurtri ce pays si ce n’est lui-même?
Ces actions là ne sont pas menées dans un esprit de compréhension, mais dans celui de l’indemnisation à longue très longue échéance et certainement dans une pression d’entendements politiques qui nous dépassent.
Toutes ces actions ne servent qu’à délégitimer la souveraineté de l’Armée Française, que l’on entache sous le spectre d’une hypothétique et improbable armée européenne. Il eut été appréciable de voir ce même pays traîné devant un tribunal pour crime contre l’humanité.


Nos soldats sont envoyés à l’échafaud, sacrifiés sur l’hôtel de la repentance et de la culpabilisation diplomatique, ce n’est pourtant pas Pâques et son agneau immolé, il y en a marre de tendre l’autre joue.
Nous sommes fiers de nos soldats et de leurs actions remarquables, ils ont l’énergie de l’honneur, celui que vous n’aurez jamais, ils ont préservé, sauvegardé, protégé, extirpé à la mort tant de vies en souffrances, ils ont mené jusqu’au bout les missions dans la haute conscience de la valeur humaine que vous leur avez confiées, ni plus ni moins car un militaire ça obéit.


Pour palier votre silence, rappelons pour mémoire que l’Est de la République Démocratique du Congo (RDC) représentait une zone de non-droit : le gouvernement n’y exerçait plus son autorité, les Seigneurs de guerre avaient la mainmise sur les activités économiques. Ces dernières se concentrent autour du trafic illégal des ressources minières orchestré par des rebelles congolais, et profitaient principalement au Rwanda, à l’Ouganda et aux multinationales des pays développés. Le pillage de ces richesses naturelles finançait le trafic d’armes et nourrissait ainsi le conflit qui perdure depuis la fin des années 1990.


Les ressources géologiques étaient au cœur des convoitises : or, étain, diamant ou encore coltan (composant pour les circuits électroniques) sont parmi les gisements les plus prometteurs au monde. Bien que le contrôle de ces richesses soit clairement l’axe directeur du conflit, celui-ci s’est fait progressivement sous couverture de rébellions ethnique et sécuritaire.


Le déclenchement de l’avancée des troupes rwandaises et ougandaises vers Kinshasa réside dans le génocide des Tutsi de 1994, engendrant des vagues massives de réfugiés dans les montagnes orientales de la RDC, conduisant à une rébellion des résidents de la zone « envahie ». Les forces armées de l’Ouganda et du Rwanda en ont profité pour avancer vers la capitale congolaise au cours de deux conflits (1996-1997 et 1998-2002), permettant de renverser le régime de Mobutu, en place depuis plus de 30 ans, et de mettre la main sur les ressources géologiques convoitées.


Divers accords de paix ont été signés entre les belligérants ; aucun n’a été respecté. Les conséquences humanitaires sont considérables : les flux de réfugiés et de déplacés sont des plus importants en Afrique, malgré les sommes elles aussi considérables investies notamment par les États-Unis pour mettre fin au conflit. Il semblait difficile de rétablir la paix dans cette région où l’État est inexistant, certains hommes du gouvernement paraissant liés au trafic. Le troc de ressources naturelles contre des armes était toujours d’actualité, et les civils congolais et réfugiés rwandais continuaient de subir des violences extrêmes. C’est dans ce contexte que la MONUSCO a remplacé la Mission de l’organisation des Nations Unies en République démocratique du Congo (MONUC).


La nouvelle mission est autorisée à utiliser tous les moyens nécessaires pour s’acquitter de son mandat, notamment en vue d’assurer la protection des civils, du personnel humanitaire et du personnel chargé de défendre les droits de l’homme se trouvant sous la menace imminente de violences physiques et pour appuyer le Gouvernement de la RDC dans ses efforts de stabilisation et de consolidation de la paix. Ils sont venus protéger et ramener la paix. C’est justement la très haute conscience de la valeur humaine qui pousse l’engagement de mon pays au coté de l ONU!!!!


Le génocide des Tutsis est un génocide qui eut lieu du 7 avril 1994 à juillet 1994 au Rwanda. Il fut commis dans le cadre d’une guerre civile opposant le gouvernement rwandais, constitué de Hutus, au Front patriotique rwandais (FPR), accusé par les autorités d’être essentiellement « tutsi ». Le 1er octobre 1990, des Rwandais exilés et regroupés au sein du FPR décidèrent de revenir au pays à partir de l’Ouganda, et de prendre le pouvoir par les armes. En réponse, les autorités rwandaises menèrent une double stratégie : se défendre avec l’armée contre l’agression militaire du FPR et « liquider » tous les Tutsi de l’intérieur du Rwanda. Les autorités rwandaises perdirent la guerre civile au profit du FPR mais atteignirent en revanche leur objectif génocidaire contre les Tutsis. L’action militaire de la France au Rwanda s’est appuyée sur l’accord particulier d’assistance militaire signé entre les gouvernements français et rwandais le 18 juillet 1975 « pour l’organisation et l’instruction de la gendarmerie rwandaise », modifié en avril 1983, puis étendu aux « forces armées rwandaises » par avenant du 26 août 1992.


A l’origine, la coopération militaire visait à faciliter la mise en place d’une gendarmerie rwandaise sur le modèle français. L’accord d’assistance portait ainsi sur la mise à disposition du Rwanda de personnels militaires, la formation et le perfectionnement de cadres rwandais dans les écoles françaises, ainsi que sur la fourniture éventuelle de matériels militaires. C’est au cours de cette période de février-mars 1993 que, sur ordre du colonel commandant des opérations, les troupes de Noroît contrôlent les accès Nord de Kigali à partir de trois points de contrôle. Elles y agissent en soutien de la gendarmerie rwandaise qui procède aux contrôles d’identité. Il est possible, mais rien ne le prouve, que des soldats français aient procédé eux-mêmes à des contrôles d’identité. Il est en revanche exclu que des Français aient participé, à ce moment là comme dans tous les autres, aux interrogatoires de prisonniers.


A partir des accords d’Arousha (4 août 1993), les effectifs français au Rwanda sont réduits. Les détachements Chimère et Noroît quittent définitivement le Rwanda (15 décembre 1993 pour les derniers éléments) et seuls 24 assistants militaires techniques restent sur place comme avant l’intervention de 1990, sans participer en quoi que ce soit à des activités d’instruction des FAR ou autres. La Mission des Nations-Unies pour l’assistance au Rwanda (MINUAR), soit 2 300 hommes, est mise en place au Rwanda.


L’opération Amaryllis (9-14 avril 1994)
Le 6 avril 1994, l’avion du président Habyarimana est abattu (avec trois Français à bord). Le 7 avril 1994, deux sous-officiers de l’AMT et une épouse sont assassinés. Simultanément, le FPR parvient à atteindre la capitale. Le 8 avril 1994, devant l’aggravation de la situation, la France décide d’évacuer ses ressortissants du Rwanda. L’opération Amaryllis est déclenchée. La MINUAR ne tenant plus l’aéroport de Kigali, il est nécessaire d’en prendre au préalable le contrôle. Strictement limitée dans le temps -elle se déroule du 8 au 14 avril- elle permet la protection et l’évacuation de près de 1 500 ressortissants français ou étrangers.
Alors que des premiers massacres de Tutsis ont lieu, le détachement français s’en tient strictement à sa mission d’évacuation. A noter que ni la MINUAR, ni même le bataillon FPR présents dans la capitale depuis le 11 avril n’interviennent.


L’opération Turquoise (22 juin – 22 août 1994).
L’opération Amaryllis s’achève le 14 avril. Au cours des deux mois suivants le Rwanda connaît des massacres de grande ampleur sans provoquer de réaction de la communauté internationale. Les forces de la MINUAR sont même réduites à 270 hommes à partir du 21 avril. Toutes les tentatives diplomatiques se soldent par un échec. En désespoir de cause, le 19 juin, le gouvernement français prend l’initiative de demander au CSNU de l’autoriser à mener une action humanitaire au Rwanda, invoquant la nécessité de faire cesser les massacres. Le 22 juin, le CSNU adopte la Résolution 929 qui autorise la France à « employer tous les moyens » pendant deux mois pour protéger les populations.


La mission de la force Turquoise, telle qu’elle est précisée par l’ordre d’opération du 22 juin, est de « mettre fin aux massacres partout où cela sera possible, éventuellement en utilisant la force ». L’usage de la force lui-même se fonde sur la notion de légitime défense élargie aux populations protégées et à l’obstruction à l’exécution de la mission.


Il est à noter qu’en faisant participer à l’opération certains officiers supérieurs engagés précédemment au Rwanda dans l’aide aux FAR, la France a créé une ambiguïté qui a contribué au maintien du doute sur ses intentions réelles. Mais c’est bien la France qui est venue en AIDE !!! Et personne d’autre ….AO//

Par Anaelle Onat, le 30 novembre 2016

http://lecolonel.net/rwanda-france-cher-gouvernement-francais-je-vous-ecris-une-lettre-que-vous-lirez-peut-etre-

Posté le 03/12/2016 par rwandaises.com