Le Premier ministre Edouard Ngirente a salué hier les réalisations accomplies dans le secteur agricole dans le pays et a promis l’engagement du gouvernement à augmenter davantage le financement du secteur pour faire face aux défis restants.
Il s’est adressé à une session conjointe du Sénat et de la Chambre basse pour informer les législateurs sur le statut du secteur agricole et les nouvelles mesures prises en vue d’une amélioration supplémentaire.
Le secteur employant 65,8% de la population active du pays selon les chiffres de 2017 de l’Institut national des statistiques du Rwanda, a contribué pour 31% à la croissance économique du pays l’année dernière.
La croissance du secteur est en moyenne de 5,3% depuis 2010, a-t-il dit, ajoutant que le financement du secteur a augmenté de 9% en moyenne, passant de 80,9 milliards de francs rwandais en 2011/2012 à 118,6 milliards de francs rwandais en 2017 /2018.
« Le gouvernement continuera à augmenter le financement pour l’agriculture tel que recommandé par les chefs d’État et de gouvernement africains », a déclaré le Premier ministre, se référant à la Déclaration de Maputo qui recommandait d’allouer au moins 10% du budget national à l’agriculture et au développement rural.
« Augmenter le budget de l’agriculture est essentiel. Ce secteur a un rôle important à jouer dans l’économie du pays et le bien-être des citoyens », a ajouté M. Ngirente.
Parmi les réalisations notables dans le secteur agricole jusqu’à présent, citons l’augmentation de la production pour différentes variétés de cultures telles que le riz, les haricots, le maïs, le blé, le manioc, les pommes de terre irlandaises et les bananes sucrées.
Des centaines de milliers de vaches ont également été distribuées aux Rwandais dans le cadre du programme One-Cow-Per Poor Family (313 419 vaches en 2006 et 350 000 vaches à distribuer d’ici la fin de l’exercice 2017/18).
Mais des défis subsistent dans le secteur, notamment les changements climatiques comme la sècheresse ou trop peu de pluies qui affectent souvent les cultures, les mauvaises infrastructures agricoles telles que les marécages non préparés qui restent inexploités, les routes de desserte délabrées, les maladies animales et les insectes, le manque des compétences dans le secteur agricole, la mauvaise utilisation des terres et manque d’investissements financiers.
Le Premier ministre a promis que le gouvernement continuera à travailler pour relever les défis à travers différentes initiatives telles que l’extension de l’irrigation pour répondre au changement climatique, investir davantage dans la construction de routes de desserte, investir dans la formation des professionnels de l’agriculture ou l’acquisition de technologies dans le secteur.
« Le gouvernement vous assure que ces mesures seront mises en œuvre en travaillant en partenariat avec différentes institutions et partenaires », a déclaré le Premier ministre aux législateurs.
Plusieurs députés ont également attiré l’attention du Premier ministre sur différentes questions liées à l’agriculture, notamment le manque d’eau pour le bétail, en particulier dans la province de l’Est, manque suffisamment de vétérinaires pour suivre les vaches qui sont données aux citoyens manque de marchés pour les produits agricoles, et des taux d’intérêt élevés sur les prêts pour les projets agricoles.
La députée Marie Josée Kankera, membre du Comité parlementaire des comptes publics (CCP), a suggéré que le gouvernement établisse un fonds qui assistera et octroiera des prêts agricoles au taux d’intérêt raisonnable, compte tenu des risques associés à l’investissement.
« Il y a encore beaucoup de risques pour les investissements dans l’agriculture. Il y a des problèmes de changement climatique, des problèmes d’accès aux engrais et bien d’autres encore », a-t-elle déclaré.
Le député Théogène Munyangeyo a félicité le gouvernement pour plusieurs réalisations dans le secteur de l’agriculture mais l’a exhorté à faire plus pour relever les défis restants dans le secteur.
« Même si nous avons encore un long chemin à parcourir, de grands progrès ont été réalisés dans le secteur jusqu’à présent mais nous devons en faire plus », a-t-il déclaré.
Le secteur de l’agriculture reste le deuxième plus grand contributeur au produit intérieur brut (PIB) du pays après les services.
Ces dernières ont contribué à hauteur de 46% au PIB l’année dernière, tandis que l’agriculture représentait 31%, l’industrie représentant 16%.
Posté le 05/04/2018 par rwandaises.com