Les débris de l’Hotel Palm Beach au Bord du Lac Kivu(Photo S.Byuma)
Le ratissage de vieilles maisons dans la ville, un développement à marche forcée
Plus de spéculation, les vieilles maisons dans la Ville de Rubavu n’ont plus droit d’exister. Plusieurs fois, les autorités ont demandé à la population de retaper de nouveaux bâtiments compatibles avec le développement de la ville, mais en vain. Début juin 2009, l’administration de la Ville de Rubavu a décidé, fermement et sans recule, d’agenouiller toutes les vieilles maisons ainsi que l’Hôtel Palm Beach afin que la population sache que le moment est venu pour passer à la ville bien embellie, digne du nom de la ville touristique.
« La ville avec ses citadins », voilà les justifications de la Ville de Rubavu qui demande à la population de construire des bâtiments qui répondent aux normes cadastrales de la ville. Celle qui n’est pas capable d’élever des maisons en étages et/ou des maisons bien retapées, doit déguerpir. La seule solution pour elle est de vendre ses parcelle, annonce l’administration du district de Rubavu qui n’a plus de scrupule de détruire des maisons archaïques qui occupent des espaces propices pour des grands bâtiments de la ville. Le déterminisme ferme du district de Rubavu s’exécute lundi matin le 08 juin. Plusieurs centaines des détenus qui exécutent des Travaux d’Intérêt Général (TIG) sont utilisés pour poser sur les mûrs des vielles maison, leurs pioches destructrices. La population observe silencieusement l’agissement de la Mairie de Rubavu pour affirmer que personne ne sera en mesure de construire des maisons propres dans la ville, car les banques lui ont refusé des crédits, malgré son hypothèque. Certaines spéculations vont à dire que cette situation de refus des crédits est fonction de la crise économique qui ronge les économies mondiales, d’autres focalisent leurs justifications sur les commerçants de la Ville de Rubavu qui n’ont pas de compte bancaires et la plupart d’eux, sont polygames. Devant ce fait, les banques s’inclinent pour octroyer des crédits à de tels hommes dont leur statut marital est douteux, analyse le Vice Maire chargé des affaires économiques, M. Evariste Bizimana.
Dans la ville du Rubavu, on y voit des maisons complètement détruites, d’autres surplombent la ville mais sans toiture. L’Hôtel Palm Beach voisin de Serena Hotel est aussi à genoux, ses mûrs sont bien délabrés, les détenus qui exécutent des Travaux d’Intérêt Général, autres fois qui ont commis le forfait pendant le génocide contre les Tutsi de 1994, sont eux qui écrasent sans pitié, Palm Beach qui est, en tout cas, un ancien hôtel qui ne répond plus aux attentes de la ville, d’après la Mairie de Rubavu.La Mairie qui veut aussi montrer son plus bon exemple, commence par à agenouiller son propre bâtiment qui héberge la grande salle polyvalente qui venait d’être réhabilité par le fonds du CDF (Fonds de Développement Communautaire) à 61 millions des Francs Rwandais. Ce bâtiment est mis par terre, ses matériaux sont vendus à 8,3 millions de francs rwandais seulement… Les jeunes de la ville préfèrent interpréter les causes de la destruction de cet hôtel. Certains disent que son propriétaire, M. Barry Ndengeye, avait tout les papiers nécessaires faisant preuve d’un hôtel moderne, d’autres rejettent cette assertion en arguant que Ndengeye n’avait pas agit au moment voulu de construire un hôtel d’étoiles voulues par la Mairie. En vue de mettre fin à ces spéculations, la Mairie de Rubavu s’est exprimée.
Hôtel Pam Beach, vieux pour être remplacé…
Les leaders d’opinion dans la Ville de Rubavu sont d’accord de la destruction de vieilles maisons qui ne donnent pas de couleur à la ville, mais ils affirment que peu de gens pourront construire des cadastres au goût de la Mairie de Rubavu, car la pauvreté s’annonce amèrement dans tout le pays. Les pasteurs de l’Eglise Anglican: Alexandre Kanane et Samuel Sebahire, tous deux, affirment que le développement du Rwanda a atteint la vitesse de croisière et sont d’accord que des maisons archaïques soient démolies. « Nous avons été consultés et avertis par les autorités sur le futur de la Ville de Rubavu. Nous avons échangé sur la démolition des vieilles maisons, nous en sommes d’ailleurs victimes, mais c’est comme ça, nous devons aller de l’avant…« , s’exprime Pasteur Kanane qui se souvient de la réunion du 31 juillet 2008 qui a consisté à demander à la population de la Ville de Rubavu à remplacer les vieilles maisons par des nouvelles. « Certains ont vite compris qu’il fallait vendre leurs parcelles avant l’intervention du district de Rubavu, d’autres ont boudé et ont alors subi ces conséquences« , ajoute Pasteur Alexandre Kanane qui donne l’exemple d’un vieux qui a vendu bien avant sa parcelle située au centre Ville de Rubavu, car il était incapable de construire une maison au moins d’un seul étage, comme la Mairie de Rubavu l’exige. « C’est exactement un développement à marche forcé que nous devons adopter », réplique Nizeyimana, transporteur, qui s’interroge sur son avenir, car la ville a interdit à ses pairs de vagabonder, le délai étant plus proche comme demain.
Palm Beach qui est complètement dans les circonstances des vieux bâtiments, ne devrait pas être épargné surtout qu’il est construit au bord du lac Kivu, une place de grands hôtels à plusieurs étoiles. M. Barry Ndengeye joint au téléphone depuis Bruxelles, affirme qu’il ne comprend pas le sort de son hôtel. « J’ai retapé mon hôtel, je l’ai peint, je l’ai clôturé, je ne comprends pas… Il me faudra que je me dépêche au Rwanda, sinon je reconnais que j’étais dans la droiture de réhabiliter l’hôtel« , explique Barry Ndengeye qui a, enfin, avoué qu’il n’avait pas d’autorisation de bâtir.Au nom du district de Rubavu, le Vice Maire chargé des Affaires Economiques, M. Evariste Bizimana, a donné toutes les explications sur la démolition des vielles maisons dans la Ville de Rubavu. » Cela vient du programme du district, la population a été maintes fois consultées et averties de la décision éventuelle si elle-même ne procédait pas à remplacer ses habitations en bâtiments spécifiques qui répondent aux normes de la ville », annonce Bizimana qui confirme que le processus de démolition des vieilles maisons continuera son cours. Le plan directeur de la Ville de Rubavu, bien qu’il ne soit pas encore établi, la population ne devra pas demeurer dans des maisons inadmissibles. » Pour le moment, les maisons qui s’axent sur les grandes routes doivent être au moins en un niveau en attendant le plan directeur qui définira d’autres normes à respecter », dit le Vice Maire chargé des Affaires Economiques.La Ville de Rubavu est destinée à devenir une ville purement touristique. Elle est frontalière avec la Ville de Goma en RDC et côtière du lac Kivu qui lui donne une splendeur unique pour le Pays des Mille Collines. Sa population s’exprime aisément aussi bien en Kinyarwanda qu’en swahili.