PARIS — Le Conseil d’Etat, plus haute juridiction administrative en France, examinera mercredi le recours introduit aprés le rejet de la demande d’asile d’Agathe Habyarimana, veuve du président rwandais tué dans un attentat en 1994, apprend on mardi de source judiciaire.
Le Conseil d’Etat devrait rendre sa décision dans plusieurs semaines.
Trois ans après avoir saisi l’Office français de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra), Mme Habyarimana avait été déboutée de sa demande en janvier 2007 au motif qu’elle aurait participé « en tant qu’instigatrice ou complice » au « crime de génocide » commis entre avril et juillet 1994 au Rwanda.
Le mois suivant, la Commission de recours des réfugiés (CRR), l’instance administrative de recours, avait également rejeté la demande de Mme Habyarimana pour les mêmes raisons.
Une plainte visant la veuve Habyarimana pour « complicité de génocide et de crime contre l’humanité » a entraîné l’ouverture d’une information judiciaire à Paris en novembre 2007 mais la veuve du président assassiné n’a à ce stade pas été convoquée, selon son avocat, Me Philippe Meilhac.
Evacuée dès les premiers jours du génocide vers la France par des militaires français, Agathe Habyarimana est souvent présentée comme membre de l' »akazu », le premier cercle du pouvoir qui a fomenté le génocide, ce qu’elle nie.
Installée en région parisienne depuis 1998, elle est, depuis le refus de demande d’asile, théoriquement sous le coup d’un éventuel arrêté d’expulsion, le pourvoi devant le conseil d’Etat n’étant pas suspensif.
L’attentat contre l’avion du président hutu Juvénal Habyarimana, le 6 avril 1994, est considéré comme le signal déclencheur du génocide qui a fait, selon l’ONU, plus de 800.000 morts principalement parmi la minorité tutsie.
Les relations entre la France et le Rwanda sont très tendues depuis le génocide, les autorités de Kigali accusant Paris d’avoir soutenu les forces qui ont commis le génocide, ce que la France a toujours nié.
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Posté par rwandaises.com