Le Sénat a adopté vendredi une résolution appelant les autorités belges à s’excuser auprès des enfants métis, nés d’un père blanc et d’une mère noire pendant la période coloniale. Source Belga

Rappelons que plus de 260 enfants métis dans l’ancien Congo Belge et Rwanda-Urundi, ont été enlevés à leurs mères et envoyés dans des orphelinats ou des pensionnats tenus par des religieux. Ce mouvement s’est accéléré plus particulièrement à la veille de l’indépendance de ces territoires d’outre-mer.
A l’époque, les enfants métis étaient perçus comme « un danger » pour le système colonial. Considérés comme une « tache » sur la pureté de la race blanche, les « mulâtres » étaient estimés à 10 000 dans la région des Grands Lacs à la fin de la période coloniale, dont beaucoup ont été placés de force dans un orphelinat dirigés par des Sœurs blanches d’Afrique. Ces « enfants du pêché » (nés hors mariage) y ont alors été éduqués dans le mépris de leurs racines, et d’eux-mêmes. À tel point qu’ils auront souvent du mal à se frayer une place dans la société, même en grandissant. Et beaucoup ne retrouveront jamais leurs parents.
Le regroupement des enfants métis fut plus actif à partir de 1930, l’objectif étant de débarrasser les colonies de tout danger de révolte potentiel envers les colonisateurs blancs comme ce fut le cas dans d’autres colonies.
La collecte des métisses et leur rassemblement dans les orphelinats des missionnaires, étaient dans la ligne droite de la politique coloniale avec la bénédiction et la prise en charge de l’Eglise catholique.
Ainsi en réfléchissant à la question, un de ces enfants métis devenu grand, n’hésite pas de qualifier les barbaries que les métis ont subies comme des actes de génocide.
Grâce aux diverses démarches de l’Association « Métis de Belgique », le 25 avril dernier, l’Église catholique a finalement adressé aux métis pour la première fois, ses excuses, se reconnaissant toutefois de « bonnes intentions » – ce qui est loin d’aller de soi pour des déracinés qui ont souvent été reniés par leur père avant d’être enlevés à leur mère et élevés comme orphelins avec tout ce que cela comporte.
Aussi, ce vendredi dernier, le Sénat dans une de ses résolutions, a appellé les autorités belges à s’excuser auprès des enfants métis, nés d’un père blanc et d’une mère noire pendant la période coloniale
Le texte voté par le Sénat demande en outre que les victimes puissent disposer de toutes les informations disponibles pour tenter d’identifier les membres de leur famille. Mieux vaut tard que jamais.

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Posté le 08/07/2017 par rwandaises.com