La « Commission Nationale pour la Lutte contre le Génocide » (CNLG) a imploré les autorités néerlandaises à extrader un « cerveau » du génocide perpétré contre les Tutsi en 1994, qui vit actuellement librement dans le pays européen.

Charles Ndereyehe Ntahontuye est un membre fondateur du « CDR » – une organisation politique extrémiste – et il faisait partie du groupe d’élite qui préparait et exécutait les exterminations.

En 1992, avec des intellectuels extrémistes, dont Ferdinand Nahimana, le Dr Eugène Rwamucyo, le Dr Jean-Berchmas Nshimyumuremyi et d’autres, Charles Ndereyehe a créé et dirigé un groupe de criminels appelé le  « Cercle des Républicains Progressistes », qui a sensibilisé les étudiants universitaires à exécuter le génocide.

Pendant le génocide, Charles Ndereyehe était le Directeur Général de l’institut de recherche Agricole (ISAR) qui était à l’époque affilié à l’ancienne Université Nationale du Rwanda.

« Lors de sa nomination à l’ISAR en 1993 en tant que Directeur Général de cet Institut, Charles Ndereyehe a élaboré un plan afin d’exterminer les familles des employés tutsis qui se trouvaient sous son autorité mais également la population tutsi », lit-on dans une partie de la déclaration.

Au début, il a mis en place un comité de tueurs à Rubona (district de Huye), ainsi que dans plusieurs endroits éparpillés à travers le pays.

Charles Ndereyehe a limogé ou transféré des employés non extrémistes et n’a retenu dans la haute direction de son établissement, uniquement ceux qui partageaient son extrémisme anti-Tutsi et qui ont accepté d’exécuter le génocide, selon des témoignages.

On sait également que le fugitif a travaillé dans des formations avec le Capitaine ldelphonse Nizeyimana, afin d’organiser des formations à l’intention des miliciens sur le maniement des armes à l’ancienne école militaire (ESSO) de Butare.

Le Capitaine Nizeyimana purge actuellement une peine de prison de 35 ans, après avoir été reconnu coupable de crimes de génocide par le Tribunal Pénal International pour le Rwanda (TPIR).

« En avril 1994, Charles Ndereyehe a organisé diverses réunions de préparation au génocide dans les bureaux de l’ISAR, mettant en place un plan d’extermination efficace pour ne laisser aucun survivant Tutsi dans l’ISAR et ses environs », selon le communiqué du CNLG signé par le secrétaire exécutif, Jean Damascene Bizimana.

« L’exemple criminel de Ndereyehe d’incitation au génocide est allé au-delà des limites de l’ISAR Rubona. Son engagement a été cité comme un modèle dans les réunions organisées par le gouvernement pour inciter la population à s’impliquer dans le génocide », déclare-t-il.

Poursuivre un agenda du génocide

Après le génocide, Charles Ndereyehe a quitté le Rwanda pour la République démocratique du Congo et figurait parmi les fondateurs d’un mouvement politico-militaire extrémiste, le CDR, fondé sur l’idéologie du génocide.

Charles Ndereyehe vit actuellement aux Pays-Bas et est l’un des dirigeants des « FDU-Inkingi », un parti politique non enregistré ayant des liens avérés avec les « Forces Démocratiques pour la Libération du Rwanda » (FDLR).

Dans de nombreux communiqués de presse des FDU-Inkingi qu’il publie, Charles Ndereyehe nie farouchement le génocide commis contre les Tutsis, prône le déni du génocide et attaque la mémoire de ce génocide en le qualifiant de «fonds d’affaires».

Aux Pays-Bas, Charles Ndereyehe coordonne les activités d’autres groupes extrémistes d’exilés radicaux rwandais, nostalgiques d’une idéologie ethnique qui a conduit au génocide commis contre les Tutsis en 1994.

Depuis le 20 avril 2010, Charles Ndereyehe a fait l’objet d’un mandat d’arrêt international émis par les tribunaux rwandais.

Il est également sur la liste des personnes recherchées par Interpol. Cependant, cela ne l’empêche pas de continuer tranquillement ses activités de propagande criminelle en Europe et ailleurs, qu’il dirige avec d’autres groupes partageant une vision commune, notamment RNC, FDLR et FDU-INKINGI.

 Appelez pour l’extradition ou essayez

La commission a demandé au gouvernement néerlandais d’extrader Charles Ndereyehe, qui a été jugé et condamné par contumace par les juridictions Gacaca.

Il pourra demander un nouveau procès, s’il devait être extradé.

Les Pays-Bas ont déjà extradé au Rwanda deux fugitifs; Jean Claude Iyamuremye et Jean Baptiste Mugimba qui ont été amenés en novembre 2016 et leurs procès se déroulent à la Chambre spécialisée pour les Crimes Internationaux à la Haute Cour.

Les tribunaux néerlandais ont déjà jugé différents suspects de génocide, dont Joseph Mpambara qui, en juillet 2011, a été condamné à la prison à vie pour les crimes qu’il a commis à Mugonero, dans l’ouest du Rwanda, pendant le génocide.

Un autre suspect, Yvonne Basebya Ntacyobatabara a été jugée dans le pays européen et condamnée à 6 ans et 8 mois pour des crimes commis à Gikondo, une banlieue de la ville de Kigali, pendant le génocide.

Le « CNLG » demande au Pays-Bas d’arrêter et d’extrader le génocidaire fugitif, Charles Ndereyehe

Posté le 12/03/2018 par rwandaises.com