Un policier a été tué jeudi soir par l’explosion d’une grenade alors qu’il pourchassait deux hommes armés qui tentaient de s’introduire dans le principal mémorial du génocide rwandais à Kigali où avait lieu une veillée pour les victimes, a-t-on appris vendredi de source policière.
“Le mémorial du génocide de Gisozi a été attaqué et un policier a été tué au cours de cet attentat”, a déclaré à l’AFP le porte-parole de la police rwandaise, l’inspecteur Willy Marcel Higiro.
Deux hommes armés de grenades, selon lui, ont été repérés par des policiers à un barrage situé à proximité du mémorial où était organisée une veillée funèbre en mémoire des victimes du génocide.
Les policiers ont poursuivi les deux hommes dont l’un a lancé une grenade, tuant un des policiers.
Les deux hommes ont réussi à s’enfuir mais un suspect a été appréhendé vendredi.
“Nous avons appréhendé le premier suspect suite à une information livrée à la police par la population”, a déclaré à l’AFP le porte-parole de la police.
Le “Mémorial national du génocide”, inauguré par le président Paul Kagame en 2004, est le plus important au Rwanda. Quelque 200.000 corps reposent au mémorial, en hommage à l’ensemble des victimes du génocide.
Le Rwanda commémore depuis lundi le 14e anniversaire du génocide qui avait été déclenché au lendemain de l’attentat contre l’avion du président rwandais Juvénal Habyarimana (Hutu) le 6 avril 1994 à son atterrissage à Kigali.
Environ 800.000 personnes, selon l’ONU, essentiellement parmi la minorité tutsie et les Hutus modérés, sont mortes dans le génocide d’avril à juillet 1994, planifié et mis à exécution par les extrémistes hutus.
“Cette attaque constitue une preuve d’une idéologie génocidaire qui persiste dans le pays”, et “cela prouve que la sécurité des rescapés du génocide est toujours menacée”, a déclaré à l’AFP Théodore Simburudali, président d’Ibuka (Souviens-toi), une des principales organisations des rescapés.
PARIS, 7 avril 2008 (AFP) – La secrétaire d’Etat aux Droits de l’Homme Rama Yade a déploré les “faiblesses” et les “erreurs” de la communauté internationale, dont la France, au Rwanda, lors d’une cérémonie à Paris en souvenir du début du génocide de 1994 dans ce pays.
Ces événements “nous obligent, France comprise, à réfléchir à nos faiblesses ou à nos erreurs”, a-t-elle déclaré lors de cette cérémonie organisée devant le “Mur pour la Paix” par l’association Ibuka d’aide aux survivants du génocide rwandais et l’Union des étudiants juifs de France (UEJF).
Mme Yade a rappelé que les présidents français Nicolas Sarkozy et rwandais Paul Kagame s’étaient engagés à “normaliser” les relations entre les deux pays, après la décision de Kigali en novembre 2006 de rompre les relations diplomatiques avec Paris. La secrétaire d’Etat s’est également félicitée qu’une visite à Kigali en janvier du ministre des Affaires étrangères Bernard Kouchner ait constitué “une avancée significative du nouveau dialogue qui s’est instauré” entre les deux pays. Le Rwanda accuse la France d’avoir soutenu militairement, même après le début des massacres, le régime extrémiste hutu qui a planifié le génocide qui a fait 800.000 morts, selon l’ONU, parmi les Tutsis et Hutus modérés.
La France pour sa part reconnaît des “erreurs” dans sa politique rwandaise, mais a toujours récusé les accusations lui faisant porter une responsabilité dans les massacres. M. Kouchner a pour sa part estimé en janvier que la France avait commis “une faute politique” au Rwanda, mais s’est catégoriquement refusé à critiquer le rôle de l’armée.
Crédits photos: Bruce Clark.
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