Du 18 mai au 25 mai 2008

Entre avril et juillet 1994, en moins de cent jours, près d’un million de Tutsi sont exterminés au Rwanda.  La communauté internationale laissa faire les génocidaires Hutu. Quelles sont les conditions historiques qui ont rendu possible ce génocide ?

Qu’en est-il aujourd’hui de la reconstruction des survivants dans le contexte social, juridique et politique du Rwanda contemporain ?

A la veille du quatorzième anniversaire de la commémoration du génocide, un colloque international sur le thème « Dire, penser…écrire l’histoire du génocide », auxquels ont participé des représentants du Mémorial de la Shoah s’est tenu à Kigali, du 4 au 6 avril 2008, sous l’égide du Ministère de la culture du Rwanda, avec le soutien du Mémorial de la Shoah. Plusieurs intervenants de ce colloque seront présents pour ces rendez-vous à l’auditorium du Mémorial, du 18 au 25 mai 2008.

 

  • Dimanche 18 mai 2008
Jeudi 22 mai 2008
Dimanche 25 mai 2008

    

Dimanche 18 mai 2008

14h30

Table ronde

Le génocide des Tutsi au Rwanda
En présence de Marcel Kabanda, historien, consultant à l’UNESCO, président d’Ibuka-France, Jean-François Dupaquier, journaliste et Assumpta Mugiraneza, responsable du projet « Dire, penser… Écrire l’histoire du génocide », et Jean Hatzfeld (sous réserve), écrivain, journaliste.
Animée par Yves Ternon, docteur en histoire à l’université Paris IV.

17h

Rencontre

Survivre, se reconstruire et vivre
En présence d’Esther Mujawayo écrivain, sociologue et psychothérapeute, survivante du génocide des Tutsi, Naasson Munyandamutsa, psychiatre, Charles Baron, témoin, survivant de la Shoah, et Régine Waintrater, psychanalyste et thérapeute.
Animée par Yves Ternon.

Rescapés, site de Nyamata. Dimanche 28 juillet 2002 : Après la découverte d’un nouveau charnier, ces survivants enterrent enfin leurs morts. C’est ainsi, chaque dimanche, au Rwanda. Un cri d’un silence inouï. © D.R.
     

Jeudi 22 mai 2008

Projections et rencontre

19h

Gacaca, revivre ensemble au Rwanda ?
d’Anne Aghion (France/États-Unis, documentaire, 2002, 55 min, Dominant 7, Gacaca Productions)
En quête de vérité et pour tenter de réconcilier son peuple déchiré, le gouvernement rwandais met en place un système de justice participative issu d’une époque où les conflits étaient réglés par les sages sur les collines.
Ces tribunaux communautaires (Gacaca) sont chargés de juger les personnes coupables de génocide sur les lieux où ils ont commis leurs crimes. Ces Gacaca permettront-elles aux survivants de s’engager dans la voie de la reconstruction et à la société rwandaise dans celle de la vérité et de la réconciliation ?

suivie de

Au Rwanda on dit… La famille qui ne parle pas meurt d’Anne Aghion
(France/États-Unis, documentaire, 2004, 54 min, Dominant 7, Gacaca Productions)
Ce film constitue le second volet d’une trilogie sur le Rwanda. Il est tourné dans le même village que Gacaca, revivre ensemble au Rwanda ?
En 2003, le gouvernement fait libérer seize mille prisonniers Hutu qui ont avoué leurs crimes. Beaucoup retournent chez eux, parmi leurs voisins qui les ont accusés. Comment cette coexistence est-elle possible ?
Comment parvenir pour les survivants à surmonter leurs traumatismes et leurs blessures profondes?
En présence d’Anne Aghion, réalisatrice.

© Dominant 7 / Gacaca Productions

Dimanche 25 mai 2008

Projections et rencontres

14h30

Un cri d’un silence inouï d’Anne Lainé (France, documentaire, 2003, 52 min, Palindromes Productions)
Au Rwanda, neuf ans après le génocide des Tutsi, les souffrances qu’endurent des centaines de milliers de personnes rescapées du génocide, entravent les stratégies de reconstruction de la société. Ce film se situe sur le terrain de la subjectivité des victimes, en respectant la pudeur de leur expression et la profonde humanité de leur témoignage.
Rencontre avec Anne Lainé, réalisatrice, et Marie-Odile Godard, maître de conférences à l’université d’Amiens.
En présence de Solange Icyitegetse, témoin et intervenante dans ce film.

Un cri d’un silence inouï. © D.R.
A l'hôpital psychiatrique, le petit Marc s'est fait un ami rescapé. "Faire des liens ou refaire des liens, c’est quand même la voie obligée pour pouvoir retrouver la vie… Parce qu’on ne peut pas vivre sans liens, comme on ne peut pas vivre sans personne, on ne peut pas vivre seul."

17h

Sometimes in April de Raoul Peck (États-Unis/Rwanda/France, fiction, 2005, 135 min, couleur, vostf)
Avril 1994. Augustin, capitaine des Forces armées rwandaises, est Hutu, marié à une Tutsi. Il tente de sauver sa famille. Son frère, Honoré, éditorialiste vedette de la Radio télévision libre des mille collines, prône la haine et l’élimination des Tutsi, incite sans relâche à la violence raciale et criminelle. Entre passé et présent, ce film majeur oscille entre la déchirure intime de la fratrie et la profonde fracture du peuple rwandais. Tourné au Rwanda, il rend compte avec une parfaite justesse de la tragédie du génocide, de sa genèse et son déroulement.
En présence de Raoul Peck.

Sometimes in April. © Warner Bros.