jeudi 13 décembre 2007

RDC : Insécurité et humiliation dans le Grand-Nord

Butembo – (D.I.A.)– Les 20.000 habitants de Miriki, localité située à 210 kms au nord de Goma, soit 150 kms au Sud de Butembo, vivent dans la peur de l'insécurité. Les femmes courent le sont violées par les éléments des Fdlr (Force démocratique de libération du Rwanda), dénonce Caritas-développement.  Des personnes qui tombent en embuscade et qui n'ont pas été tuées sont déshabillées par les rebelles rwandais.

Dans cette localité, on note l'absence des éléments de la Pnc (Police Nationale Congolaise), des Fardc (Forces Armées de la République Démocratique du Congo). "C’est le domaine des Fdlr, les hors-la-loi, où tous les coups sont permis", dénonce Caritas-développement qui a procédé le 1er décembre 2007 à la distribution d'aide d'urgence aux femmes de Miriki et de Luofu, une autre localité voisine à la première.   Les hommes habitant Miriki avouent leur impuissance devant ces rebelles hutus rwandais. "Comment résister à un homme armé lorsqu’il prend votre femme ?", s’est demandé l’un d’entre eux. « Même le Mwami, le chef coutumier, est obligé de les écouter parce qu’ils ont la puissance du feu", a renchéri un autre. Ils ont tous avoué que les femmes se font violer, même en présence de leurs maris. Ce qui crée beaucoup de divorces, ont-ils tous réconnu.

Plus loin, à quelques kilomètres de Luofu, les rebelles rwandais prennent plaisir à humilier leurs victimes. Après les avoir dévalisées, ils les embarquent nues. "C’est une façon d’intimider les survivants", a expliqué un villageois au chargé de communication de Caritas-développement. Selon les informations recueillies auprès des habitants de cette partie du pays, les embuscades des hommes des Fdlr se soldent souvent par des morts. Caritas-développement a constaté qu'à Luofu, les éléments de la 2ème brigade des Fardc sont devenus des auteurs de tracasseries. Les fruits des rançonnements des paysans empruntant le pont connu sous le nom "Pont de la mort", situé à 2 km de Luofu sont vendus par les militaires au marché de cette localité.