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KIGALI – La coalition associant le Front patriotique rwandais (FPR) du président Paul Kagame à six petits partis a déjà obtenu la majorité absolue aux élections législatives qui se poursuivent jusqu'à jeudi au Rwanda, a annoncé mardi à Kigali le président de la commission électorale.
Sur les 53 sièges en lice lundi, "la coalition menée par le FPR gagne 42 sièges, le PSD (Parti social démocrate) 7 sièges et le PL (Parti libéral) 4 sièges", a annoncé le président de la commission électorale, Chrysologue Karangwa, devant la presse, les représentants des partis en lice et des observateurs de l'Union européenne (UE).
Le PSD et le PL ne relèvent pas de l'opposition. En 2003, ils avaient soutenu la candidature de M. Kagame à la présidentielle, où il avait recueilli 95,05% des suffrages.
L'Assemblée nationale compte au total 80 députés. "Nous attendons encore les résultats des élections dans nos ambassades aux Etats-Unis, au Canada et au Japon mais ils n'auront pas d'impact sur les résultats globaux", a-t-il ajouté.
Le scrutin, sans candidat de l'opposition, se poursuit jusqu'à jeudi avec la désignation par les femmes, les jeunes et les handicapés de députés les représentant.
Lundi, le taux de participation s'est élevé à 98,5%, a ajouté M. Karangwa.
La commission électorale publiera le 22 septembre les résultats provisoires complets qui devront être validés par la Cour suprême.
Aux législatives de 2003, la coalition dirigée par le FPR – dont la prise du pouvoir avait mis fin au génocide en 1994 – avait recueilli près de 74% des suffrages.
L'opposition politique, qui compte une douzaine de partis, est cantonnée à l'étranger depuis la fin du génocide – qui a fait selon l'ONU 800.000 morts, essentiellement issus de la minorité tutsie – et ne présente pas de candidats.
Depuis Bruxelles, une plate-forme de partis d'opposition en exil avait dénoncé fin août un simulacre de scrutin.
Interrogé lundi par des journalistes sur l'absence de véritable opposition et de manifestations pour réclamer des changements, M. Kagame avait répondu que "la démocratie, cela ne veut pas dire les troubles. Nous tenons des élections sans trouble, pas pour plaire, ni pour déplaire aux observateurs".
(©AFP / 16 septembre 2008 14h30)