Correspondante : Marche mondiale des femmes
Publié le : 25/11/2008 à 12h17
Catégorie : Actualités – International

 

      

 

COLLECTIF de PAIX et DÉMILITARISATION DANS LES GRANDS LACS D'AFRIQUE

L’organisme rassemble des femmes des groupes du Rwanda, du Burundi, du Nord/Sud Kivu de la République démocratique du Congo

APPEL DES FEMMES POUR LA PAIX

Nous, femmes des groupes du Rwanda, du Burundi, de la République démocratique du Congo en l’alliance avec la Marche Mondiale des Femmes, lançons un appel pour la paix dans la Région des Grands Lacs Africains et dans le monde entier ;

Profondément préoccupées par le regain des guerres et les conflits armés persistants dans la Région des Grands Lacs ;

Constatons avec amertume :

– que les femmes et les enfants sont particulièrement affectés par ces mêmes conflits, entraînant des conséquences graves sur eux entre autres, les tueries, les violences sexuelles surtout le viol utilisé comme arme de guerres, toutes autres formes de violences, les enlèvements, le trafic sexuel, les déplacements massifs et forcés de la population civile, l’accroissement de la pauvreté, la propagation du VIH/ SIDA ;
– que la cause profonde de la violence envers les femmes est le système patriarcal fermement enraciné dans lequel les femmes sont marginalisées et leurs besoins et droits niés en raison de leur genre ;
– la non-application de la Résolution 1325 du Conseil de Sécurité de l’ONU ;
– que les casques bleus présents dans la sous-région n'améliorent pas la situation contrairement aux mandats qui leur sont assignés, certains commettent aussi des actes de violences sexuelles ce qui aggrave le conflit;
– que le système international de gestion des conflits tel que les mécanismes de l’ONU ne sont pas efficaces;
– que la fabrication, la vente et la circulation incontrôlées des armes contribuent à la persistance de l’insécurité et la déstabilisation de la sous-région et aussi du monde entier ;
– que la culture de l’impunité a élu domicile dans la sous-région et dans le monde entier;
– que la guerre est le résultat d’un système d’injustice et le patriarcat dans la répartition et l’accès aux richesses du monde ;
– que les groupes rebelles et les différentes forces négatives avec leurs idéologies génocidaires continuent d’opérer dans la région des Grands Lacs Africains ;
– que les puissances politiques et économiques entretiennent cette situation afin d’assouvir leurs intérêts économiques égoïstes ;

Dénonçons :

– les groupes rebelles et les forces négatives toujours présents dans la sous-région qui continuent de causer de l’instabilité et de violer les femmes, les petites filles et même les hommes, mettant ainsi en péril la paix ;
– le rôle négatif des médias nationaux et internationaux dont les messages attisent les conflits en déformant la réalité ;

Demandons :

– à la Communauté Internationale de faire pression et de rendre responsable les gouvernements de la sous-région signataires des accords qui n’ont pas respecté les engagements convenus ;
– aux Nations Unies d’adapter leur mandat à la situation des pays dans les Grands Lacs et désarmer immédiatement les groupes rebelles et les forces négatives dans la sous-région ;
– aux Nations Unies de sanctionner les casques bleus qui se rendent responsables des actes de violence sexuelle envers les femmes et les petites filles ;
– aux agences d’aide humanitaire de protéger la population civile, de dénoncer les actes de violences sexuelles envers les femmes et les petites filles et d’assurer une prise en charge appropriée aux victimes des viols;
– aux gouvernements des pays des Grands Lacs de résoudre les conflits par le dialogue sincère en associant les femmes conformément à la Résolution 1325 du Conseil de Sécurité des Nations Unies ;

Exigeons :

– que les femmes soient reconnues comme actrices et négociatrices de la paix et qu’elles participent dans tous les processus de prévention, gestion et résolution pacifique des conflits ainsi que la reconstruction de leurs pays respectifs ;
– que l’Union Africaine prenne ses responsabilités en s‘impliquant effectivement dans la résolution des conflits entre les pays africains ;
Interpellons :
– les différents gouvernements de la sous-région à respecter les engagements pris par la signature des différents accords de paix, de cessez- le- feu, de désarmer les forces négatives et d’appliquer les pactes de non-agression;

Appelons :

– la population civile des pays en conflits de dénoncer tous les actes de violations de droits humains particulièrement les violences faites aux femmes et aux enfants ainsi que la persistance de l’état de guerre ;

Déclarons :

– notre solidarité avec les femmes qui souffrent des conflits et des guerres à travers le monde entier.

Nous sommes solidaires avec :

– Les femmes de la région des Grands-Lacs africains, Burundi, D.R.Congo, Ouganda, Rwanda, où sévissent des conflits brutaux et une violence sexuelle systématique contre les femmes, en dépit des accords de paix et des cessez-le-feu
– Les femmes du Rwanda et ensemble nous disons "plus jamais" au génocide
– Les femmes soudanaises pendant cette période de crise où leur pays est soumis à des violations massives des droits des femmes
– Les femmes de Birmanie qui subissent la violence de l’État. Nous demandons fermement au régime militaire birman de relâcher immédiatement la dirigeante démocrate et récipiendaire du prix Nobel, Aung San Suu Kyi
– Les femmes de Méso-Amérique (du Mexique au Panama) où des centaines de femmes sont victimes de femicide
– Les femmes d’Irak et de Palestine qui vivent sous l’occupation et sont privées de tous leurs droits fondamentaux
– Les femmes du monde entier qui sont seules et isolées dans des régions en conflit et des zones militarisées

Nous demandons au Secrétaire général de l’ONU, de faire tous les efforts pour inciter les États membres à appliquer la résolution 1325 du Conseil de sécurité des Nations Unies.

Nous demandons à la communauté internationale de tenir tête avec nous à la violence sexuelle et d’adopter des mesures pour prévenir la perpétuation de cette violence.

Nous demandons aux gouvernements de rendre imputables les auteurs de violences sexuelles et de les traduire en justice.

Nous considérons comme cruciale la participation des femmes à la lutte pour créer une culture de paix. En intégrant pleinement la perspective de genre à la prévention des conflits, la gestion des crises et la consolidation de la paix après les conflits, nous assurerons aux femmes un rôle de premier plan dans l’édification de la paix et garantirons le respect de leurs droits.

Volonté de réconciliation

Les rencontrent qui s’étaient tenues en République démocratique du Congo et au Rwanda n’auraientt pas été possible sans la volonté très forte des femmes de la région dont les États ont été en conflit et où les communautés sont meurtries, d’œuvrer en faveur de la paix et de la réconciliation au delà des barrières frontalières, ethniques ou tribales.

LE COLLECTIF PAIX et DÉMILITARISATION

Le Collectif coordonne les analyses et interventions des femmes en matière de paix et démilitarisation et cherche à assurer la participation des femmes dans les processus de paix au niveau local et sur la scène internationale. L’organisme rassemble des femmes de quatre groupes : PRO-FEMMES du Rwanda, CAFOB du Burundi, CAFED Nord Kivu et COFAS Sud Kivu de la République démocratique du Congo.

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Source : Marche mondiale des femmes – http://www.marchemondiale.org/index_html/fr

Posté par Cathy et Jose 

Jacques Delcuvellerie

Français travaillant en Belgique, Jacques Delcuvellerie a poursuivi des études d’arts plastiques, de communication sociale avant d’être diplômé de l’Institut National Supérieur des Arts du Spectacle (INSAS – Bruxelles). L’essentiel de son activité est, depuis 1980, lié au Groupov dont il est le fondateur et le directeur artistique. Ce collectif, basé à Liège, regroupe des artistes de plusieurs nationalités et de différentes disciplines : écriture, film, vidéo, peinture, jeu dramatique, musique…

Si la pratique du Groupov a connu des phases très différentes, elle présente depuis les origines certaines caractéristiques récurrentes :

– L’association d’artistes, ayant par ailleurs une carrière autonome, dans la gestation progressive d’une création commune sous la conduite d’un « maître d’oeuvre ». Aussi bien le premier événement public du Groupov : Il y a des événements tellement bien programmés qu’ils sont inoubliables avant même d’avoir eu lieu (1981) que les derniers spectacles : Rwanda 94 et la prochaine création Anathème, sont élaborés selon cette démarche

– La permutation et/ou le flottement des fonctions : acteurs devenant metteur en scène, vidéaste s’exposant dans des « performances » physiques, etc.

– Une constante interrogation sur la question de la représentation, sur ses limites, sur les frontières troubles entre réel et symbolique dans un art qui se réalise en chair et en os, hic et nunc.

– Le maintien, parallèlement à la création de spectacles, d’une activité purement expérimentale. C’est pourquoi, depuis quelques années, le Groupov s’est désigné comme Centre Expérimental de Culture Active, indiquant par là qu’il n’est pas seulement une entreprise théâtrale. A titre d’exemple, le Groupov organise régulièrement depuis 1993 des sessions de travail de cinq jours et cinq nuits dans la forêt, dénommées Clairières. Ces expériences poursuivent à leur manière les essais de Grotowski de l’époque du Special Project ou de groupes comme L’Avventura. Elles n’ont aucun rapport avec le spectacle et les participants ne sont pas nécessairement des artistes.

Sur le plan créatif, on peut distinguer trois périodes dans le travail de Jacques Delcuvellerie et du Groupov :

– La période de l’Atelier de Recherches Permanentes sur Les Restes : elle a donné lieu à des événements publics très particuliers, d’une durée de quelques minutes ou au contraire six à sept heures. Le Groupov se sentait alors proche de démarches comme le Squat Theater et son Andy Warhol’s Last Love, les performances de Fluxus, etc.

 

www.josemorineaux.afrikblog.com