KIGALI – Le ministre des Affaires étrangères de la République démocratique du Congo (RDC), Alexis Thambwe Mwamba, a estimé vendredi à Kigali que "le Rwanda avait un rôle important à jouer" dans la recherche d'une sortie de crise dans l'est de la RDC.

En visite vendredi dans la capitale rwandaise, le ministre s'est successivement entretenu avec la ministre rwandaise des Affaires étrangères, Rosemary Museminali, et avec l'envoyé spécial du président rwandais Paul Kagame pour la région des Grands Lacs, Joseph Mutaboba.

"La mise en application des accords (de Nairobi) est effectivement en marche, mais le Rwanda a aussi un rôle important à jouer dans la recherche d'une solution à la crise actuelle", a déclaré le ministre congolais lors d'un point de presse à l'issue de ses entretiens.

Interrogé par l'AFP, M. Mutaboba a de son côté jugé que "s'il y a une volonté véritable (de la part de la RDC, ndlr), le Rwanda pourra jouer à son tour son rôle en tant que pays voisin" dans la mise en application de l'accord de Nairobi.

Des combats opposant la rébellion du général déchu tutsi congolais Laurent Nkunda et l'armée congolaise ont repris depuis fin août dans la province congolaise du Nord-Kivu (est de la RDC), en violation d'un cessez-le-feu conclu en janvier. Ils ont provoqué le déplacement de plus de 250.000 personnes.

Kinshasa accuse le Rwanda de soutenir la rébellion, ce que Kigali dément formellement. De son côté, Kigali exige depuis des années le désarmement des rebelles hutus rwandais des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), basés dans l'est de la RDC.

Selon l'organisation International Crisis Group (ICG), spécialisée dans les conflits, le soutien de Kigali ne fait cependant pas de doute: la rébellion reçoit notamment "un approvisionnement militaire et un soutien médical du Rwanda".

La RDC et le Rwanda avaient signé en novembre 2007 dans la capitale kényane Nairobi un "Communiqué conjoint".

Selon cet accord, Kinshasa s'était engagé à élaborer un "plan pour éliminer la menace" constituée par les FDLR, et à lancer "d'urgence" des opérations militaires contre ces groupes.

De son côté, le Rwanda s'était engagé à prendre "les mesures nécessaires pour sécuriser sa frontière et empêcher l'entrée ou la sortie de membres de tout groupe armé, en particulier de celui de (…) (Laurent) Nkunda, et d'empêcher que toute forme de soutien – militaire, matériel ou humain – soit fourni à aucun groupe armé en RDC".

Ces engagements n'ont à ce jour pas été appliqués sur le terrain.

(©AFP / 14 novembre 2008 16h37)