Kinshasa, 14/11/2008 / Politique

Pris de panique, le porte-parole du Congrès national pour la défense du peuple (CNDP) évoque maladroitement l’accord de Lusaka sur le retrait des pays étrangers. La Communauté pour le développement de l’Afrique australe (SADC) est connue pour son attachement à sa charte. Lorsqu’il y a 10 ans, la Rdc était victime d’une triple agression, les pays de la SADC n’avaient pas hésité à voler au secours de Kinshasa. Des troupes d’Angola, de Zimbabwe et de Namibie avaient débarqué en RDC pour stopper la progression des armées rwandaises, ougandaises et burundaises sur le territoire congolais. Grâce à cette intervention, la Rdc était sauvée d’une vassalisation certaine.

Dix ans plus tard, l’histoire semble se répéter à la suite de l’activisme militaire du CNDP de Laurent Nkunda appuyé par le Rwanda. La Sadc répond à nouveau présente. Réunis dimanche dernier à Johannesburg (Afrique du Sud), les dirigeants de la Sadc ont levé l’option d’envoyer les troupes en Rdc essentiellement pour surveiller les frontières orientales de la Rdc mises à mal par l’incursion des troupes rwandaises. Parmi les pays de la Sadc, l’un se dit déjà prêt à intervenir. Il s’agit de l’Angola. Son vice-ministre des Affaires étrangères a, selon plusieurs sources, confirmé que Luanda était sur le point de concrétiser la décision de la Sadc.

Sur le front du Kivu, l’arrivée imminente des forces angolaises sème la panique dans le camp rebelle

Succédané de la rébellion pro-rwandaise d’il y a 10 ans, le CNDP n’ignore pas la puissance de feu de l’Armée angolaise. Comme un voleur qui crie au voleur, le porte-parole du CNDP s’est perdu en amalgames sur les ondes d’une radio périphérique. Pour M. Bisimwa, l’intervention de l’Angola violerait l’accord de Lusaka. On croit rêver. Selon ce proche de Laurent Nkunda, l’Accord de Lusaka avait préconisé le retrait des forces étrangères de la Rdc. Or, poursuit Bisimwa, l’Angola faisait partie de ces Etats belligérants. Donc, son intervention pourrait amener d’autres belligérants d’alors, notamment le Rwanda, à revenir en RDC. Le sophisme de M. Bisimwa trahit au mieux une ignorance coupable de l’évolution politique rd.congolaise et, au pire, un cynisme tragique.

Qui ignore que l’ordre politique rd.congolais actuel est issu des élections quasi générales inclusives de 2006. Qui ne sait qu’à la faveur de ce scrutin, le gouvernement légal congolais est en droit d’appeler n’importe quel Etat pour l’aider à défendre son intégrité territoriale? De fait, comme membre de la Sadc, la Rd Congo pouvait compter sur la solidarité de la Sadc dès lors qu’elle a donné les preuves de son agression de la part d’un de ses voisins. Pour rappel, lors du sommet au Swaziland, le Président congolais avait convaincu ses pairs de l’implication des troupes rwandaises aux côtés des rebelles du CNDP.

Joseph Kabila était allé jusqu’à interpeller ses collègues de l’instance politique, défense et sécurité de la SADC sur le risque de voir la crise à l’Est déstabiliser l’ensemble de la région. Cette plaidoirie du chef de l’Etat congolais avait été prise en compte par l’ensemble de dirigeants de la Sadc. Au sommet de Jo’bourg, les chefs d’Etats ont décidé d’assister militairement la Rdc. Pour essayer de conjurer leur désarroi, les rebelles du CNDP de Laurent Nkunda s’activent à créer un autre front à Beni en misant sur l’Ouganda. C’est du moins ce que rapportent certains commerçants du Grand Nord.

(SL/Th/GW/Yes)

José Nawej/Forum des As

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