AP | 15.11.2008 | 15:49

Des combats ont de nouveau éclaté samedi au Nord-Kivu depuis la première fois depuis mardi, alors qu'un émissaire spécial de l'ONU se trouvait en République démocratique du Congo (RDC) pour rencontrer le président Joseph Kabila puis le chef des rebelles dans l'Est, Laurent Nkunda. Le conflit a causé le déplacement de 250.000 personnes depuis août.

A l'issue de son entretien avec M. Kabila à Kinshasa, la capitale, l'ancien président nigérian Olusegun Obasanjo a affirmé aux journalistes que M. Kabila s'était dit prêt à négocier avec Laurent Nkunda. Le président congolais "n'a pas posé ce que j'appellerais des conditions mais nous en sommes pour l'instant à un stade exploratoire", a ajouté l'envoyé des Nations unies.

M. Obasanjo se rendait ensuite à Goma, chef-lieu du Nord-Kivu, pour voir le chef du Congrès national pour la défense du peuple (CNDP). Le porte-parole du chef des rebelles Bertrand Bisimwa a déclaré que l'entretien aurait probablement lieu dimanche dans la ville de Rutshuru tenue par le CNDP au nord de Goma, ou à Bunagana, près de la frontière ougandaise.

En route pour la RDC, M. Obasanjo a fait étape en Angola, où le président José Eduardo Dos Santos a démenti les rumeurs faisant état de soldats angolais qui se battraient aux côtés des troupes congolaises.

Pendant ce temps, l'armée et les rebelles ont échangé des coups de feu pendant une dizaine de minutes samedi à Kabasha, un village situé à environ 110 km au nord de Goma, selon le colonel Jean-Paul Dietrich, porte-parole de la mission onusienne de maintien de la paix en RDC, la MONUC. "On ne sait pas qui a commencé. Nous avons lancé des patrouilles dans la zone", a-t-il ajouté.

Bertrand Bisimwa n'a pas confirmé les affrontements mais a déclaré que la tension était forte dans la région de Kanyabayonga, à 15km à l'ouest de Kabasha. "Il y a un grand mouvement de l'armée gouvernementale, de Kanyabayonga vers nos positions", avec "chars, hélicoptères, plein de choses. Ils veulent nous attaquer", a-t-il estimé.

Les derniers combats remontaient à mardi soir, près de la ville de Kibati, à environ 12km au nord de Goma. Deux grands camps regroupent environ 60.000 réfugiés civils à Kibati.

Le haut commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR), a annoncé vendredi qu'il transférerait la semaine prochaine les déplacés de Kibati qui le souhaitent vers un nouveau site à Mugunga, à 10km à l'ouest. AP