AFP

Mis en ligne le 01/11/2008

Depuis fin août, le Nord-Kivu est de nouveau le théâtre d'affrontements entre la rébellion de Laurent Nkunda et l'armée congolaise.

L'institut d'analyse des conflits International Crisis Group (ICG) a appelé samedi à la nomination d'un envoyé spécial des Nations unies pour l'est de la République démocratique du Congo (RDC), où s'affrontent l'armée et les rebelles de Laurent Nkunda.

"Des efforts diplomatiques importants sont en cours (…), cependant le risque est grand que le conflit se détériore encore plus et que les conséquences humanitaires soient encore plus catastrophiques", prévient ICG dans un communiqué reçu à Kinshasa.

La situation nécessite la nomination d'un envoyé spécial de l'ONU, chargé de faire appliquer la déclaration de Nairobi (novembre 2007) et l'accord de Goma (janvier 2008), qui "représentent le cadre pour résoudre la crise", poursuit l'institut.

 

Selon la déclaration de Nairobi, les autorités congolaises s'engageaient à rapatrier au Rwanda voisin les rebelles hutus rwandais des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) qui opèrent dans l'est de la RDC, tandis que Kigali promettait de ne pas soutenir la rébellion de l'ex-général congolais tutsi Laurent Nkunda dans cette région.

Et en vertu de l'accord de Goma, du nom de la capitale provinciale congolaise du Nord-Kivu, les groupes armés des provinces du Nord et du Sud-Kivu s'engageaient à un cessez-le-feu et à une démobilisation.

 

Jusqu'à présent, ces deux textes sont restés lettre morte.

Selon ICG, "la communauté internationale doit faire pression sur Kinshasa et Kigali pour mettre fin immédiatement au soutien des groupes armés dans la région, pour que Nkunda se retire jusqu'à ses positions habituelles dans le Masisi (90 km au nord-est de Goma) et à Rutshuru (75 km au nord de Goma), et pour que le Congo déloge tous les commandants de l'armée qui collaborent" avec les FDLR.

Depuis fin août, le Nord-Kivu est de nouveau le théâtre d'affrontements entre la rébellion de Laurent Nkunda et l'armée congolaise. Les rebelles, qui sont désormais aux portes de Goma, a décrété mercredi soir un cessez-le-feu unilatéral, qui semble respecté jusqu'à présent. Ces combats ont provoqué le déplacement de plus de 220.000 personnes.