Dans une conférence de presse tenue à Kigali par le Président de la République Paul Kagame au village Urugwiro, il fait la lumière sur la crise congolo-congolaise à l'Est de la RDC et sur les allégations onusiennes accusant le Rwanda de prêter mains fortes au CNDP de Laurent Nkunda.
Le Président de la République affirme qu'il n'a jamais rencontré le Général Major Laurent Nkunda. " Je n'ai jamais parlé à Nkunda ni le voir de mes propres yeux sauf à la télévision", dit-il en rejettant fermement toute aide ou appui aux troupes du Général Major Laurent Nkunda qui mène la guerre contre le Gouvernement de la RDC. Le Président Kagame, qui analyse le rapport onusien montrant le lien que le Rwanda a avec la rébellion du Général Major dissident au gouvernement de la RDC, affirme que telle est une allégation sans fondement acceptée par l'ONU comme une vérité. Paul Kagame réitère qu'il s'oppose aux allégations illégitimes qui marquent un mépris que l'ONU se réserve à l'endroit du Rwanda. Le Président rwandais critique certains propos de ce rapport comme quoi les éléments du CNDP ont des liens sanguins avec les Rwandais. Ici Kagame s'interroge sur ceux qui ont établi les frontières entre les pays africains. " N'est-ce pas les colons qui ont établi des frontières arbitraires entre les pays. Comment le Rwanda et la RDC ne peuvent pas avoir des populations qui se ressemblent et qui ont des liens génétiques? Mais cela ne traduit pas que le Rwanda appuie et donne des uniformes aux rebelles de Laurent Nkunda", s'indigne Kagame.
Les pays qui ont suspendu leurs aides au Rwanda savent pourquoi. Le Président Kagame trouve que le moment est venu pour que les Rwandais conçoivent comment ils pourront vivre dans toute indépendance. "Naturellement, une aide est personnelle. Celui qui en donne est libre de la donner n'importe quand et comment, comme il peut cesser de l'octroyer à quelqu'un", analyse Kagame. Les journalistes qui embrassent d'autres questions du secteur socio-économique du pays, sont passés par le dysfonctionnement de certaines institutions publiques pour parler d'un genre de corruption qui se dessine ou qui fait trace au sein de la communauté rwandaise et pour insister sur l'évaluation générale de l'état d'avancement de certains programmes de développement pour cette année qui touche à sa fin. Le Président se réjouit de la stabilité du pays dans tous les domaines et dans tous les sens, mais aussi de la performance des leaders et de la gestion de la crise mondiale. "Full stability" est le premier mot de Kagame en faisant un regard rétrospectif sur le parcours du Rwanda, exercice 2008. "Le pays a prospéré dans bien de choses. Il faut noter que le Rwanda a réalisé un score sur sa croissance économique", affirme-t-il.
L'ONU qui a mis en cause le Rwanda n'a pas hormis de pointer son doigt accusateur sur la RDC qui collabore étroitement avec les milices génocidaires FDLR et les Interahamwe. Le Rwanda avait crié haut et fort, montrant à la communauté internationale cet appui contraire à la paix et à la stabilité de la sous région en général et du Rwanda en particulier. Ces doléances, qui sont restés lettre morte, sont maintenant reconnues par l'ONU qui l'atteste par un rapport subjectif plein de mépris d'après la ministre de la coopération, Mme Rosemary Museminari dans une conférence de presse qu'elle a tenu deux jours avant celle du Président Kagame. Les analystes experts rwandais critiquent la position rapide de certains pays de l'Union Européenne qui optent pour couper les aides au Rwanda. " La RDC qui héberge ces génocidaires, aucune restriction ne pèse sur elle alors qu'elle demeure le premier acteur dans l'instabilité de la sous région. Le rapport en soi manque cruellement de consistance et par déduction, de crédibilité, car les allégations avancées par les experts de l'ONU soulèvent des faits éphémères qui ne constituent pas vraiment des accusations palpables", trouvent-ils.
Safari Byuma