« L’agresseur est à Kinshasa » ! J’ai envie de crier. Louise Mushikiwabo, la ministre rwandaise des Aff

aire étrangères est arrivée lundi à Kinshasa pour évoquer avec son homologue congolais la mutinerie

en cours dans l’est du pays. Une rencontre un peu plus baroque d’autant plus qu’elle coïncide avec celle de la délégation… Zimbabwéenne.

Oui, vous avez compris,  la chef de la diplomatie rwandaise est venue naturellement pour parler (…) sur la question de l’est de la RDC, a déclaré à l’AFP le porte-parole du gouvernement congolais Lambert Mende.

Faudra-t-il rappeler l’hibernation des relations entre les deux voisins après les accusations de Kinshasa sur la présence dans la province du Nord-Kivu (est) de 200 à 300 hommes, dont des Rwandais, recrutés sur le territoire du Rwanda d’où ils sont partis renforcer les mutins ex-rebelles congolais qui s’affrontent depuis un mois aux Forces armées de la RDC (FARDC) ? Ou la farouche (habituelle pour l’homme aux verbes faciles) sortie de Lambert Mende, le 9 juin en condamnant  la passivité ou plus des autorités rwandaises dans cette affaire.

Mme Mushikiwabo avait réagi à ces déclarations en évoquant un gros mensonge, et disant comprendre que le Rwanda soit utilisé comme bouc émissaire par le gouvernement congolais dans une tentative de détourner l’attention de ses problèmes domestiques.

Depuis, la RDC a lancé une offensive diplomatique auprès des pays voisins pour dénoncer à mots couverts le « soutien rwandais aux rebelles du M23 » dans les évènements de l’Est. Le chef de la diplomatie congolaise a multiplié les escales en Tanzanie, au Burundi, en Ouganda et en Angola

Vers une escalade militaire ?

Aux présidents, tanzanien, burundais, angolais et angolais, le chef de la diplomatie congolaise Raymond Tchibanda a dénoncé le soutien de ce pays voisin au M23, cette rébellion déclenchée début avril par les anciens miliciens de l’ex-CNDP, mouvement issu lui-même de l’ex-rébellion pro-rwandaise de RCD.

Et pour ne rien arranger, le ministre zimbabwéen de la Défense, Mnangagwa Emmerson Dambvdzo, est arrivé lundi à Kinshasa, à la tête d’une importante délégation de son pays. M. Mnanggwa qui n’a fait aucune déclaration à son arrivée à l’aéroport international de N’Djili, a été accueilli par l’Amiral Kabulo. On notait également la présence de l’ambassadeur de la RDC au Zimbabwe, Mawapanga Mwana Nanga. Le séjour de la délégation zimbabwéenne dans la capitale congolaise, est estimé à deux jours.

Nous avons donc dans la capitale congolaise : « l’agresseur », et l’allié.

De son côté, le Rwanda n’en restait pas bras croisé, le président Kagamé a été mardi en Ouganda pendant trois heures, une “visite de travail normale selon le ministère ougandais des Affaires étrangères, a rapporté le quotidien ougandais Daily Monitor. Une visite pour évidemment discuter avec son homologue ougandais Yoweri Museveni de la situation en (RDC). Se sont alliés pour sauter à nouveau sur les minerais Kivutiens ?

Pendant ce temps, le Conseil de sécurité de l’ONU demande une enquête sur les soutiens extérieurs dont bénéficient les groupes armés dans l’est de la République démocratique du Congo.

Si pour l’heure rien n’a filtré de cette visite de la dame Rwandaise à Kinshasa, il serait bon de noter que tous les ingrédients semblent être réunis pour une nouvelle guerre dans la région des Grands-Lacs, encore une mauvaise nouvelle pour les populations de l’Est du Congo, eux qui n’ont d’ailleurs jamais connues que de paix apparente… eux qui ont massivement (avec le Katanga), voté Joseph Kabila.

 

Depuis Kinshasa, Juliana Ngwej Nadie, Direct.cd

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www.rfi.fr/afrique/20120618-le-rwanda-met-fin-gacaca-juger-le-genocide

Posté par rwandaises.com