Arusha, 10 juin 2009 (FH) – Kigali a demandé mercredi à Paris de juger un ex-gendarme rwandais résidant en France, le capitaine Pascal Simbikangwa, accusé d’avoir joué une part active dans le génocide de 1994, a rapporté mercredi la station gouvernementale, Radio Rwanda.

Mis en examen pour génocide en avril dernier à Mayotte, une île française de l’Océan indien, Simbikangwa a vu son dossier transféré la semaine dernière à Paris.

« Nous avions demandé son extradition. Mais ils (les responsables français) n’ont pas répondu favorablement. Nous leur demandons maintenant de le juger sans retard », a déclaré mercredi sur les ondes de Radio Rwanda, le porte-parole du Parquet général, Augustin Nkusi.

« J’espère que les magistrats français ne se mêlent pas de politique. Nous pensons qu’une décision sera prise par la justice française », a dit M. Nkusi, soulignant que la participation du capitaine dans le génocide est « manifeste ».

Kigali accuse Paris d’avoir joué un rôle dans le génocide au Rwanda et de vouloir couvrir les auteurs rwandais de ces massacres d’avril à juillet 1994.

Selon M.Nkusi, le suspect a notamment participé à la confection de listes de Tutsis à tuer.

Pascal Simbikangwa, né en 1959, a été mis en examen pour « génocide » le 16 avril à Mayotte, et placé en détention provisoire dans le cadre d’une enquête ouverte à la suite d’une plainte déposée en février par le « collectif des parties civiles pour le Rwanda ».

Des vérifications après l’arrestation de M. Simbikangwa avaient permis de découvrir qu’il était recherché par Interpol à la demande des autorités rwandaises.

Une dizaine de Rwandais installés en France font l’objet d’instructions pour leur participation présumée au génocide perpétré contre les Tutsis en 1994.Toutes ces enquêtes ont été regroupées à Paris.

Parmi les suspects, figurent le prêtre catholique Wenceslas Munyeshyaka et l’ancien préfet de Gikongoro (sud), Laurent Bucyibaruta,  initialement recherchés par le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR), siégeant, en Tanzanie, mais dont les dossiers ont été confiés à la justice française en novembre 2007.

Interrogé en février dernier sur l’évolution de ces deux affaires, le procureur en chef du TPIR, Hassan Bubacar Jallow, qui a le devoir d’en assurer le suivi devant les tribunaux français, avait confié à l’agence Hirondelle qu’il n’y avait « rien à signaler » depuis lors.

ER/GF

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Posté par rwandaises.com