]Massacres de civils dans le Haut Uéle, recrudescence des viols et des assassinats au Sud Kivu: cinq mois après les déclenchement d’opérations militaires qui auraient du mettre hors d’état de nuire les rebelles hutus toujours actifs dans l’Est du Congo ainsi que les combattants ougandais de l’Armée de libération du Seigneur, la violence sévit toujours.
De passage à Bruxelles et s’exprimant à la tribune de Justice et Paix, le père Rigoberto Minani, qui dirige le Centre d’études pour l’action sociale et a participé à toutes les négociations de paix, a expliqué que l’opération rwando congolaise ]Umoja Wetu] avait réussi à déstructurer la chaîne de commandement des FDLR (Forces démocratiques pour la libération du Rwanda) et avait délogé les combattants hutus des principaux sites miniers du Kivu. Mais pour le reste, ces hommes armés, aguerris ont gardé toute leur capacité offensive. Selon OCHA, le bureau de coordination de l’ONU, 1330 cas de viols ont été enregistrés depuis le début de cette année au Sud Kivu seulement. Non seulement les violences sexuelles, accompagnées d’atrocités, se multiplient, mais elles visent désormais des enfants (de 35 à 50% des cas)ainsi que des hommes adultes. Les exactions commises par les forces armées congolaises sont dénoncées aussi fréquemment que celles des rebelles hutus. Plusieurs raisons sont avancées: l’intégration des hommes de Laurent NKunda (le chef rebelle tutsi finalement neutralisé par le Rwanda) s’est faite en hâte et dans le désordre, les soldats n’ont plus été payés les commandants issus du CNDP n’inspirent pas confiance…
Cependant, c’est cette armée là, hétéroclite et peu fiable, qui devra mener au Sud Kivu l’opération Kymia afin de contraindre les rebelles hutus à quitter la région et rentrer au Rwanda. Rigoberto Minani se montre très critique à l’encontre de la Monuc, censée appuyer les forces congolaises< []les Casques bleus exigent d’être associés à la planification des opérations, ils craignent que les opérations militaires fassent des victimes civiles, ils ne se montrent pas enthousiastes]..Quant aux Européens, censés superviser le paiement des soldes des militaires congolais, ils ne sont plus que deux dans la région et le plan de réorganisation de l’armée n’a jamais obtenu de réel soutien extérieur.
Alors que les miliciens et les militaires hutus tentent de reconstituer leurs forces, la perspective d’un retour au Kivu de l’armée rwandaise, souvent évoqué suscite également de l’inquiétude et Minani souligne qu’au ]Sud Kivu, les populations sont hostiles à cette idée, politiquement risquée pour le pouvoir en place à Kinshasa]A ses yeux, la criminalisation des groupes armés étrangers est porteuse de dangers La Belgique s’efforce cependant d’épauler l’armée congolaise:à Kananga des instructeurs encadrent un bataillon commando qui fera partie d’une Force de réaction rapide bientôt déployée à Kindu (Maniéma) et à Bruxelles, les ministres de la défense des deux pays, Pieter De Crem et Charles Mwando Simba ont signé un accord prolongeant le partenariat militaire entre la Belgique et le Congo. Cette coopération exclut cependant tout engagement opérationnel des instructeurs belges au cas où les partenaires congolais seraient envoyés en opérations. Un diplomate belge en a donné la raison à l’abbé Minani< «<]la perception est qu’il n ’y a pas encore assez de morts

 

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Posté par rwandaises.com