Au cours d’une conférence sur « L’histoire du Rwanda, de la période précoloniale à l’indépendance du pays », le Pr. Malick Ndiaye a appelé les Africains à reconsidérer leur histoire commune. Même s’il reconnaît que les colonisateurs ont été à la base des conflits qui prévalent dans le continent, les Africains eux-mêmes ont une part de responsabilité dans tous les problèmes qu’ils vivent. Le reconnaître est une manière de restaurer la paix dans le continent, selon l’universitaire qui a été l’hôte de la communauté rwandaise vivant au Sénégal.
« L’Afrique est le continent le plus bouleversé du monde à cause des conflits internes qui le secouent. Une situation le plus souvent provoquée par l’exercice d’une suprématie d’une minorité ethnique au détriment de la majorité, ou d’intérêts politiques faisant fi de toute considération humaine. Mais, surtout, les Africains s’attèlent à tout ce qui pourrait les diviser ». Le tableau du sociologue sur le continent est peu reluisant. Cette image du continent est fort illustrée par le Rwanda, ce pays d’Afrique des Grands Lacs qui a connu un génocide.Et dans ce pays, la quête est à un retour de la paix et à une réconciliation. Mais, pour l’universitaire, le retour de la paix dans les pays en guerre s’accompagnera nécessairement d’un devoir de mémoire qui consiste à ne pas refouler les causes des conflits, mais à se servir de ce passé pour résoudre les différends qui les opposent. « Une guerre comme celle du Rwanda, qui a fait près d’un million de morts, doit être un exemple, mais un exemple qui doit prendre en compte les réalités de chaque pays », a-t-il encore souligné. Pour lui, la réunification du Rwanda comme celui des autres pays dévastés par la guerre doit être le combat de tous les pays africains, car l’histoire apprend que ces mêmes conflits peuvent déborder ou servir d’exemple à de nouvelles dissensions dans d’autres parties du continent.
Et d’ajouter que seule la reconnaissance de l’autre, accompagnée d’un pardon véritable peut tirer le continent des querelles incessantes. Mais le problème, en Afrique, est que des dispositions convergentes pour un avenir meilleur tardent à prendre forme. « Mais, avant, les Africains doivent mettre en place des dispositions convergentes pour le futur de nos enfants », a-t-il conclu.
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Posté par rwandaises.com