Les déplacés du territoire de Mwenga, en majorité des femmes, ont organisé une marche pacifique samedi 24 juillet pour dénoncer les exactions à grande échelle dont ils ont été victimes de la part des rebelles rwandais des FDLR.
Le porte-parole de ces déplacés le docteur KAKISINGI TANGANYIKA a lu et remis le mémorandum adressé au gouverneur de province. Il a notamment demandé la sécurisation de la route nationale numéro II en y plaçant des unités des FARDC sur tous les 500 mètres. C’est l’unique voie d’approvisionnement du territoire de Mwenga. Docteur KAKISINGI demande une attention particulière pour les investisseurs dont les magasins et boutiques ont été pillés. Des maisons incendiées, des champs brulés et des bétails emportés sont des scènes que nous ne voulons plus vivre, a- t-il déclaré.
Le gouverneur de province Louis Léonce MUDERHWA a rassuré les déplacés de la détermination des autorités provinciales du Sud Kivu d’assurer leur prise en charge. « La solution nous allons la trouver. D’abord nous sommes en Afrique où il y a toujours des solutions dans ce genre de situation. Les déplacés qui sont dans la ville de Bukavu sont accueillis dans des familles. C’est très différent d’autres contextes pour les mettre dans des structures d’accueil. Nous avons des difficultés d’avoir des données vraies. Nous avons environ quinze mille personnes dans la ville de Bukavu. »
« Les déplacés viennent de passer plusieurs jours sans assistance. Ils ne sont pas assistés et nous n’avons vu aucune intervention de la part du gouvernement. Et aussi à Mwenga, il y des gens qui souffrent, même à Shabunda, il n’y a rien en termes d’aides humanitaires. Le gouvernement provincial ne doit s’excuser en disant qu’il n’y a pas d’argent. Il y a de l’argent pour soutenir et assister cette population. C’est pourquoi vous voyez tout ce monde ici. Vous voyez leurs visages. Ils sont faméliques. Ils sont en train de pleurer. » Josaphat Musamba, étudiant ressortissant de Mwenga, rencontré dans les rangs de la marche.
536 mille déplacés au Sud Kivu selon le HCR
« Ces personnes auraient fui à la suite de la toute dernière campagne militaire gouvernementale, dont le nom de code est Kimia II et qui a commencé le 12 juillet au Sud-Kivu. La campagne a pour objectif de désarmer par la force les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) et leurs milices locales alliées », a déclaré Ron Redmond, le porte-parole du HCR.
Ce tout dernier déplacement porte à environ 536 000 le nombre total de civils qui sont déplacés dans le Sud-Kivu depuis janvier 2009 à la suite des affrontements entre les forces gouvernementales et les rebelles rwandais ainsi que des attaques de représailles contre des civils, selon le HCR.