Le Président de la République Paul Kagame lors de la conférence de Presse(Photo:PPU)

Les relations franco-rwandaises seraient rétablies dans  les meilleurs délais si  les deux pays acceptaient de discuter sur le préalable en vue d’effacer toute brouille politique qui les sépare. Le Rwanda qui est prêt à coopérer avec la France, veut tout savoir, notamment, l’influence française dans  son administration politico-militaire avant et pendant le génocide contre les Tutsi de 1994. Ce choix ferme du Rwanda, ne prévoit aucune autre option que de fixer ce préalable qui consistera à réunir les deux pays autour d’une même table.Fin juin, le Chef de l’Etat rwandais tient une conférence de presse au Village Urugwiro à Kigali. Parmi tant de questions abordées par les journalistes  locaux  et internationaux, la brouille qui  ronge les relations franco-rwandaises est mise en exergue.

Le Président Paul Kagame y met lumière sans doute.  « Je souhaite que ces relations soient rétablies dans les meilleurs délais, mais il y a quelque chose encore à résoudre, simple mais aussi difficile. Si on analyse ce problème globalement, on le trouve plus facile à résoudre alors que de son fond, c’est un grand problème », s’exprime le Président Kagame. Le journaliste français en place qui n’est pas satisfait de la réponse, demande au Chef de l’Etat d’être plus explicite. Paul Kagame s’y prononce en soulignant le préalable qui doit  mettre au claire certains faits du Gouvernement de la France dans l’administration politico-militaire au Rwanda. »Il y a une histoire que nous devons parler ensemble. Nous pouvons être d’accords ou pas, mais l’essentiel c’est d’en discuter.  Nous parlerons de la détention du Chef du Protocole de la République… Si elle doit faire des va et viens, il nous faut leur fin, dans le cas contraire nous serons obligés de nous chercher nous-mêmes une issue », dit le Président Paul Kagame.La France de Sarkozy  qui fortifie ses relations avec ses alliés africains (Gabon, Tchad, Côte d’Ivoire, Algérie, etc.) voire ceux asiatiques riches en pétrole (Arabie Saoudite, Koweit, etc.), traîne à prendre sa ferme détermination à renouer ses relations avec le Pays des Mille Collines qui connaît des dirigeants dynamiques, soucieux de l’avenir de leur Peuple.

Ceux-ci ne cessent de  demander à la population de vivre de leurs propres efforts, car la dépendance mène toujours à la misère et surtout la pauvreté mentale.Si le Président Nicolas Sarkozy fait des navettes dans différents pays africains dans le cadre du renforcement des relations françaises avec ces pays,  il devait tourner sa face politique vers le Rwanda qui lui demande de répondre à certaines questions cruciales pour alors redémarrer les relations existantes entre les deux pays.Autres questions intérieures plus importantes La ville de Kigali qui connaît une destruction  accrue de vieilles maisons et dans d’autres endroits du pays, le Chef de l’Etat a bel et bien souligné que cette allure n’a pas plutôt atteint sa vitesse normale. « Moi, je ne vois que cette situation en terme de sécurité de la population. Au lieu de disposer des maisons qui constituent un risque à la sécurité de la population, je préfère que tous les bâtiments qui ne remplissent pas les conditions cadastrales de la capitale soient  démolis. Pas de miracles dans la destruction de mauvais bâtiments », précise Kagame.

Dans le secteur éducatif au Rwanda, le Président de la République a affirmé qu’il est au courant de l’existence des écoles buissonnières dans certains endroits  du pays. Le Ministre de l’Administration Locale, du Développement communautaire et des Affaires Sociales, M. Protais Musoni, a  énuméré trois causes majeures qui expliquent cet état de fait. Primo, il a nommé la politique d' »éducation pour tous »  qui a consisté à conduire tous les enfants d’âge scolaire au banc de l’école. Cette situation a fait que  certaines écoles soient dans l’incapacité d’encadrer tous les élèves par manque de salles de classe. Secundo,  les écoles dans les milieux ruraux sont éparpillées, ce qui favorise la concentration considérable des élèves dans certains établissements scolaires plutôt que dans d’autres. Tertio,  les closes qui renferment la construction des écoles ne sont pas nécessairement observées  par les gouvernements locaux (maîtres d’ouvrage et  les constructeurs), ce qui entraîne toujours la persistance des écoles buissonnières dans certaines circonscriptions du pays comme dans les districts de Nyagatare, Bugesera et de Gatsibo.Le détournement des fonds qui devient de plus en plus une luxure des autorités et directeurs des établissements publics, a attiré l’attention du Président Kagame. « Il faut qu’il y ait un suivi des coupables devant rendre ce qu’ils ont détourné », annonce Kagame qui rappelle aux juristes d’appliquer sérieusement la loi en vue de décourager les vols fruitifs. Ici Kagame a donné l’exemple d’un homme qui détourne une somme fabuleuse pour être emprisonné durant une année seulement. « Cela constituerait un business, car même au travail, cet homme ne réaliserait pas cette somme sur une période d’une année. Il faut le suivi aux détourneurs, il faut qu’ils rendent les fonds détournés »Opération « Umuja Wetu » RDC-Rwanda. Pour ce cas précis, Paul Kagame annonce que la position du Rwanda est bien connue par tous.  « Elle fut une courte opération  qui a renforcé la paix en RDC. S’il y a urgence, si les deux pays trouvent qu’il est encore nécessaire que le Rwanda envoie de nouveau ses troupes en RDC, le Rwanda est prêt à retourner en RDC dans le cadre de cette opération « Umoja Wetu », dit Paul Kagame.Libération 15 ans après.

Le Président de la République Paul Kagame atteste que le pas franchi dans différents domaines de développement mérite sa place, mais  que les meilleurs évaluateurs seraient les journalistes. « Toutefois la côte est supérieure à la moitié », renforce Kagame.Crise financière mondiale. Le Chef de l’Etat rwandais affirme que des conséquences fâcheuses  guettent aussi le Rwanda. « Les investisseurs sont peu nombreux à fouler le sol rwandais. L’import-export souffre de  la crise financière mondiale. Grosso modo, les conséquences  sont aussi pesantes au Rwanda, mais pas une calamité, car les Rwandais continuent à disposer des vivres. Tel est un indicateur de la survie et de la résistance de la population rwandaise en attendant que la situation se normalise », développe le Président Kagame. Celui-ci a glissé un mot sur l’argent que les Rwandais de la diaspora envoient au Rwanda. Le Président Kagame en trouve quelque peu  étonnant que les fonds qu’ils envoient aient augmenté sensiblement  alors que la crise frappe le monde entier.La CEPGL (la Communauté Economique des Pays des Grands Lacs) dispose des orientations nouvelles sur le renforcement des infrastructures qui unissent les pays membres. « La CEPGL étudie les voies et moyens d’intégrer d’autres pays en vue de développer toute la région.Cette conférence de presse est la dernière avant que le Rwanda n’entre dans le bain de la Communauté de l’Afrique de l’Est (EAC) qui démarre ses activités d’ici le Ier juillet 2009 par la suppression des taxes douanières pour les pays membres. Certainement que  toutes les conférences de presse suivantes, aborderont les problèmes de dimension plus régionale que nationale.

 

 http://www.orinfor.gov.rw/lnr732a.htm

Posté par rwandaises.com