Dans une conférence de presse qu’il a tenue jeudi 13 août, le secrétaire exécutif de l’AMP a salué l’initiative prise par le chef de l’Etat Joseph Kabila de rencontrer son homologue rwandais P. Kagame au nom de la paix.
La diplomatie de Joseph Kabila au service de la reconstruction nationale, la paix et la réconciliation dans les grands Lacs, c’est le thème de la conférence de presse que le secrétaire exécutif de l’Amp a animé hier jeudi au siège de la plate-forme sur l’avenue Lukusa, dans la commune de la Gombe.
La réaction de la plate-forme présidentielle intervient au lendemain de la rencontre au sommet entre les présidents de la Rdc, Joseph Kabila et rwandais, Paul Kagame. Mais aussi, après la visite de Hillary Clinton, secrétaire d’Etat américaine. Alors qu’une certaine opposition a pris position en relativisant la diplomatie de Joseph Kabila, il était temps que l’Amp se prononce.
Rappelant la rencontre de jeudi 6 août à Goma entre Joseph Kabila Kabange et son homologue rwandais, Paul Kagame, l’Amp a salué ce qui, selon Koyagyalo, « vient sublimer la normalisation des relations diplomatiques rompues en 1998 et s’inscrit en point d’orgue à la désignation des ambassadeurs entre le Rwanda et la République démocratique du Congo ».
L’Amp voit en ce geste de Joseph Kabila, une somme d’efforts « qui ont permis l’anéantissement de la milice FDLR, et l’intégration du CNDP dans le processus du parachèvement de l’œuvre grandiose de la concorde nationale dont le Chef de l’Etat, Joseph Kabila Kabange demeure le grand artisan ».
Le secrétaire exécutif de l’Amp a cité quelques retombées de cette politique, à savoir : l’existence pacifique entre la Rdc, assurer une coopération renforcée dans la région des Grands Lacs, après 15 années de conflit. Un conflit subit par la Rdc qui, a rappelé l’Amp, n’est liée ni de loin ni de près du génocide rwandais. La fin de ce conflit se fait, a dit le secrétaire exécutif de l’Amp, « Au grand dam des oiseaux de mauvaises augures qui voulaient tirer profit d’un conflit permanent dans les Grands-Lacs, allant jusqu’à instrumenter les forces négatives organisées en milices déstabilisantes, pour pérenniser l’état de belligérance ».
Dans le sens de la résolution de l’Onu
La diplomatie de Joseph Kabila a permis « un règlement concerté de la crise dans les Grands-Lacs, réconforté par la résolution 1856 du Conseil de sécurité, qui recommandait aux Gouvernements de la République démocratique du Congo, du Rwanda, de l’Ouganda et du Burundi de régler de manière positive leurs problèmes communs de sécurité et de frontières et d’instaurer des relations bilatérales ». C’est l’occasion pour l’Amp de rappeler les propos de Joseph Kabila de son investiture : « J’irai partout où il sera question de parler de la paix pour le Congo ».
Cette diplomatie a permis aux habitants du Kivu de retrouver « le goût de vivre et commencer enfin à vaquer à leurs occupations », a fait remarquer le secrétaire exécutif de l’Amp. Et de déclarer être capable d’ « affirmer, sans crainte d’être contredit, que la paix est irréversiblement gagnée, quelles que soient les manifestations de certains soubresauts qui relèvent plutôt du banditisme et d’actes de prédation devenus industriels dans cette partie du territoire national ».
Avec cette paix retrouvée, a renchéri l’Amp, « le boulevard de la reconstruction est ouvert en Rdc, du nord au sud, de l’Est à l’ouest. Notre pays est désormais le partenaire respecté des institutions financières internationales, ainsi qu’en témoignent les visites récentes du Directeur général du Fond Monétaire International, Dominique Strauss-Kahn et du président de la Banque mondiale, Richard Zoellick, qui ont tous deux affiché leur volonté de soutenir la reconstruction de la République démocratique du Congo ».
Même vision entre Kabila et Hillary
En ce qui concerne la visite de Hillary Clinton, secrétaire d’Etat américaine, l’Amp a fait remarquer qu’elle « partage avec le Chef de l’Etat congolais les mêmes préoccupations dans les domaines de lutte contre la corruption, contre l’impunité et pour la promotion de la bonne gouvernance. Cette vision partagée est un signe éloquent que l’impulsion imprimée par le Chef de l’Etat dans la moralisation de la vie publique a trouvé des échos favorables auprès de nos partenaires bilatéraux et multilatéraux ». Devant ces résultats prometteurs, l’Amp, « tout en réaffirmant son soutien patriotique au président Joseph Kabila, invite les filles et les fils de la République démocratique du Congo à adhérer à sa vision pour un Congo fort, uni et prospère ».
Après la lecture de la prise de position du secrétaire exécutif de l’Amp qu’entouraient certains membres de la coordination, a répondu aux préoccupations de la presse. Que pense l’Amp de dernières attaques à l’Est face à son credo de la paix revenue sur cette partie du territoire national ?
Pour Koyagyalo, la paix est effectivement revenue à l’Est. Mais il a rappelé un dicton de chez lui qui dit qu’après une averse, il y a des gouttelettes d’eau qui continuent à tomber. Mais elles n’empêchent pas les chasseurs et les agriculteurs à vaquer à leurs occupations. Certaines gens, attirés par le profit personnel, continuent à insécuriser la population. Ils ne sont que des marginaux et leurs jours sont comptés, a déclaré le SE de l’Amp.
Affaire Cndp, à chacun son tour
L’Amp a salué l’intégration du Cndp dans la prise de décisions du pays, la presse a voulu savoir le sort réservé aux autres groupes armés. Au sujet du Cndp, l’Amp estime qu’aucun groupe n’est oublié. Mais, il faut que chacun attende son tour. Le gouvernement va-t-il appliquer toutes les recommandations faites par Hillary Clinton sur la corruption et la bonne gouvernance ?
Le secrétaire exécutif de l’Amp a fait remarquer que Joseph Kabila n’avait pas attendu l’arrivée de Hillary Clinton pour prendre des mesures dans ces domaines. En ce qui concerne le pardon que d’aucuns veulent comme un préalable à la normalisation, L’Amp pense qu’il faut une échelle de priorités et mettre chaque chose à son temps.
Aujourd’hui, ce qui compte, c’est la normalisation pour la paix, demain, le pardon pourrait s’imposer et pourquoi pas aussi la réparation. En ce qui concerne les violences sexuelles, Koyagyalo a fait remarquer qu’il y a 30 ans, on n’en parlait pas en Rdc. La guerre a apporté ce phénomène. Et, a-t-il fait remarquer, le gouvernement fait des efforts pour y mettre fin en mettant fin à la guerre. Le rapprochement Kinshasa-Kigali est une des solutions aux violences sexuelles dans la mesure où il peut mettre fin à la présence des Fdlr.
Si Kagame faisait volte-face ?
Qu’est-ce qui fait que les retrouvailles avec le Rwanda ne seront pas suivis d’un divorce aussi spectaculaire comme en 1997 et en 1998 ? Kabila et Kagame sont-ils allés en profondeur de la question afin que demain, les mêmes causes ne produisent pas les mêmes effets ? En ce qui concerne l’arrestation de Grégoire Ndahyimana, est-ce un geste de bonne foi de la part de Kinshasa ? Ne peut-on pas croire que le gouvernement congolais savait où il se cachait et a attendu la rencontre de Goma pour le faire ? Dans ces retrouvailles, à qui Kinshasa fait-il confiance, à Kigali ou au commanditaire de la rencontre.
Le SE de l’Amp estime que les raisons pour lesquelles le Rwanda a fait la guerre à la Rdc sont connues. Elles n’ont pas changé. Mais, on ne peut les changer qu’en se retrouvant et non en se regardant comme des chiens de faïence. Tout le monde s’est rendu compte qu’on ne peut pas résoudre ces problèmes par les armes. L’exploitation du gaz, la réactivation de la Cepgl, sont autant des mécanismes de solution à ces problèmes.
Il a insisté sur le fait que les relations entre les pays sont souvent empreintes des tensions, chaque pays cherchant à imposer sa vision aux autres. Mais, on finit par se retrouver et faire la paix. Donc en faisant la paix entre le Rwanda et la Rdc, ce n’est pas une capitulation. Il a fait savoir que le Rwanda restera voisin de la Rdc et cela l’oblige au devoir de bon voisinage. Il a évoqué le cas de la France et de l’Allemagne qui se sont fait la guerre et qui sont leaders aujourd’hui dans la construction de l’Europe. Les Japonais ne passent pas leur temps à pleurer les morts de Nagasaki et de Hiroshima. Ils sont devenus des alliés de ceux qui les avaient bombardés hier.
Dans le cadre de la tolérance zéro, l’Amp va-t-elle cesser de protéger les ministres fautifs ? A ce sujet, a dit le secrétaire exécutif de l’Amp, ce n’est pas parce que les gens sont accusés qu’ils sont fautifs nécessairement. Chaque fois que l’Amp organise une défense, c’est après avoir entendu les moyens de défense de l’accusé, a dit Koyagyalo qui a invité les journalistes à ne pas souvent se laisser aller au discours accusateurs, incapables de démontrer les faits.
Il a invité également la presse à dénoncer les ministres fautifs en présentant des preuves. Il a rassuré que des sanctions seront prises contre les fautifs sans la moindre complaisance.
(CV/Ern./GW/Yes)
JDG/L’Avenirhttp://www.digitalcongo.net/article/60306
Posté par rwandaises.com
