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By André Gakwaya   

 

Kigali : Pendant que le Rwanda interpelle les investisseurs étrangers à placer leurs capitaux chez lui, les Nations Unies indiquent que dans la récession mondiale actuelle, ces opérateurs, notamment ceux du secteur financier, peuvent retirer des capitaux du Rwanda et des autres pays.

L’inversion des flux de portefeuille fait qu’il est plus difficile de racheter les bons du Trésor et les pays où les banques étrangères sont nombreuses comme le Rwanda et d’autres pays africains ne sont pas à l’abri de retraits de capitaux, selon le rapport économique de l’Afrique pour 2009.

Durant ces dernières années, multiples banques étrangères comme Access Bank, Ecobank, Kenya Commercial Bank (KCB), Finabank se sont établies au Rwanda, et des banques rwandaises comme la Banque Commerciale du Rwanda (BCR), travaillent avec un investissement extérieur.

Un tel problème n’est pas seulement propre au Rwanda. Il est partagé par le Mali et la Tanzanie, selon ce même rapport.

Cependant, la Commission économique pour l’Afrique (CEA) Bureau de Kigali indique que le Rwanda doit continuer à attirer des investisseurs, même s’ils peuvent retirer des capitaux en cas de récession mondiale. L’on se pose alors des questions sur le bien-fondé de l’investissement.

« Beaucoup de pays industrialisés ont injecté des ressources immenses dans leurs économies pour faire face à la crise. Mais les pays africains ne sont pas en mesure d’injecter de tels montants », a indiqué le Conseiller principal au sein du Bureau sous-régional de la CEA à Kigali, André Nikwigize.

Il a tenu ces propos alors que venaient d’être présentés à Kigali trois rapports sur les économies africaine et rwandaise pour l’année 2008, à savoir le rapport économique de l’Afrique, le rapport sur le développement économique et la stratégie de réduction de la pauvreté (EDPRS) et le rapport économique annuel du Rwanda.

Il a ajouté qu’on constate aussi actuellement un rétrécissement de l’aide publique au développement suite à cette crise parce que les pays en crise n’auront pas suffisamment de moyens pour se consacrer à l’aide au développement.

Mais aussi l’investissement privé qui alimentait essentiellement l’investissement en Afrique va se retirer.

« Il y a un autre facteur : les transferts des Africains qui vivent en Europe ou aux Etats-Unis constituent une grande partie des ressources nationales qui atteignent 30 % à 40 % des revenus pour certains pays. Et toutes ces ressources vont se réduire », a-t-il ajouté.

Nikwigize a continué en disant qu’il est urgent que les pays africains prennent des mesures internes destinées à mobiliser des ressources intérieures, notamment par des revenus fiscales et les efforts des populations.

« Je pense que le Rwanda est pionnier en ce domaine, car il a pris des mesures pour que les ressources intérieures qui alimentent le budget soient augmentées  par les efforts des contribuables », a encore souligné le Conseiller économique du Bureau sous-régional de la CEA.

C’est cela la stratégie à adopter pour ce moment. Le processus prendra du temps en attendant, pour que les effets de la crise soient assez contenus.

Par ailleurs, le rapport économique de l’Afrique pour 2009 signale que malgré le ralentissement économique, l’Afrique de l’Est a une fois encore enregistré la croissance la plus forte sur le continent au cours de la période 2006-2008.

Et de nouveau, c’est l’Ethiopie qui est la locomotive de la région avec un taux de croissance de 8% du PIB réel en 2008, suivie de la DRC 7,2%, de la Tanzanie 6,8%, des Seychelles 6,2%, de l’Ouganda 6%, du Rwanda 5,8%, de Madagascar  5,2%, du Burundi et de Djibouti 5% chacun.

Pour ce qui est de la production agricole, le Rwanda a enregistré une croissance de 15% en 2008.

Le défi consiste à maintenir cet atout face aux facteurs incontrôlés de la pluie qui ne sont toujours pas maîtrisés à cause des changements climatiques.

La croissance du PIB en Afrique, toujours selon ce rapport, a chuté, passant de 6 % en 2007 à 5,1% en 2008 et devrait être de 2% en 2009, selon les estimations du Rapport économique de l’Afrique en 2009.

Il est important de noter que les faits survenus récemment sur le plan économique au début de 2009 laissent à penser que la récession économique mondiale sera plus sévère et que la baisse de la croissance du PIB sera plus importante en Afrique qu’on ne l’avait prévu à la fin de 2008, poursuit le rapport.

On prévoit que pour 2009, le ralentissement sera plus marqué en raison de la baisse de la demande extérieure et de la demande intérieure.

Le rapport signale que l’Afrique est l’une des régions où l’excédent des comptes courants a le plus augmenté en 2008, à partir des niveaux faibles cependant. Le solde budgétaire  s’est détérioré dans l’ensemble des pays industrialisés et dans tous les grands pays et régions.

Cela résultait essentiellement de la baisse des recettes due au ralentissement de la croissance et à l’augmentation des dépenses publiques à mesure que les pays faisaient face aux effets de la crise financière.

Tous les grands pays industrialisés ont commencé à mettre en place des mesures budgétaires pour venir en aide aux industries en difficultés et stimuler la demande afin de parer aux effets négatifs des crises de l’immobilier et du crédit.

Le rapport note que la flambée des produits de base a pris fin au milieu de 2008. Et que les pays africains à faible revenu ont besoin d’une assistance extérieure pour atténuer les effets de la crise financière.

 

 

 

 

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Posté par rwandaises.com