Les chefs d’Etat et de gouvernement des 53 pays de l’Union africaine (UA) se rencontreront lundi dans la capitale libyenne pour examiner les conflits régionaux en Somalie, au Darfour et dans la région des Grands Lacs et chercher des solutions à ces dossiers problématiques.

Ce sommet spécial a été proposé par le dirigeant libyen, Muammar Kadhafi, qui assume également actuellement la présidence de l’UA, lors du 13ème sommet de l’organisation qui s’est déroulé à Sirte en Libye en juillet.

Le sommet spécial, troisième sommet de l’UA cette année, se tient en même temps que les célébrations marquant le 40ème anniversaire de la révolution libyenne, au terme de laquelle M. Kadhafi a pris le pouvoir en renversant le roi Idriss soutenu par l’occident le 1er septembre 1969.

D’après le communiqué de l’UA, les dirigeants discuteront des différents conflits et des situations de crise en Afrique et chercheront des moyens pour assurer l’application effective des décisions précédentes adoptées par les organes politiques de l’UA.

Outre les trois principaux conflits en Somalie, au Darfour et dans la région des Grands Lacs, le rôle des Etats-membres de l’UA et des autres organisations régionales en matière de maintien de la paix et de reconstruction dans les zones de conflit sera également abordé au cours de ce sommet qui durera deux jours.

La situation en Somalie, qui est actuellement le théâtre de conflits entre les rebelles islamistes et le président Sharif Cheikh Ahmed, sera au sommet de l’agenda du sommet.

La Somalie est dépourvue de véritable gouvernement depuis 1991, et de nombreuses guerres se sont succédées depuis lors.

Les groupes rebelles radicaux comme les shebab et Hezbul Islam contrôlent une grande partie du sud et du centre de la Somalie et veulent imposer la charia, loi islamique, dans le pays.

Les combats d’une extrême violence entre les différentes parties depuis mai ont fait des milliers de morts et plus de 200. 000 civils déplacés.

Le gouvernement de transition somalien a déclaré l’état d’ urgence dans le pays en juin, et a appelé ses voisins à envoyer des forces militaires afin d’aider Mogadiscio à enrayer l’ insurrection islamiste.

Les pays africains ne peuvent pas rester croiser et regarder la situation sécuritaire se détériorer davantage en Somalie. Les dirigeants des Etats de l’UA devraient apporter leur soutien au gouvernement de transition somalien lors de ce sommet spécial.

Un officiel de l’UA a déclaré sous couvert d’anonymat que les leaders africains devraient montrer un soutien important au président somalien et reconnaître les récentes victoires remportées par le gouvernement fédéral de transition sur les forces rebelles.

Les dirigeants africains enquêteront également sur le renforcement de la mission de maintien de la paix de l’UA en Somalie. L’UA avait prévu d’envoyer 8.000 soldats soutenir le gouvernement somalien contre l’insurrection des rebelles islamistes, mais aujourd’hui sa force de maintien de la paix est en-dessous de la taille initialement entendue.

Le sommet discutera également des problèmes que rencontrent les soldats de l’Union au Darfour.

Mercredi, Martin Luther Agwai, commandant de la Mission hybride ONU-UA au Darfour (MINUAD) a déclaré que le Darfour n’est plus en guerre, mais a reconnu que le pays a encore beaucoup à faire pour atteindre un accord de paix.

D’après le communiqué de l’UA, le besoin d’une sécurité renforcée est d’une importance vitale et elle sera rendue possible grâce au déploiement intégral de la MINUAD, à la coopération continue entre le gouvernement du Soudan et la mission de maintien de la paix, la modération entre le Tchad et le Soudan, et les parties au conflit acceptant de négocier de bonne foi.

Par ailleurs, le président soudanais, Omar el-Béchir, a reçu une invitation de M. Kadhafi en début de mois pour participer au sommet spécial de Tripoli, et a confirmé sa présence, selon le média officiel soudanais. La Cour pénale international (CPI) a émis un mandat d’arrêt en mars contre M. el-Béchir pour crimes de guerre et ceux contre l’humanité au Darfour, mais l’UA a réitéré qu’elle s’opposerait à cette décision de la CPI.

Un panel de haut niveau de l’UA sur le Darfour mené par l’ ancien président sud-africain, Thabo Mbeki, a été désigné pour tenter de ramener la paix au Darfour en formulant des recommandations au Conseil de paix et de sécurité de l’UA. Le panel devrait remettre son rapport au sommet après une étude approfondie de la situation au Darfour.

Le sommet discutera par ailleurs de la question du changement climatique avant le sommet de Copenhague qui se déroulera en décembre. A cette occasion, l’UA devrait demander des compensations aux pays industriels pour les impacts des changements climatiques sur le continent le plus pauvre du monde.

Malgré les progrès réalisés en matière de sécurité et de stabilité dans la région des Grands Lacs, cette dernière rencontre encore aujourd’hui des problèmes sécuritaires, humanitaires, de développement et d’environnement profonds ; le sommet spécial explorera des moyens de consolider les progrès réalisés ces dernières années.

La région des Grands Lacs comprend les pays africains partageant les lacs Kivu, Mweru, Albert, Victoria, Edward et Tanganyika.

Les pays concernés sont l’Angola, le Burundi, la République centrafricaine, la République démocratique du Congo, le Kenya, la République du Congo, le Rwanda, la Tanzanie, le Soudan, l’Ouganda et la Zambie.

L’UA, créée en 2002 pour remplacer l’Organisation de l’unité africaine fondée en 1963, a pour objectif la préservation et la promotion de la paix et de la stabilité sur le continent africain, l’application d’une stratégie de réforme et de réduction de la pauvreté, et la réalisation du développement et du renouveau de l’ Afrique.

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