Vivant en Belgique depuis la fin du génocide et l’arrivée au pouvoir du FPR en 1994, Séraphin Rwabukumba, frère de Mme Agathe Uwilingyimana et donc beau-frère du président Habyarimana nous a adressé, via son avocat, un courrier contestant deux informations que nous avons publiées le 21 mai 2009.
M. Rwabukumba tient tout d’abord à préciser qu’il vit en Belgique où il est titulaire d’un permis de séjour à durée illimitée délivré par l’Office des étrangers. Il ajoute qu’il n’a pas quitté le territoire belge depuis son arrivée en 1994 et assure, en particulier, qu’il ne s’est pas rendu au Congo.
Nous prenons acte de cette information, qui dément des informations de première main assurant que M. Rwabukumba aurait été vu – et reconnu – en territoire congolais, ce qui n’aurait d’ailleurs pas été en contradiction avec le fait de résider légalement en Belgique.
Par ailleurs, l’avocat de M. Rwabukumba assure que l’information selon laquelle son client serait « membre de l’ «Akazu » est contraire à la présomption d’innocence, l’Akazu étant généralement décrite comme un groupement ou un réseau criminel ou à tout le moins dangereux.

Nous nous devons en effet de respecter le principe de la présomption d’innocence, d’ autant plus qu’à notre connaissance M. Rwabukumba ne fait l’objet d’aucune poursuite judiciaire. Précisons cependant que si, ,effectivement, l’ « Akazu » c’est à dire l’entourage du président Habyarimana, auquel appartenait le colonel Bagosora, présenté comme le cerveau du génocide et détenu à Arusha, est considéré comme la « matrice » du génocide, le terme, en langage courant, signifie aussi « la petite maison » c’est à dire la famille proche. Beau-frère du président, M. Rwabukumba faisait bien partie du premier cercle familial…

De Temmerman n’a jamais mis un pied au Kivu

Mis en cause dans le même article du 21 mai, qui affirmait, au conditionnel, qu’il aurait été vu du côté de Walikale (bastion des rebelles hutus au Kivu) Me Luc De Temmerman se défend avec virulence. Il assure que « vous m’accusez dorénavant comme le dernier « guerrier hutu power » qui va se promener dans les Kivu pour organiser la « dernière offensive » contre le Rwanda (des tutsis ?). Cette affirmation, qui est un mensonge pur et simple, ne peut être de « certaines sources » comme vous le prétendez faussement, pour la simple raison que je n’ai plus jamais mis un pied ni au Nord ni au Sud-Kivu depuis avril 2007, date à laquelle j’ai accompagné feu le colonel Laurent Nubaha pour venir témoigner au procès de Ntuyahaga, un témoin capital dans l’assassinat des 10 Casques bleus et que le juge d’instruction Vandermeersch n’a jamais voulu interroger parce que la RD du Congo était, selon lui, « un pays qui ne pouvait assurer sa sécurité. »
Me De Temmerman poursuit : « 20 jours après son arrivée à Bruxelles (…) ce témoin est malheureusement décédé à l’hôpital Saint Pierre ce qui a permis toute spéculation – même l’empoisonnement par la justice belge – ce que j’ai toujours refusé. Votre « torchon » a donc comme seul but de nuire à ma personne et de mettre une nouvelle fois ma vie en danger. » L’avocat considère que l’article en question est «un appel à mon assassinat par des personnes qui doivent « couvrir » leurs massacres dans la région des Grands Lacs et que la justice française et la justice espagnole ont « individualisé » dans deux actes d’accusation qui ne laissent aucun doute sur leurs responsabilités dans le drame de la région. » A propos de l’avenir des FDLR (Forces démocratiques pour la libération du Rwanda), qui font face à une grande offensive menée par l’armée congolaise, Me De Temmerman souligne : «je pense que je suis le seul «proche des victimes de Kagame « qui a conseillé officiellement à la direction du FDLR de déposer les armes sans conditions dans l’intérêt de la population civile et demandé en même temps au Ministre De Gucht de collaborer à une solution juste pour ceux et celles qui devraient se cacher dans le Kivu pour échapper à Kagame et au FPR. »
Cela étant, nous prenons donc acte du fait que l’avocat belge ne se serait pas rendu au Kivu. Mais ce qui est certain, c’est que, durant plusieurs semaines il s’est trouvé à Kinshasa, où beaucoup l’ont aperçu dans un bar situé… avenue de la Justice, un établissement où il était beaucoup question du Rwanda.

 

 http://blogs.lesoir.be/colette-braeckman/2009/08/20/rwanda-seraphin-rwabukumba-nie-tout-lien-avec-lakazu/

Posté par rwandaises.com