En marge du symposium des indépendances africaines, la jeunesse béninoise a été invitée vendredi 19 Novembre au Palais des congrès de Cotonou pour écouter le président rwandais Paul Kagamé, « un modèle de jeune leader africain qui a réussi », selon le professeur Albert Tévoédjrè et aussi co-président du groupe de plaidoyer pour les Omd. Mais très habile,  Boni Yayi a encore ravi la vedette au président dont le message a été très peu accessible au grand nombre à cause de sa langue.

La rencontre entre le président rwandais Paul Kagamé et les jeunes béninois-invités pour la plupart par une bande défilante de télévision- a été un véritable parcours de combattant pour ces jeunes. L’accès à la salle n’était pas chose aisée pour des centaines de jeunes qui ont pris d’assaut le Palais des congrès de Cotonou. Seuls les plus habiles et surtout les premiers ont eu la chance d’y prendre part. Dans la salle, l’attente a duré plus d’une heure. La personnalité la plus attendue, le président Kagamé a délivré, comme beaucoup d’autres personnalités qui se sont succédé au pupitre, son message en anglais, privant ainsi la majorité de ses deux mille hôtes de la compréhension de son message. A 12h23, Nardos Békélé Thomas, la représentante résidente du Programme des Nations Unies pour le développement (Pnud), Eric Adja, conseiller du Chef de l’Etat et quelques jeunes de la mouvance présidentielle se concertent au centre du podium. A 12h25, on vit la silhouette longiligne du président rwandais Paul Kagamé apparaître dans la salle. Il est suivi par le président Boni Yayi et quelques membres des deux délégations présidentielles. La délégation entre dans l’antichambre qui se trouve du côté gauche du podium et y ressort quelques minutes après avec le médiateur de la république Albert Tévoédjrè et le premier ministre togolais Gilbert Houngbo. Le protocole les installe. Aurélien Agbénonsi, représentant résident du Pnud à Kigali au Rwanda joue le rôle de  l’imprésario. Il donne d’abord la parole à Madame Nardos Békélé Thomas qui lie le message du Secrétaire général des Nations unies Ban ki Moon qui invite les jeunes à oser et à aider l’Afrique à relever le défi des Objectifs du millénaire pour le développement (Omd) dans les cinquante prochaines années. Ensuite, le professeur Albert Tévoédjrè, initiateur de ce symposium a été invité à intervenir. Avant de se lever, il reçoit le soutien du président Boni Yayi : une tape amicale dans le dos qui lui donne plus de confiance et d’assurance. Dans une allocution magistrale, très concise, il montre l’exemple du président Kagamé, un jeune d’Afrique qui a osé et qui a réussi par son réalisme. « Il a récusé le fatalisme », a-t-il dit. Tévoédjrè invite les jeunes à travailler et surtout à garder l’espoir. Comme Jésus Christ qui est tombé trois fois sur le chemin du calvaire mais s’est toujours relevé.

Huit conciliabules

A  la suite du professeur Albert Tévoédjrè, l’homme attendu par tous les jeunes prend la parole. Mais très vite, la majorité des jeunes, privés  de traduction, ne sont plus restés attentifs au  message en Anglais  du président Kagamé. Ils ont été captivés par les gestes du président Boni Yayi. Visiblement soulagé et séduit la courte mais très séduisante intervention du médiateur de la république, Yayi se montre peu préoccupé par le message de son homologue rwandais. On le voit plus d’une fois  entrain de faire appel à son chef de protocole ou le premier ministre togolais Gilbert Houngbo pour leur chuchoter à l’oreille, tantôt arrêtant Aurélien Agbénonsi, l’impresario du jour ou rigolant après un conciliabule avec son voisin de la droite le professeur Albert Tévoédjrè. Au total, huit conciliabules ont eu lieu entre les deux hommes, dont six sollicités par le président de la république. A chaque occasion, le président Boni Yayi enlevait toujours son écouteur, touchait le professeur Tévoédjrè  pour enfin discuter, agiter la tête pour enfin remettre son casque. Il rigolait parfois, agitait les jambes. Ce spectacle a été observé pendant toute la période où Kagamé prononçait son discours et pendant celle où les jeunes lui posaient des questions. Quand enfin, la parole lui est donnée, il salua le grand homme qu’est le président Kagamé avant de charmer une fois encore les jeunes. « Je vous demande pardon, faites en sorte que notre patrie soit une patrie de paix », a-t-il demandé aux jeunes. Puis dans un air de campagne, il à  vouloir pour son pays « une jeunesse disciplinée autour de son président » et qu’il entend inviter bientôt au palais pour le dialogue. Dans la même logique, il s’en prend à l’Union fait la nation et surtout à son symbole « la jarre trouée ». «La jarre trouée est un symbole,(…)mais qui a troué cette jarre ? Est-ce même si tout le monde bouchait les trous avec la main, l’eau ne va pas couler.(…) d’une jarre trouée, on n’a pas besoin », a-t-il ironisé.

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Posté par rwandanews