By Déo Mungongo   
 
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Le quartier Kiyovu démoli par les bulldozers de la marie au grand dam de ses occupants

Kigali: Le processus d’expropriation en cours dans la ville de Kigali pour se conformer au système d’habitat exigé par la vision 2020 suscite des frustrations, indique un rapport de Transparency Rwanda.

D’après cette étude, l’expropriation est largement perçue comme « une source de mécontentement » (44% d’avis précis), comme un processus qui « va avec une sous-évaluation du patrimoine » (50%), comme une « source d’incertitude quant à la nouvelle réinstallation » (50%), comme un « lieu de corruption » (20%) ;  et très peu seulement (16%) jugent « l’expropriation comme une source d’avantages divers. »

Privat Rutazibwa, consultant et auteur du Rapport, revient sur l’expérience de réinsertion  des personnes expropriées de Kiyovu cy’abakene [Kiyovu des pauvres] à Batsinda. Ce quartier a été exproprié par la Caisse sociale du Rwanda.

Beaucoup de bénéficiaires ont certainement gagné en habitat amélioré. Cependant, certaines familles expropriées ont boudé les petits logements de deux pièces, d’autres les ont acquis pour les mettre immédiatement en location.

Mais la grande pomme de discorde tient à deux choses. La première est relative aux conditions de remboursement initialement conçues comme vente-location à étaler  sur vingt ans et que la mairie de Kigali cherche à modifier unilatéralement dans l’intention de récupérer son argent au plus vite.

La deuxième est la mise sur pied des projets générateurs de revenus promis, qui tarde à se matérialiser. Or, ces gens vivaient pour la plupart de petits métiers en ville ou de la location de leurs anciennes maisons « expropriées »  et détruites. Désormais, leur survie  est précaire puisque leur nouveau lieu d’habitation très périphérique n’offre plus les mêmes opportunités d’emploi que la ville.  

L’opération de démolition de ce quartier sordide de la capitale avait eu lieu en juillet 2008.  Plusieurs familles avaient passé la nuit à la belle étoile pendant plusieurs semaines et leurs biens dans la rue.

Les sinistrés survivaient comme s’ils étaient dans un camp de réfugiés. Selon les habitants de ce quartier, la loi prévoit un préavis de 90 jours mais aucune journée n’a été accordée pour se préparer au déménagement.

Parmi les sinistrés se trouvaient ceux qui avaient refusé les prix des expertises de leurs maisons et qui avaient fait une contre expertise comme le prévoit la loi sur expropriation pour cause d’utilité publique.

Le Rapport de Transparency Rwanda est intitulée : «Ville de Kigali : Etude sur la Transparence et l’Intégrité dans les Services d’Urbanisme et du Cadastre. ». Il couvre la période entre octobre 2008 et janvier 2009. (Fin).

 

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Posté par rwandaises.com